Dimanche libre

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Trois jours plus tard ...


"Tell me, have I lost my mind again?
I get the feeling you might feel the same
Tell me you can feel that love, feel that love again
And even though we're in this crowded room

I'm feeling like there's no one else but you
Tell me you can feel that love, feel that love again"

La chanson tourne en boucle dans le hall d'entrée, et je me retrouve un peu dedans, dans cette chanson que j'ai pourtant toujours trouvé nulle. Ces chanteurs américains sont pathétiques.

Cela fait trois jours que je suis seul. Plus d'américains, plus de Lily, plus de Harland et la bande, plus de Amanda et ses amies non plus.

Je compte malgré tout avancer dans la sélection de la Liste. J'ai ajouté Osarius et Harland. Osarius car il aime Lily et aurait donc été jaloux de moi, et Harland parce que je ne l'aime pas.

Je sais, je n'ai que des bonnes raisons...

J'ai aussi retiré Charlus, parce que Lily l'a quitté lors du bal d'Halloween, et qu'il est à nouveau en couple. Il paraît qu'il sortait déjà avec l'autre fille lorsqu'il disait aimer Lily.

Aujourd'hui, c'est dimanche libre. Ces jours-là sont les seuls lors desquels les uniformes sont supprimés, voir interdits. Tous les élèves s'habillent à la mode moldue, et c'est aussi ce que j'ai fait : un Jean bleu, des chaussures Nike blanches et rouges, un pull blanc et une caquette noire (pour faire ressortir le blond de mes cheveux). La musique est elle aussi choisie par les élèves.

Je vois Elladora et quelques-une de ses amies venir vers moi d'un pas rapide. Oh non, pas elle...

- J'avais prévu de te parleeeeeer. Tu te souvieeeeeens ? me demanda t-elle.

- Ouais. Le jour d'Halloween, non ? questionnai-je à mon tour. Je crois que c'est un peu passé...

Elle rougit légèrement.

- Je m'étais trompéééée, voilà touuuut.

Vraiment insupportable...

- Tu vois, lui dis-je, je n'ai pas très envie de parler avec toi.

Je ne vais pas me forcer, c'est hors de question. Elladora fit signe à ses amies de partir, puis elle me dit, menaçante :

- Mes parents veulent que nous sortions ensemble l'année prochaaaaiiiine. Alors tu as intérêt à te montrer plus aimable avec mooooiiiiiii.

J'hausse un sourcil, méprisant.

- Pourquoi est-ce mon devoir d'assouvir les désirs de tes pareeennnnts ? ripostai-je en l'imitant.

Elle ouvrit la bouche pour répliquer, mais ne trouva rien à dire. Me tournant le dos, elle s'en va, furieuse.

Je soupire. L'année prochaine ? C'est beaucoup trop tôt ! Pour mes parents, ça n'était même pas en septième année, mais aux alentours de 20 ans !

Je lève les yeux au ciel. Elladora ne veut décidément pas me lâcher la grappe. C'est dommage pour elle, elle perd son temps. Pourquoi ne pas essayer de lui trouver un copain ?

*Excellente idée, Malfoy, me dit ma conscience.*

Bon. Il faut encore trouver quelqu'un qui pourrait potentiellement l'aimer, mais sinon tout est okay. Voilà déjà un problème qui a une solution. Tant n'en ont pas...

Je vais manger. Comme d'habitude, je suis seul. Ça ne me dérange pas. Comme dit le dicton, mieux vaut être seul que mal accompagné.

Je viens de finir mon assiette de spaghettis, lorsque j'entends des bruissements d'ailes. Le courrier ! Il se fait à midi lors les dimanches libres, pour qu'on ai tout le temps de faire la grasse matinée sans rien rater.

Je vois un hibou grand duc passer au dessus de ma tête, un paquet entre les pattes. Je me lève et le saisis, l'oiseau l'ayant laissé tomber. Je le déballe. Je découvre une boîte noire, et, au dessus, une lettre. Je l'ouvre et lis :

"Cher Scorpius,

Nous avons eu vent de ce qui se passe à Poudlard. Nous t'écrivons cette lettre pour te dire que peu importe ce que tu décides de faire avec Elladora, il faudra que tu te maries un jour et que tu nous offres un héritier, peu importe qui est l'élue de ton cœur.

Bonne fin de journée et bon appétit,

Tes parents.

P.S. N'oublie pas de t'acheter un costume et un cadeau pour Eamon pour le bal de Noël. En parlant de Noël, rentres-tu à la maison pour l'occasion ?"

Le message est écrit avec un écriture ronde, que je reconnais comme étant celle de ma mère. Je me doute que mon père n'est pas de son avis, mais je trouve ça gentil d'avoir signé "tes parents" pour ne pas m'inquiéter.

Je vois aussi qu'elle m'a demandé, par pure politesse, si je rentre pour Noël. Elle sait à quel point ces soirées m'écœurent, me dégoûtent.

Je me suis toujours rendu occupé le jour de Noël. C'est triste pour mes parents, eux qui se donnent tant de mal pour décorer le manoir, préparer à manger et me couvrir de cadeaux qui me plaisent (et coûtent la peau du c**, au passage). Mais mes cousines veulent toutes m'épouser et passent leur temps à me faire du charme.

Je sors une plume et un morceau de parchemin de mon sac, et griffonne une réponse.

"Cher père, chère mère,

Pour une fois, ne voulez-vous pas que nous fassions une soirée de Noël calme, juste vous et moi ? Je trouverai ça mieux. Nous ne l'avons jamais fait, et c'est si dommage ! Vous avoir juste pour moi serait un vrai plaisir.

Je sais que vous avez déjà envoyé les invitations aux invités, et que vous ne pouvez tout annuler, mais je vous en prie, faisons-le l'an prochain !

J'irai acheter les cadeaux et mes affaires pour le bal dimanche prochain, car c'est le jour de la prochaine sortie à Pré-au-Lard.

Je regrette, je vais décliner votre invitation pourtant si enthousiasmante, je vais devoir rester au château pour les vacances de Noël. J'ai du travail et j'aimerai me consacrer à mes études. De plus, c'est le seul moment de l'année où les élèves de première année peuvent faire du Quidditch.

Je vous remercie d'avoir tout de même pris le temps de mentionner ce point et une formule de politesse inutile dans votre lettre.

Bonne soirée,

Votre fils.

P.S. Dois-je vous rappeler que cette lettre est la première que vous m'envoyez depuis mon entrée à Poudlard ? Pour votre information, je me porte bien (bien mieux que la dernière fois que mère est venue me voir)."

La lettre est plutôt sèche et froide, mais je sais que ni mon père ni ma mère ne m'en voudra. Ils savent que le fait de ne pas avoir de nouvelles m'a attristé et que j'ai réagi au quart de tour. J'en ai marre des formules de politesse... Demandez-moi des nouvelles, et peu importe si la règle des familles de sang pur l'interdit ! Au diable les règles !

Je soupire. Un passage, dans la lettre de ma mère, a retenu mon attention. L'élue de mon cœur ? Peu importe qui elle est ? Serait-elle au courant, pour Lily ?

Je pense que je vais être obligé de lui en parler la prochaine fois que je la vois, pour avoir des conseils sur ce qui pourrait lui plaire comme cadeau. Ma mère n'est pas du genre à juger, et c'est pratique.

J'ai hâte d'être dimanche pour aller faire du lèche-vitrines et, surtout, me changer les idées !

Journal d'un serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant