Ce matin, j'étais préparé tôt comme chaque autre matin, je fumais une cigarette dans le patio. Le jour se lever et quelques rayons de soleil me réchauffaient. J'étais une fois de plus plongé dans mes pensées quand une voix qui m'était devenu familière m'appela. C'était Carole, l'infirmière, qui me demandait de m'approcher pour lui parler.
- Alex, ce matin le psychiatre vient spécialement pour te voir. Je serais à ta place je ferais en sorte que ça se passe bien et que cet échange soit bénéfique pour toi.
- De quoi veut-il me parler ? demandais-je.
- Il te le dira lui-même. Il devrait arriver dans une dizaine de minutes tu as le temps de finir de fumer mais après va l'attendre devant son bureau. A plus tard.
Donc cette journée ne se passera pas comme je l'avais prévu visiblement. Je remettrai ma lecture pour plus tard, je me demande bien ce qu'il y a de si important pour qu'il vienne dans le service uniquement pour me voir moi. De toutes façons j'allais bientôt le savoir, ma cigarette était finie et je me dirigeais vers son bureau. J'entrelaçais mes doigts sans cesse, je les tordais, on pouvait remarquer là que j'étais un peu inquiet et que je stressais. Mais le psychiatre à rapidement ouvert la porte et ma invité à rentrer et m'assoir sur un fauteuil en face du sien.
- Bonjour Alex, comment vous sentez vous ?
- Ça va...
- Je suis venu vous voir ce matin car moi ainsi que le personnel soignant avons parlé de votre situation. Nous en sommes arrivés au fait que cette hospitalisation vous a été bénéfique dans le sens où à votre arrivée vous étiez en état de crise et que nous avons réussi via le traitement à la calmer. Au fur et à mesure de votre séjour ici vous avez réussi à plusieurs reprises à expliquer, à extérioriser le mal être en vous. Vous nous avez assuré que vous n'aviez presque plus de pensées suicidaire et que vous parvenez mieux à contrôler votre esprit qui se dissipe vite.
- Euh oui, où voulez-vous en venir ?
- Moi et l'équipe nous vous sentons mieux et pensons que vous êtes en capacité maintenant de sortir et de retrouver votre vie à l'extérieur.
Je ne savais vraiment pas quoi en penser. Cela faisait déjà si longtemps que je rêvais de sortir d'ici. Et aujourd'hui, je ne savais pas si c'était bien ou pas que je sorte. Car malgré tout j'avais encore de nombreuses craintes. Il me coupa dans ma réflexion :
- Qu'en pensez-vous ? me demanda-t-il.
- Je pense que c'est...bien, que je puisse sortir. Cette sortie se ferait quand ?
- Quand vous le souhaitait.
- Aujourd'hui ? répondis-je sans réfléchir.
- Oui c'est possible, il posa son stylo et se recula de son bureau sur sa chaise, donc c'est réglé je vous prépare votre sortie pour cette après-midi, à quatorze heure vous êtes de nouveau libre. Je vous laisse regagner le service et fermer la porte derrière vous.
Je me leva, surpris que la discussion fut si brève et sorti du bureau. Pendant que je regagnais ma chambre, je n'en revenais pas, je ne pouvais pas croire ce qui venait d'arriver si subitement. Je devais faire mes valises et ce soir je ne dormirai pas ici, je ne dinerai même pas. C'est si étrange de se rendre compte que ça y est, c'est le moment, le moment du grand départ, on recommence tout et on doit laisser le passer derrière nous. Quatorze heure se fit attendre, j'avais fait ma valise en seulement dix minutes et maintenant je devais attendre. Quand je me suis assis dehors au soleil, j'ai évoqué ma sortie avec deux patients et ils m'ont tous les deux souhaité bonne chance pour dans le vrai monde, et ils m'ont dit qu'ils espéraient ne pas me voir revenir ici, et m'ont assuré que ma place était dehors. J'eus un peu le cœur lourd de laisser certains d'entre eux car j'avais passé un petit bout de vie avec eux et des instants que je pensais ne pas pouvoir oublier.
Il était l'heure de partir, alors j'ai pris ma valise et j'ai traversé pour la dernière fois les longs couloirs blancs. Je partais pour ne jamais revenir, je voulais que ça soit la dernière fois que je marchais entre ces murs. Ma mère m'attendait en bas avec un grand sourire que je voyais dans ses yeux car le masque cachait son visage. Elle m'a embrassé et est rentrée dans la voiture. Je me suis retourné une dernière fois devant ce bâtiment et puis j'ai ouvert la portière et me suis assis.
La voiture avançait et à chaque instant se rapprochait de la maison. Je regardais par la fenêtre comme si je découvrais pour la première fois le paysage à travers la vitre. C'était beau, c'était calme, je trouver ça vraiment captivant de voir toutes ces merveilleuses couleurs s'accorder. A ce moment je me promettais de vivre dorénavant qu'en profitant de chaque instant. De m'émerveiller devant la nature et tenter de capter chaque rayon de soleil dans chaque être humain que je rencontrerais. Je me promettais de prendre soin de moi, de continuer d'apprendre à m'aimer, de continuer d'assumer qui je suis et de ne plus baisser la tête. Oui c'était cela, je devais garder la tête haute, et accepter parfois d'être submergé mais pour mieux m'élever par la suite. Je me promettais de laisser une trace de tout ce qui me heurte et me façonne dans un petit carnet. Et cette fois, c'était pour de vrai que j'allais vivre et exister.
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La psychiatrie
Non-FictionDeuxième fois que je suis hospitalisé. Désormais j'ai dix-huit ans et je suis interné sans mon consentement dans le service des adultes, en psychiatrie aigüe. De longues journées passent, remplies de solitude, de remises en question, et d'obligati...