le monstre de foire ( TW: mention harcèlement et suicide)

17 4 4
                                    

Le rideau se lève et je m'écris « Que le show commence ! »

Trois personnes sur cette scène, trois personnes qui jouent leur vie devant des foule de spectateur ignorant.

Nous avons Thomas :
Il est cruel Thomas, il est détestable. Il porte bien son masque cet être innocent. Persuader que le grand amour existe. Il est persuadé de bien faire et pourtant, il est oppressant, il est malsain. Il est gentil dans sa cruauté. Il suffit de s'y brûler les ailes. Thomas est un ennemi comme un autre de Leo. IL fait souffrir le pauvre Anthony. Il ne sait pas comment l'aimer. Aimer n'est pas quelque chose d'innée. Alors il apprend, il fait du mal, il fait du bien.

Nous avons Leo :
Une personne géniale qui mérite mieux que les autres. Il est le plus parfait. La morale est une chose qu'il ignore. Je profite et tant pis pour les cœurs brisés. Il impose sa domination, il est dans la meute, la famille qu'est la troupe, le loup alpha, le leader. Gare à celui qui voudra prendre sa place l'autre pourrait se faire bouffer. Il est mieux que tout le monde, il ne pense qu'à soi. Les autres se plient devant lui, il dirige. Il est le clone d'un mort.

Il déteste que l'on touche à ses jouées, que l'on touche à lui (son joué). Il a beau être horrible avec lui l'autre revient toujours vers lui, son innocence l'excite. Il n'est rien pour lui. L'autre n'était rien pour l'original. Le blesser ne lui fait rien, il est heureux de le faire souffrir. Il se sert de lui comme bouc émissaire. Il joue avec lui comme un chat avec ça sourit avant de la bouffer. L'avantage de cette souris, c'est qu'elle ne crie pas. Alors pourquoi ça lui fait mal de le faire souffrir ?

Voir Thomas se rapprocher de son joué, lui est absolument insupportable ! C'est comme devoir se battre pour un territoire. Il gagnera ce combat. Il aura les lèvres charnues, il possédera ce mince corps, il le détruira. Thomas ne lui volera pas Anthony.


Ton air ahuri et nonchalant fait grimper l'audience

Mais il est allé trop loin. Il se retrouve devant les fait accomplis, il entends les reproche de ce juge funèbre. Il se rend compte trop tard avant même d'avoir pu appeler son avocat...


Tu ne comprends pas ce qui est en jeu.
Et déjà, la peur se lit dans tes yeux
.


Alors quand j'étais face à son regard d'ambre, j'ai été étonné. Je gardais mon air nonchalant. La musique lourde de sens résonnait sur cette pièce de théâtre, mais je continuais de jouer mon rôle. J'enchaînais les répliques.


Qui peut deviner qu'a lieu le jugement.
D'un petit farceur pas si innocent
Oui, l'acte est lancé, je ne peux reculer.
Notre tragédie devra se jouer.
De la sueur perle, mon pouls s'accélère.
Mais je dois parfaire nos préliminaires.
Approchez les spectateurs.
Venez tous ensemble assister au Live de la terreur
Devant vous, les rôles seront inversés.
Car le railleur deviendra le raillé
Dans ce monde où le bouffon peut être roi
Je rendrais ma justice comme il se doit.
Et devant vos yeux, rien que pour ce soir
Je vais devenir un Monstre de Foire.

Le public ne comprend pas ils sourient et angoisse, il pense que ce n'est qu'un jeux.


Les masques se brisent et ton orgueil est mis en défaut. Ta langue se perd au fil de tes justifications. Qui ne font que retarder l'approche de ta punition

Nous essayons de nous justifier. Leo évoque son amour pour lui, qu'il n'était qu'un clone, qu'il ne pouvait pas l'aimer en retour, mais que l'original lui l'a aimé. Il me fait penser à ses vilains dans les films qui nous lancent un flash-back pour qu'on ait pitié de lui. Je ne peux m'empêcher de faire pareil. Mais tout cela se joue sur cette scène, nous continuions de jouer nos personnages.


Nous atteignons le point de non-retour. Et tu cherches encore à faire de l'humour.

Je sais ce qui se joue, et ce, malgré ma fausse innocence. Mais le spectacle doit continuer.

Thomas : vous ? Vous êtes le bourreau.
Je regarde Antony. Je le sais mon masque de cruauté, c'est fissuré. Ce n'était pas prévu...

Leo : c'est une méprise tout à fait amusant. Le bourreau, vraiment ? Vous êtes entrée, vous m'avez regardé et vous avez pensé : c'est le bourreau. Quelle extravagance ! Le garçon est ridicule, il aurait dû nous présenter l'un à l'autre. Le bourreau ! Je suis Joseph Garcin, publiciste et homme de lettres. La vérité, c'est que nous sommes logés à la même enseigne. Madame ...
Répliquais-je en regardant Anthony, mais la peur s'emparait de moi, et ce, malgré mon sourire narquois factice.

Thomas : Inès Serrano. Mademoiselle.
Je joue le jeu, la peur que j'essaye de refouler, mais j'y parviens difficilement, ma voix se brise sur le mademoiselle.

Leo : très bien. Parfait. Eh bien, la glace est rompue. Ainsi, vous me trouvez la mine d'un bourreau ? Et à quoi les reconnaît-on les bourreaux, s'il vous plaît ?
La musique macabre me glace le sang, mais mon rictus reste en place. Il le faut.

Thomas : ils ont l'air d'avoir peur.
Dis-je en désignant discrètement le public.

Leo : peur ? C'est trop drôle. Et de qui ? De leurs victimes ?
Je regardais intensément mon joué et d'une voix moqueuse « En tout cas, je puis vous affirmer que je n'ai pas peur. »

Il faut désormais mettre un terme au Live de la Terreur.
Le plaisir fut court, bien qu'assez intense.
Comme peu l'être un sentiment de vengeance
J'espère que vous avez apprécié ce soir.
L'unique prestation du Monstre de Foire

Mais nous n'avouerons pas nos torts, et ce, malgré l'arme braquer sur nous, nous faisons comme si c'était prévu, j'ai une dernière pensé pour le public, ils ne savent pas qu'il n'en ressortira pas indemne.
Antony ouvre la bouche et dans un murmure silencieux, il ne peut de toute façon pas parler. Je crois que s'il l'avait pu sa voix aurait été dénuée d'émotion. Mais ses yeux haineux nous font l'effet d'un bourreau sorti des enfers. Si j'avais eu pitié de lui au début, lui à qui avait refusé tout le casting parce qu'il était noir, parce qu'il était muet. Maintenant, je sais que le loup dont j'aurais dû me méfier dans la troupe, c'était lui.

Il nous a bien eus.

À mon tour de tirer ma révérence
C'était plutôt drôle quand on y pense.

Désolé spectateurs

l amours dans tout les termes du silence ( 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant