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Cameron

Je caressais les cheveux bouclés de Pablo. Le métisse avait fini de pleurer depuis peu et commençait à se calmer.

- Pourquoi ne pas porter plainte? Demandais-je d'une petite voix.

- Porter plainte? Non, ne t'en fais pas. Quand je rentrerais mon père croira que cette "lubie" m'ait passé, et je n'aurais qu'à faire profil bas pendant quelques semaines... et pour ma mère, elle dit toujours que c'est comme ça que papa lui montre son amour, me répondit Pablo en s'asseyant en tailleur sur le lit.

- Rassure-moi, Pablolito, tu ne restes pas dans le silence parce que tu as peur? Parce que si c'est ça tu peux emménager chez moi... ou tu peux... commençais-je.

Il me fit taire en posant ses lèvres sur les miennes. Il les décolla lentement et caressa du bout du nez mon visage.

- La dernière chose que je veux est de te mêler à toute cette histoire, chuchota-t-il.

Il me fit son regard de chien battu, celui auquel je ne résistais jamais et j'esquissais un sourire.

- Je veux juste... ( Je soupirai.) Reviens-moi, vivant, dis-je.

Je ne savais pas du tout quoi faire. Je continuerais à le soutenir mais je jure sur ma vie que je le protégerais coûte que coûte, lui et sa mère, même si je devrais le faire dans son dos.

- Je te reviendrais toujours vivant, Cameron, fit-il en jouant avec mes bouclettes blondes.

Je prenais son visage entre mes mains et l'embrassai avec fougue, il répondit à mon baiser encore plus passionnément. Je m'asseyais à califourchon sur lui et enlevai son T-shirt. Mon regard rencontra encore une fois la marque violacée sur son abdomen et j'eus un pincement au cœur. Pablo releva mon menton et braqua son regard dans le mien.

- Ne te préoccupes pas de ça, d'accord? Ce soir c'est notre premier rencard, alors on pourrait... je sais pas... s'amuser un peu? Fit-il en me lançant un regard coquin.

Je rigolais en hochant la tête et il commença à mordiller mon lobe d'oreille pendant que j'enlevais ma chemise. Il reprit le dessus en me jetant sur le lit et on continua à s'embrasser de plus belle. Je fouillai dans mes poches et en sortis quatre préservatifs. Il se stoppa en les regardant.

- Tu... as emmené des... munitions, souffla Pablo en esquissant un sourire.

Je rigolais.

- Il vaut mieux prévenir que guérir, n'est-ce pas? Rigolais-je en lui tendant un préservatif.

Il le regarda avec minutie avant de le jeter sur mon lit et de commencer à enlever son pantalon. Il lança son pantalon au sol à côté de ma chemise et commença à enlever mon pantalon bordeau. On rigola tous les deux en se lançant des regards taquins.

On fut interrompus par une sonnerie de téléphone et on soupira tous les deux en l'entendant.

- Pas encore... soufflais-je.

- Cette fois, c'est le mien, soupira Pablolito en se levant du lit pour fouiller dans nos affaires au sol pour trouver son portable.

Il décrocha en soupirant.

- Allô? Fit-il.

Il resta silencieux quelques secondes avant de se tourner vers moi.

- Non, non je ne crois pas que je dors à la maison, ce soir, désolé maman, déclara-t-il en me faisant un clin d'œil.

Toute la nuit pour nous deux? J'allais exploser de joie. Je le regardais tout sourire et Pablo me lança un sourire beau à mourir qu'il perdit aussitôt en écoutant les paroles de son interlocutrice.

- Oui...ne t'en fais pas.

Il raccrocha sur ces dernières paroles, le visage sombre.

- Un problème? Demandais-je.

- Quand... j'ai dit à mon père que je fréquentais un garçon, il m'a frappé et... je me suis réfugié dans ma chambre, j'ai pris mon sac à dos et j'y ai mis quelques affaires à l'intérieur, il fallait que je trouve une façon de sortir de cette foutue maison alors j'ai supplié ma mère de m'aider à sortir... et elle m'a fait promettre de ne pas aller chez ce fameux garçon, expliqua-t-il.

J'opinai du chef en le regardant.

- Alors je lui ai dit que cette histoire de gay, c'était juste une blague... et que j'avais rencontré quelqu'un, qui s'appelait Cameron. Une Cameron.

-Oh, m'exclamais-je en écarquillant les yeux.

- Ma mère m'a dit qu'elle essaierait de parler à mon père pour lui dire que je ne faisais que l'idiot et que ce n'était qu'une blague... Tu ne m'en veux pas?

Il avait posé cette question en fuyant mon regard. Bien sûr que cela me véxait un tout petit peu mais... je savais qu'il avait dû mentir pour se protéger. Je posais mes lèvres sur son dos nu et l'embrassais. Puis je vins mettre mes bras autour de ses épaules  en collant mon torse contre son dos.

- Eh bien... tous ce que j'ai à dire, c'est que je suis sûre que cette Cameron est d'une grande beauté.

Le métisse pouffa en me regardant. Puis m'embrassa à nouveau.

- J'ai envie de toi, maintenant, ordonna-t-il.

- Et pas de mademoiselle Cameron? C'est vrai, quoi! Cette fille doit être ultra jolie, intelligente, drôle et est-ce que j'ai dit à quel point elle était magnifique! Plaisantais-je.

- Hum... c'est vrai qu'elle a quelque chose que tu n'as pas! Fit-il en m'embrassant.

Je fronçai les sourcils en répondant à son baiser.

- De la modestie, déclara-t-il en prenant le préservatif et en l'enfilant.

- Encore heureux! Il paraît que les filles qui ont une grosse tête ont moins de succès avec les garçons! Rigolais-je en enlevant mon caleçon.

Il rigola à ma blague et on passa tout le reste de la soirée à beaucoup moins bavarder.

L'Élite : Your Secrets, Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant