Poudlard

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Après quelques éclats de voix, je décide de regagner ma chambre. La faim ne semble pas décidée à pointer le bout de son nez, je peux donc délaisser mon bol et ma tartine sans regrets.

Une fois arrivé, je fais les cent pas. Une permis de tuer... J'ai compris l'essentiel mais je ne parviens pas vraiment à comprendre pourquoi mon père me l'a accordé. Pense t-il que je vais m'en servir contre les Potter ? Oui, sûrement, il l'a dit d'ailleurs. Mais est ce que j'ai l'intention de m'en servir ?

Hum, non, je ne crois pas. Je ne suis ni le plus courageux, loin d'être le plus fort et certainement pas le plus puissant. Les mots peuvent blesser, plus qu'un combat parfois. Donc je n'utiliserai pas ce permis, sauf si nécessaire bien sûr...

J'entends soudain une voix qui me tire de ma rêverie.

- Scorpius ! Dépêche-toi, il ne faudrait pas que tu sois en retard le jour de la rentrée !

C'est mon père. Il est prêt et m'attend devant le porte d'entrée, les valises disposées en cercle autour de lui. Je vois ma mère pas très loin, qui donne ses derniers ordres aux elfes de maison avant notre départ. J'enfile ma cape de voyage neuve et prend une des paires de chaussures (la seule que je n'ai pas rangée dans ma valise).

Ma mère fait comme moi, puis, à son tour, elle est prête. Elle me sourit puis me dit :

- Un Portoloin attend dans le jardin. Ne trainons pas, sinon il va partir sans nous !

Nous quittons donc la maison puis marchons un peu dans le jardin pour atteindre une petite bute. Au sommet de celle-ci, il y a une vielle bouteille de Bièraubeurre. Mes parents et moi posons notre doigt dessus puis attendons.

- 5, 4, 3, 2, 1...

Mon père n'a pas le temps de dire zéro que déjà nous sommes tous comme aspirés et rejetés par l'objet en même temps. C'est une sensation indescriptible et très, très désagréable. Si vous avez l'occasion de prendre un Portoloin un jour, je vous conseille le train, la voiture ou encore le transplanage - à vrai dire, tous les autres moyens de transport existants.

Je suis soulagé lorsque je sens enfin mes pieds toucher la terre ferme. Je regarde autour de moi : nous sommes arrivés dans le nouveau centre de Portoloins de la gare de King's Cross. Les dirigeants sorciers avaient décidé il y a peu de la rendre plus accessible, car beaucoup de familles habitent loin et ne peuvent pas venir à pied (le transplanage et les Portoloins étant interdits dans un périmètre donné, de peur que les moldus ne nous surprennent).

L'endroit est propre et bien entretenu. De toutes les autres familles, je n'en distingue pas une que je connais. Il y a toutes sortes de gens : des hommes d'affaire, des femmes de ménage, des parents et leurs enfants, des éleveurs de dragons (repérables par leurs tatouages protecteurs de feu).

Mon père me tire par le bras pour me faire sortir de la pièce. Il m'emmène sur le quai, entre le quai 9 et le quai 10, plus précisément. Mes parents m'avaient déjà tout expliqué, je n'ai donc aucune crainte.

Je ne peux m'empêcher de penser à Potter. Lorsqu'il allait à Poudlard pour la première fois, il ne connaissait rien et, perdu sur le quai, il a dû interroger les Weasley. Cela me fait sourire. J'en sais plus que Potter au même âge que moi. Sans tenir compte du fait que ce sont des moldus qui l'ont élevé, il y a de quoi être fier de mon sang.

J'aperçois un mur de briques, et me tourne vers ma mère.

- C'est lui maman ? C'est le mur ?

- Oui, Scorpius. Le mur.

Elle me sourit.

- Qu'est-ce que tu attends ? Fonce !

Je fronce les sourcils.

Journal d'un serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant