Journal d'un serpent

8/10/2021

La fin de journée fut très étrange, comme si tout mon corps était fait de coton. Mes bras, mes jambes, tout mon corps se mouvait de façon automatique, comme dirigé par quelqu'un d'autre.

Ce n'était même plus moi qui parlais.

Je n'étais plus Scorpius Malfoy.

Tout le monde s'en est vite rendu compte, ce qui m'a valu un nouveau séjour à l'infirmerie. Mme Pomfresh ne comprenait pas ce qui allait de travers. Selon elle, tout dans mon organisme fonctionnait normalement.

-Il n'y a rien d'anormal, Monsieur Malfoy ! avait-elle déclaré. Pas de trace de sortilège, pas de potion, pas de blessure ni physique ni magique. Retournez dans votre dortoir et reposez-vous. Vous semblez exténué.

J'ai obéis. Mais, une fois couché et la nuit tombée, je n'arrivais pas à dormir. J'avais besoin de me lever. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait, obéissant à mes pulsions.

Je suis sorti du dortoir.

Je suis sorti de la salle commune des Serpentard.

Je suis sorti des couloirs. Je suis sorti du château.

J'ai marché.

J'ai couru, même.

Je me suis assis au bord du lac.

En pyjama.

Sous la pluie.

J'ai écrit ces quelques lignes, puis je suis rentré.

Je suis retourné au château.

Je suis retourné dans les couloirs.

Je suis retourné dans la salle commune.

Je suis retourné dans mon dortoir.

Je suis retourné au chaud, sous mes couvertures, les joues rougies par le froid.

Et même si la nuit m'appelait, même si elle criait mon nom, même si mon visage me brûlait et me donnait envie de le plonger dans l'eau froide du lac, même si la nature nocturne ferait un beau sujet d'écriture, de poème, même si les arbres sans feuillage feraient un superbe dessin, même si tout mon corps et toute ma conscience me disait de rester, je suis rentré. Je suis retourné me coucher.

Et j'ai bien fait, car j'aurais pu mourir de froid.

Et personne ne serait venu me chercher.