Sorbet citron-gingembre

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La directrice se plante devant moi, et, avant que j'ai eu le temps de dire quoi que ce soit, elle s'exclama, d'un ton sec :

- Malfoy ! Suivez-moi.

Je la suivis sans hésitation, toujours hébété par la lumière. Nous arrivons devant les gargouilles de pierre. La directrice s'exclama :

- Sorbet citron-gingembre !

Les deux gargouilles pivotent sur leurs gonds pour laisser place à un escalier en colimaçon. Elle gravit les premières marches, et je la suis.

Nous arrivons devant une porte en bois clair, qui est la porte de son bureau. Elle  entre, puis j'entre à mon tour. La pièce est lumineuse, et parsemée d'objets en argent. Mac Gonagall voit que je les observe. Une ombre passe sur son visage, rapidement.

Cela lui rappelle sûrement Albus Dumbledore, dont le portrait est affiché, à côté de ceux de tous les directeurs de Poudlard, le parrain de mon père compris. Ce dernier me voit et me jette un regard noir.

Mac Gonagall se tourne vers les portraits :

- Je vous remercierai de ne pas intervenir lors de cet échange.

Tous hochent la tête. La directrice se tourne à nouveau, cette fois-ci vers moi. Elle conserve un visage grave pendant plusieurs longues secondes, avant de soupirer puis de me dire :

- J'avoue être extrêmement déçue par votre comportement. Je vous croyais raisonnable.

- Je...

- Je vais appeler vos parents, me coupa t-elle. Après, ils ne vont pas tarder à venir.

- S'il vous plaît, madame ! Je...

- Oui ?

Elle hausse un sourcil, mécontente. Je sais que je lui rappelle Ombrage, qui avait la mauvaise habitude d'interrompre Dumbledore en se raclant la gorge.

- Je peux vous expliquer, poursuivis-je, mais je vous en supplie... Ne faites pas venir mes parents juste pour ça.

- Quelle bonne excuse avez-vous pour faire l'école buissonnière ?

Oh. Je n'avais pas prévu ça. Je m'attendais à devoir dénoncer Walter & Co, mais apparemment pas.

Les rouages de mon cerveau tournent à cent à l'heure : quelle excuse pourrait valoir le coup d'être écouté ?

- J'étais malade, dis-je finalement.

Mon mensonge est plutôt crédible, car j'étais sur le chemin qui sort de l'infirmerie lorsque Mac Gonagall m'a trouvé.

- Ah oui ? Vous aviez quoi, au juste ?

- Une affreuse migraine.

Mensonge sur mensonge, je tente de me souvenir des détails de cette fausse histoire. Il ne faudrait pas que je dise que j'avais une gastro, ou encore une méchante grippe.

- Bien.

Je suis soulagé : elle va me laisser tranquille et je vais pouvoir retourner en cours !

- Ce n'est pas que je ne vous crois pas, mais il serait plus juste d'aller vérifier, vous ne croyez pas ?

J'hoche la tête, avant de dire :

- Je suis totalement d'accord avec vous, madame la directrice.

Je me force à adopter un air sérieux, mais pas paniqué du tout pour ne pas que Mac Gonagall découvre la supercherie.

- Vous êtes moins odieux et moins insolent que votre père, dit la directrice avant de se lever. J'apprécie.

Je sens une boule se former dans ma gorge. Qu'ai-je mal fait ?

Journal d'un serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant