Après m'être enfermé aux toilettes et avoir pleuré toute les larmes de mon corps, je me décide à sortir.
Je me lave le visage puis me regarde dans la glace. C'est bon, il n'y a aucun trace des pleurs. Je peux aller en cours, personne ne me posera de questions.
Je réalise que j'ai séché les cours de neuf à dix heures. Je sors mon carnet de mon sac, puis regarde l'emploi du temps. J'ai raté les cours de soins aux créatures magiques. Parfait.
L'avantage, c'est que je peux dire que "je ne voulais juste pas voir la face hideuse du demi-géant qui nous sert de prof. Il est incompétent !", tous les Serpentard me croiront et oublieront.
Il me reste vingt minutes. Je respire un bon coup, puis pousse la porte des toilettes. Je marche dans les couloirs vides, direction la bibliothèque.
Le plan, c'est de dire que j'y suis depuis le début. Je suis certain qu'aucun Serpentard y est allé, et donc j'ai un alibi.
J'entre, regarde Mme Pince (mais elle a quel âge, sérieux ?) de haut comme à mon habitude, puis prends place sur une table ronde en bois. Après avoir cherché, j'ai trouvé.
Je prends le livre, puis le mets sous mon bras. Je retourne à ma table, puis ouvre le bouquin à la bonne page.
- Jean-Jacques Rousseau, né le 28 juin 1712 à Genève et mort le 2 juillet 1778 à Ermenonville, est un écrivain, philosophe et musicien genevois francophone. Orphelin de mère très jeune, sa vie est marquée par l'errance, lis-je. Si ses livres et lettres connaissent à partir de 1749 un fort succès, ils lui valent aussi des conflits avec l'Église catholique et Genève qui l'obligent à changer souvent de résidence et alimentent son sentiment de persécution. Après sa mort, son corps est transféré au Panthéon de Paris en 1794.
Quel est le rapport ? Pourquoi a t-elle inscrit cela sur sa carte ? Je referme l'"Encyclopédie des auteurs moldus ayant marqué leur époque" puis retourne me perdre dans les rayons. Je trouve un livre encore plus intéressant, intitulé "Rousseau, ses plus grandes œuvres".
Je cherche, puis trouve une citation, écrite à l'encre, à la main, sur la dernière page, avec un numéro :
"Le premier pas vers le bien est de ne pas faire le mal. Numéro 1"
Hum. Cela me fait réfléchir. Est-ce fait exprès ? Je ne crois pas. Mais ce proverbe dit la vérité. Si je veux devenir quelqu'un de bien, il faut que je cesse de faire le mal pour ressembler à mon père. Mais la vraie question est plutôt : est-ce que je veux devenir quelqu'un de bien ?
Non. Je ne crois pas. Je ne suis pas heureux, mais c'est pour mon bien.
.oOo.
Les cours d'arithmancie et d'astronomie se déroulèrent à merveille, et, comme je l'avais prévu, tous les Serpentard crurent à mon histoire. Tous, sauf Eamon, qui fit semblant d'y croire lorsqu'il nous retrouva pour manger.
Tant pis s'il m'en veut, je n'avais pas le choix.
C'est donc dans la joie et la bonne humeur que les jumeaux, Eamon, Delaney et moi nous installons à la table des Serpentard pour le déjeuner.
- Je te jure, s'exclame Harland, t'aurais dû voir la tête du prof quand il a vu que t'étais pas là !
- Ouais, renchérit Osarius, il savait ni quoi faire ni quoi dire.
- Tu m'étonnes ! fit Delaney. Le pauvre ! Seul face à une classe de Serpentard !
- Des mangemorts redoutables et dangereux, dis-je.
Toute la table éclate de rire, même si la blague n'était pas drôle. Satisfaits, mes amis et moi nous amusons plus que jamais. Nous avons rarement été aussi unis, et je crois bien que Harland n'est pas prêt de recommencer à me donner des ordres. Ça tombe bien, car je n'ai pas envie de le menacer à nouveau.
.oOo.
En allant en cours de sortilèges, les élèves que nous croisons nous montrent du doigt et chuchotent des choses incompréhensibles sur notre passage. J'ai l'habitude, mais ceux qui m'accompagnent non.
Je vois Osarius baisser la tête, Harland serrer les poings de colère mais se retenir, et Delaney faire des doigts d'honneur à quiconque la regarde. Eamon et moi ignorons les remarques, faisons mine de ne rien voir et de ne rien entendre.
C'est là que je vois que nous ne réagissons pas du tout de la même façon. Nous sommes presque arrivés en cours lorsque Harland me demande :
- Scorpius... Je peux pas en frapper un ou deux, juste pour me calmer ? Je sens que je vais craquer !
Je plonge mon regard dans ses iris bleus, et lui dis, d'une voix dans laquelle ne trahit aucune hésitation :
- Non, Harland. C'est hors de question.
Il fronce les sourcils, ne comprenant pas ma décision.
- Mais... Ils se foutent de notre gueule !
- Justement, répondis-je. Ne répondons pas par la violence, mais par une technique plus... Digne. Plus Serpentard. Ne souillons pas nos mains à nous battre contre...eux. Ils n'en valent pas la peine.
J'ai répondu en bon Malfoy que je suis, mais surtout dans le but de faire taire cet imbécile. Il ne faut surtout pas que les autres sachent que nous sommes atteints par tous ces murmures. Surtout pas.
Harland sourit d'un air carnassier, puis me souffle à l'oreille :
- J'ai hâte que tu nous exposes ton plan, Prince des Serpentard !
Je lui souris à mon tour, d'un sourire qui aurait fait fuir Voldemort tant il est sadique (le sourire hein).
La vérité, c'est que je n'ai absolument aucun plan, et que Harland croit que j'en ai un.
Les autres se rapprochent de nous, voyant que nous avons discuté sans eux.
- Y'a quoi ? demande Delaney, toujours en train d'exhiber son magnifique majeur.
- Y'a que Le prince nous a trouvé un super plan pour nous débarrasser de tout ça, répond Harland en désignant les élèves d'un vague geste de la main.
- Sérieux ? demande Osarius, sceptique comme toujours.
- Ouais, répond fièrement son frère.- Vasy, balance le dossier ! s'exclame Eamon, ravi de la tournure de la situation.
Moi, je suis un peu moins ravi.
- Je vous dirais après, promis. Mais pas tout de suite, il y a trop de monde dans ces couloirs.
Je ne suis sûr que d'une chose : je suis dans les embrouilles jusqu'au cou.
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Journal d'un serpent
FanfictionScorpius Malfoy va faire sa rentrée à la célèbre école de sorcellerie de Poudlard. Va-t-il aller à Serpentard et suivre le chemin de son père ? S'ajoute à tout ce stress les sentiments qu'il ressent envers une fille, la fille des sauveurs du monde...