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Roxane

C'était le week-end le plus long de ma vie. Samedi soir, j'avais déposé Brad chez lui, et il m'avait pratiquement supplié de rester avec lui pendant tout le week-end. Parfois je me demandais vraiment s'il sortait avec moi parce qu'il m'aimait ou parce qu'il avait besoin de combler un vide en lui.

Je n'étais plus autant en colère contre lui maintenant. Bien sûr, que cela m'agaçait qu'il continue de donner tant d'importance à Aurora. Mais, ces derniers temps, quelqu'un d'autre me préoccupait : Diego Dominguez.

On était lundi aujourd'hui, et il ne s'était pas montré de la journée. J'avais demandé à Wendy, et elle m'avait dit qu'elle n'avait pas réussi à le voir depuis samedi soir. Il n'avait vraiment pas la pêche et je devais avouer que cela m'inquiétait. Et je ne savais même pas pourquoi. Je le détestais, et je sortais avec Brad, et lui avec ma meilleure amie.

Je rentrais chez moi, exténuée. À la fin de la semaine, nous serions en vacances, alors les profs en profitaient pour nous bombarder de devoirs et de contrôles. Lorsque j'arrivais dans le salon, je me laissai tomber sur le canapé en enlevant la veste noire de mon uniforme et regardai par la baie vitrée la vue.

- Alors ta journée ?

Je sursautai et me retournai pour tomber nez à nez avec...

- Papa ?

Il me regarda en éclatant de rire. Je me levai du canapé et allai me jeter dans ses bras, un sourire au visage.

- Regardez-moi ça, la dernière fois que je t'ai vue, tu n'atteignais même pas mon nombril, fit-il en me serrant dans ses bras.

- Ça doit être les talons qui te trompent, fis-je en lui désignant mes escarpins.

On ria tous les deux, et il plaça sa main dans mon dos et m'entraîna à table, où une domestique déposa deux chocolats chauds devant nous.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Demandais-je en buvant une gorgée de ma boisson chaude.

- Eh bien, pour tout te dire, c'est à cause de l'inspecteur Kensington. Il a prévenu tous les parents de tes camarades que vous serez interrogés vendredi, encore une fois. Et il a demandé à ce qu'un des responsables légaux soit là. Ta mère, étant en voyage d'affaires, je me suis dévoué, m'expliqua-t-il un sourire aux lèvres.

Ah. Voilà donc. Le grand avocat du tribunal international, le maître Blow, ne se dérangeait que quand on parlait droit. Je lui fis un léger sourire. Je ne voyais pas beaucoup mon père, peut-être même moins que ma mère. Mais étrangement, j'adorais le voir. Je savais que mes parents n'avaient pas forcément de temps pour moi, alors quand je les voyais, j'espérais qu'ils viendraient juste pour moi. Mais on ne pouvait pas tout avoir.

Mon père ne s'était déplacé que par obligation parentale. Et ma mère était probablement déjà à Singapour.

On continua à parler pendant une grande partie de la soirée, où mon père n'a pas arrêté de me fouiller. Mais bon, il était avocat. J'avais l'impression que la maison avait encore plus de domestiques quand il était là. J'en voyais toujours un traîner à côté de nous pour nous demander si nous n'avions besoin de rien.

Je parvins à m'éclipser quelque temps avant minuit, après avoir rabâché à mon père que j'avais cours demain et que mes devoirs d'histoire n'allaient pas se faire tout seul. Je m'emfermai dans ma salle de bain et prenai une longue douche chaude. À la fin de celle-ci une des domestiques m'apporta une serviette que je pris pour entourer mon corps nu.

Je me dirigeai vers ma chambre et m'y enfermai pour le reste de la soirée. J'ouvris mes bouquins en pensant à tous les examens qui m'attendaient cette année. Ces examens étaient décisifs, étant en dernière année de lycée, ils détermineraient littéralement mon avenir. Je n'avais pas la prétention d'être aussi douée que Wendy, mais je devais au moins les réussir. Avec un père qui avocat au tribunal international, et une mère diplomate. Ils ne me rendaient pas la tâche facile pour les satisfaire. La perfection n'était pas une option pour moi. Cela devait être une obligation. Je devais m'élever à leur rang, devenir aussi importante et influente qu'eux. Mais parfois c'était une telle pression...

Je me laissais tomber dans mon lit. Et sans m'en rendre compte, je finis par m'endormir. Lorsque mon réveil sonna, je me levai en sursaut en me maudissant sur sept générations. J'avais totalement oublié mon devoir d'histoire et ne parlons même pas des révisions de littérature. Je me dirigeai à toute vitesse vers la salle de bain, enfilai mon uniforme, me coiffai et me maquillai en priant pour que mon chauffeur soit pilote de formule 1.

Je descendais quatre à quatre les escaliers de ma villa, et ralentis la cadence quand j'entendis des éclats de rire dans la salle à manger. Je me dirigeais vers celle-ci pour aller l'inspecter et tombai sur mon père qui riait aux éclats avec un adolescent de mon âge, je ne voyais pas de qui il s'agissait car il se trouvait dos à moi.

- Oh chérie, tu es enfin réveillée! Regardes qui est venu te rendre visite, s'écria mon père en me voyant.

Le garçon se retourna vers moi, et se leva de sa chaise pour me faire un sourire comme il savait très bien le faire. Mon cœur rata un battement en le voyant.

Thomas.

- Thomas est revenu en ville, il n'y a pas si longtemps. J'ai pensé que tu pourrais rater une journée de cours pour rattraper le temps perdu, m'expliqua mon père en se versant un verre de jus d'orange.

Je restai figée face à ce fantôme du passé. Thomas... que faisait-il ici? Pourquoi était-il de retour à Greenwood? Il vint me prendre dans ses bras en me chuchotant à l'oreille :

- Ravi de te revoir, Rox. Je crois qu'il est temps pour nous de parler de tu-sais-quoi.

L'Élite : Your Secrets, Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant