Que le meilleur gagne !

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Nous allons donc à la bibliothèque, Harland menant notre petit groupe. Il sautille d'impatience et je commence à me poser des questions.

- Dis, il n'y avait pas de l'alcool dans tes chocolats ? me demande Osarius, inquiet.

Je hausse les épaules, puis réfléchis. En soi, l'idée n'est pas stupide : on peut mettre n'importe quoi dans des chocolats.

Un philtre d'amour, par exemple. Il paraît que c'est déjà arrivé à Ronald Weasley au cours de sa misérable existence. Mais il paraît aussi que l'envie soudaine d'aller à la bibliothèque ne fait pas partie des symptômes de quelqu'un d'amoureux.

- Tu penses que c'est un philtre d'amour qui a été mis dedans ? me demande Osarius à nouveau, insistant.

- Non.

Je suis trop plongé dans mes réflexions pour répondre à sa question de manière détaillée. Je suggère :

- Peut-être un philtre de joie ?

Cela le fit sourire.

- Ou un philtre de folie ? demande-t-il.

Cette fois-ci, nous éclatons d'un rire franc qui résonne dans tout le couloir. Harland se tourne vers nous, les sourcils froncés.

- Qu'est-ce qu'il y a ? dit-il.

- Scorpius et moi nous nous disions juste que tu étais d'une humeur particulièrement joviale cet après-midi, répond Osarius presque immédiatement en me faisant un clin d'œil.

Je souris, et son frère parle à son tour :

- Ouais ben c'est pas parce qu'on va à le bibliothèque que t'es obligé de parler comme Louis seize ! s'exclame-t-il, le visage rougissant.

Son frère hausse les épaules de manière désinvolte, puis balaye la remarque d'un geste de la main. Il demande ensuite :

- Que comptes-tu faire à la bibliothèque ?

- Je vous l'ai déjà dit vingt fois ! s'énerve Harland. Je-veux-me-cultiver !

Je demande, insistant :

- Te cultiver comment ?

Harland nous jette un regard noir puis s'en va devant d'un pas vif.

                                                                               .oOo.

Nous arrivons peu après devant la porte d'entrée. Harland nous attend, jouant du bout du pied avec un morceau de parchemin oublié. Osarius et moi nous regardons, étonnés que cette tête de mule nous ait attendus. Je lui demande :

- Tu ne nous faisais pas la gueule ?

Sans me regarder dans les yeux, le concerné répond :

- Je suis désolé.

Je souris, satisfait, avant de me rappeler qui je suis.

- J'ai pas très bien entendu.

- Je suis désolé, répète Harland un peu plus fort.

- Pardon ?

- JE SUIS DÉSOLÉ ! PUTAIN MALFOY !

Je devrais être content, Harland s'excuse ! Mais non.

- Quoi "Malfoy" ? Vas-y, vas au bout de tes pensées, je t'en prie !

Harland se mord la lèvre.

Journal d'un serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant