5 : Une odeur de fraise et de menthe

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NOTE DE L'AUTEUR : Environ 4600 mots, rien de particulier à signaler pour ce chapitre.

Ah si. FAITES ATTENTION AUX FEUS DE FORÊTS, UN INCENDIE EST VITE ARRIVÉ.

Bonne lecture !




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Je m'emmerde...

Cette pensée agacée tournait en boucle dans la tête de Charlie qui regarda son carnet de dessin rempli de croquis. Elle en arracha la moitié, jetant les bouts de papier dans son four de cuisine, laissant les flammes avaler les dessins faits à la va-vite. La jeune fille observa ce spectacle, déprimée par ce geste.

Si ses cauchemars du jour de sa mort étaient à présent bien moins violents pendant la nuit, un stress particulier la dérangeait à présent en journée. Elle finissait par ressasser encore et encore la tragédie, se demandant comment elle aurait pu l'éviter. Pour tenter d'être plus apaisée, Charlie mettait depuis une semaine ses terreurs nocturnes sur papier, aussi bien en l'écrivant qu'en dessinant les scènes. Et inlassablement, elle jetait ce qu'elle faisait le matin dans le feu pour tenter de ne plus y penser.

Elle posa ses mains sur la table, frustrée à la fois par l'ennui qui la gagnait au fil des jours et son stress persistant. Jamais en vingt ans elle ne s'était retrouvée à faire face à l'ennui, elle avait toujours été très occupée, que ce soit de façon intellectuelle autant que dans des actions.

Hors à présent, les jours qui défilaient se ressemblaient de plus en plus, devenant monocordes. Même ses horaires de travail très importants en semaine ne lui suffisaient plus à lui occuper l'esprit et même si désormais les autres employées avaient fait d'elle une égale, elle n'en tirait aucune joie.

Charlie n'arrivait pas trop à s'intéresser véritablement à ces personnes, c'était un petit blocage qui l'empêchait de tisser des liens d'amitié face à des personnes qu'elle ne connaissait qu'à travers le travail. Avant, elle se serait simplement rapprochée de camarades de classe, anciens ou nouveaux, aurait pu retourner passer le bonjour à l'orphelinat qui l'avait accueilli et...

Elle claqua son carnet sur la table, se levant pour le glisser dans la housse de son oreiller, une habitude qu'elle avait depuis l'adolescence. Personne ne pensait jamais que c'était une cachette, les gens cherchaient toujours dans des placards, des recoins, derrière une rangée de livres. De ce fait, sa cachette était parfaite car négligeable par rapport aux autres. Surtout car l'oreiller était un peu moins confortable avec un carnet à l'intérieur, et cela semblait être peu pratique.

L'apprentie couturière tourna la tête vers un petit réveil qu'elle avait acheté cinq jours auparavant, constatant qu'il était bien trop tôt à son goût. C'était le dimanche (ou plutôt le jour des Iors, un nom dont l'origine lui était toujours inconnue) et elle n'avait donc pas à travailler. Mais évidemment, elle s'était réveillée bien trop tôt, à cause de ses cauchemars.

Je dois sortir, faire quelque chose, j'en ai marre...

La jeune fille attrapa un manteau, vérifia dans le miroir de sa salle d'eau que sa perruque était bien installée, qu'on ne voyait pas son corset sous sa tunique, et évidemment qu'elle ressemblait à un homme. La travestie sourit légèrement à son reflet avant de sortir de son appartement.

Charlie avait trois idées pour s'occuper en tête. Passer plus de temps à la bibliothèque la plus proche n'en faisait pas partie, elle avait besoin de quelque chose de plus stimulant que de lire des livres, aussi instructifs soient-ils sur le royaume astrien et ce nouveau monde dans lequel elle se trouvait à présent.

Les secrets des uns font le malheur des autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant