Journal d'un serpent

Découvertes

Je sors en courant, laissant derrière moi les élèves de Poudlard, déçus de ne pas avoir vu un second baiser.

Je pleure.

J'ai fait la plus grosse erreur de ma vie, et je compte bien la laisser derrière moi.

Je traverse des couloirs et des couloirs, toujours vides.

Sans savoir comment, je me retrouve devant les toilettes. Je veux que personne ne me trouve, alors... Pourquoi pas ?

Je pousse la porte, puis m'enferme dans celle de toutes qui est la plus éloignée de l'entrée, qui est aussi la sortie, d'ailleurs.

Je me roule en boule, assis sur la cuvette comme un SDF.

J'en ai marre, marre ! Rageusement, j'essuie les larmes chaudes qui coulent encore et encore, infatigables.

J'en ai marre de Lily, de tout ce que je ressens. Je sais ce que c'est, je peux nommer ce sentiment.

L'amour.

Jamais je n'avais aimé quelqu'un. Maintenant, je sais ce que c'est, et je regrette de l'avoir souhaité.

J'aimerais me débarrasser de cet amour, qui me fait prendre une voie toute autre que celle qui m'était destinée. Je prends un autre chemin. Devrais-je dire à cause ou grâce à lui ?

Je ne sais pas. Mais je vais devoir faire disparaître ce sentiment que je méprise presque autant que ma propre vie et dont je ne veux pas.

L'amour... Il ne manquait plus que ça, pas vrai ? Je n'avais pas assez de problèmes comme ça, probablement.

Je compte bien me débarrasser de cet amour qui me transforme en nounours. Je suis un Malfoy, merde !

Je suis un putain de Malfoy, et je vais me comporter comme tel !

                                                                                       .oOo.

Deux heures plus tard, personne ne s'était lancé à ma recherche. Je ne sais pas si c'est bien ou mal.

Personne ne s'inquiète de me voir disparaître, autrement dit, je ne compte pour personne. Je pourrais mourir, on continuera de danser comme s'il ne s'est rien passé.

En même temps, personne ne va me voir dans cet état, ce qui est plutôt positif.

Mais où est donc passé le petit Scorpius Hypérion Malfoy ? Disparu, envolé.

Je soupire. Si je veux passer la nuit ici, il faudrait au moins avoir de quoi m'occuper. Autrement dit, il va falloir que je sorte chercher une occupation.

Je me lève, mon corps est endolori à cause de la position plus qu'inconfortable.

Je sors des toilettes et me dirige vers le dortoir. Je ne croise personne. Un fois arrivé, je prends le cahier qui traîne par terre, un oreiller, de l'encre et fourre tout ça dans mon sac de cours, déjà plein.

Je le jette sur mon épaule et pars en courant, de peur de tomber sur quelqu'un qui me reconnaîtrait malgré la pénombre.

Je retourne aux toilettes, toujours vides. J'entends vaguement de la musique, et j'en déduis que les élèves sont occupés à faire la fête. Déduction inutile, comme d'habitude. Les élèves sont évidemment en train de faire la fête !

Il est presque une heure du matin, mais la fatigue ne semble pas vouloir s'emparer de moi.

Je pose mon oreiller par terre, sors mon cahier de croquis, m'assois sur le coussin moelleux et recroqueville mes jambes contre mon corps.