Après l'apaisement on pourrait se demander quand arrivera l'orage. Et bien ce n'est pas pour aujourd'hui. Aujourd'hui semble être une bonne journée. Dehors le soleil brille et moi je suis assis sur le fauteuil buvant un café et regardant par la fenêtre. Une bonne journée pour profiter du soleil et de ses rayons, pour se laisser éblouir par le ciel. Je me sens de bonne humeur et tout ce qui m'entoure semble être à sa place. Rien ne pourrait me faire changer d'état d'esprit. Et c'est ce qu'il se passa, ma journée fut joyeuse.
J'ai vu le psychiatre et tout s'est merveilleusement bien passé. Il m'a demandé si j'avais toujours des pensées suicidaires, je lui ai répondu que parfois les voix m'envahissent et elles agissent comme si elles voulaient que je me blesse mais je ne me laisse pas surprendre et je maitrise mes gestes. Donc il n'y a pas de quoi s'inquiéter pour l'instant, il faut certainement juste que je reste à l'affut et que je ne me laisse pas aller. Mais pour l'instant je tiens le coup. Il voulait également connaitre la fréquence de mes angoisses et je lui donna. Pour les angoisses ce qui marchait le mieux c'était de prendre une dose du traitement supplémentaire et ça finissait par passer. Je ne sais pas si c'est vraiment une bonne solution de ne compter que sur les cachets pour me sortir de ces phases d'angoisses profondes, mais c'était la seule solution que j'avais trouvé et qui marchait. Je lui ai dit que je commençais à me sentir beaucoup plus à l'aise ici. Que j'apprécie le calme quand il y en a et que j'ai toujours un peu de mal avec l'agitation. Je me retrouve souvent vite perdu. J'ai toujours cette mauvaise habitude de me mettre en retrait mais je dois dire aussi que pour ça je fais des efforts et parfois même si c'est dur je me laisse exister. A avoir trop l'habitude de ne pas briller je crois que je me suis fondu dans le décor et que parfois mes silences sont bien trop longs pour celles et ceux avec qui je discute. Pour moi derrière chaque silence il y a les voix qui m'interpellent et j'en reste la bouche fermée. Pour eux, je suis juste absent et muet presque invisible mais pourtant bien là.
Il voulait vraiment savoir ce qui se passait dans ma tête, et m'a demandé ce que j'envisager pour la suite. Alors là j'ai laissé un court silence et je me suis mis à lui parler d'une sortie de cet hôpital pour pouvoir commencer à réellement faire quelque chose. Je lui ai précisé que je ne me voyais pas retourner vivre à Clermont seul, car je pense que l'enfermement là-bas m'avait beaucoup détruit. Que je me voyais plutôt retourner chez mes parents, espérant que tout se passerais bien maintenant et que ça n'allait pas recommencer comme avant mon déménagement. Je lui ai dit que je pensais rester un peu à la maison et me concentrer un peu plus sur l'écriture et ma convalescence. Que je reprendrais surement les cours en distanciel et que j'essaierai d'avoir mon année – en réalité je n'allais même pas passer les partiels mon état ne me permettra pas de reprendre la fac avant l'année prochaine mais je l'ignorais. Je lui ai dit que je comptais vraiment sur l'écriture pour m'aider à apaiser mes maux et à les exorciser. Il m'a dit que c'était bien car j'avais quand même des objectifs et il m'a dit qu'il pensait que j'étais capable de reprendre ma vie en main, que ça aller être dur mais qu'il était sur que je pouvais réussir, que j'en avais les capacités.
Le psychiatre m'a ensuite parlé des produits, il a une fois de plus insisté sur le fait qu'en consommer n'allait que rendre la maladie plus prégnante et une fois réveillée c'est compliqué de la calmer. La preuve en est, ce qu'il s'est passé début janvier, je n'avais pas réussi à l'étouffer. Il a encore comparé mon cerveau à un ballon de baudruche que les produits percent. Il a bien insisté en me disant que je ne devais plus reprendre de drogue dure et m'a vivement conseillé d'arrêter la douce, donc le cannabis finit aussi. Honnêtement à ce moment-là je me suis senti mal car je n'avais plus envie de revivre les moments de crises qui arrive à chaque prise mais je ne savais pas, si une fois dehors, je serais capable de ne pas consommer si je suis confronté à des amphétamines, ou toute sorte de choses qui affectent le fonctionnement du cerveau en modifiant les perceptions, les pensées etc. Parce que oui c'est bien beau de vouloir tout arrêter maintenant que je suis enfermé ici et que je n'ai pas la moindre petite opportunité de consommer une quelconque drogue. Mais lorsque je serais dehors là toutes les possibilités apparaîtrons et je devrais réussir à me contrôler et à ne pas céder à tous mes désirs. Mes désirs devront rester des désirs, je devrais ressentir un sentiment de manque et de privation. En réalité je saurai si j'en suis capable qu'une fois que j'y serais confronté. Je ne peux qu'envisager ma réaction sans que ça m'avance à quelque chose. Autant alors ne pas y penser car il est bien vrai que lorsque j'ai l'idée de consommer cette idée ne quittes pas mes pensées.
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La psychiatrie
Non-FictionDeuxième fois que je suis hospitalisé. Désormais j'ai dix-huit ans et je suis interné sans mon consentement dans le service des adultes, en psychiatrie aigüe. De longues journées passent, remplies de solitude, de remises en question, et d'obligati...