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Audrey

Lorsqu'on arriva au commissariat, mon père était sur le point de le quitter. Il fronça les sourcils en nous voyant.

On lui expliqua tout du début à la fin en lui montrant les lettres et les papiers qui prouvaient que Mr Boyce avait falsifié des documents pour construire un bâtiment qui ne respectait pas les règles de sécurité et avait ainsi coûté la vie à trois personnes. Mon père nous écouta en silence en observant toutes les preuves qu'on amenait. Quand tout fut fini, il se leva et partit emmener la mallette de Mr Boyce dans son bureau.

Je me demandais ce qui allait maintenant se passer. Est-ce que c'était fini? Je n'étais plus accusée de meurtre ? Je sentis la main de Penny prendre la mienne. Et je la pris dans mes bras.

Roxane

Mon père discutait encore chaleureusement avec Thomas. Je lui lançais un dernier regard avant de monter dans ma chambre et de m'y enfermer. J'avais raté une semaine de cours à cause de ce crétin.

Il ne me lâchait pas d'une semelle. Et à chaque fois que je le regardai je ne pouvais que me rappelais ce que j'avais fait avant l'incendie de la maison de Cameron. Et ce crétin de Thomas ne ratait jamais une occasion de me le rappeler également.

Je m'asseyais au sol et m'adossai à mon lit. Thomas pouvait raconter la vérité quand il voulait. J'étais prise au piège. La gorge nouée, j'écoutais mon père et Thomas rigoler de plus belle dans le salon. Je ramenais mes genoux contre ma poitrine et les entourai de mes bras en y fourrant mon visage. Une larme perla sur mon visage, que j'essuyai aussi rapidement.

Cameron

Je sortais de la douche et tombai nez à nez avec Pablo qui était sur mon lit. Il avait pris cette habitude de rentrer dans ma chambre comme un voleur ce qui ne me déplaisait pas. Je lui fis un sourire et allai m'allonger sur lui.

Je commençai à jouer avec ses bouclettes brunes en pensant à la journée de demain. Le fameux interrogatoire. Une boule se forma instinctivement dans mon estomac. Mes parents m'avaient dit que tout irait bien mais...

Ils n'avaient qu'à regarder ou en était. Lina, de son vivant, était le centre de l'attention. Et aujourd'hui, un mois après sa mort, son nom était sur toutes les bouches. Je n'existais socialement que parce que j'avais autrefois côtoyé Lina.

Brad

J'entrai dans la chambre de Lina d'un pas lent. Et y prenai le temps d'en admirer tous les recoins. Rien n'avait changé. C'était comme si elle était toujours là.

Sauf... je fronçais les sourcils en m'approchant de son lit. Et tombai sur une petite carte de vœux, généralement celles qu'on trouve sur les bouquets de fleurs.

"Reposes en paix. Tu resteras à jamais dans nos mémoires une sœur aimante, une amie attentionnée, une amante passionnée et une personne exceptionnelle.
Tu nous as quitté trop tôt. "

Après l'avoir lu, j'écrasai la carte de vœux dans mon poing, mes yeux me brûlant. Je hurlai en donnant un coup de poing au mur et me laissai tomber dans le lit de ma défunte sœur.

Caleb

Andy était encore en salle d'interrogatoire. Mr Kensington avait insisté pour qu'il y reste. Surtout pour ne pas croiser cet animal d'Arthur qui l'avait littéralement défiguré.

Il était cinq heures du matin et mes parents parlaient toujours à l'avocat des droits de mon demi-frère. Je m'asseyais sur une chaise dans la salle d'attente du commissariat et soupirais. Je serrais les dents en repensant à Andy. Il avait fait une crise d'angoisse tout à l'heure. Pas étonnant vu comment on l'avait traité.

Je voulais plus que quiconque que cette affaire soit enfin réglée. Comme je l'avais toujours dit Lina était une fille à problème. Et j'avais raison. Lina n'amenait que des problèmes, même en étant six pieds sous terre.

Diego

Je rentrais dans notre appartement, à cette heure-ci cela ne m'étonnait même pas de voir que mon frère était déjà réveillé. Il préparait son café, mais se retourna vers moi en entendant la porte. Ses yeux s'écarquillèrent et Samuel vint me prendre dans ses bras.

J'avais passé l'après-midi avec Caleb et la soirée, comme tout le reste de la semaine à vaquer dans des endroits peu recommandables. Je repoussai mon frère, en sentant que je commençai à me sentir barbouillé. Je posais une main au mur et vomissai sur le sol du salon tout mon repas d'aujourd'hui.

Ou plutôt mes boissons alcoolisées d'aujourd'hui. Je tombai au sol en m'essuyant le visage. Cette histoire avec Lili avait déclenché chez moi une sorte de boucle infernale. Alors j'avais passé ses trois derniers jours à essayer d'oublier le suicide de ma sœur avec mes nouvelles copines : tequila, rhum, whisky et bière. Un mauvais mélange pour l'estomac apparemment.

Wendy

Je me levai en sursaut dans mon lit. Et portai une main à mon cœur. Je me laissai retomber sur mes oreillers en passant une main sur mon front rempli de sueur.

Je n'arrivais plus à dormir sans me réveiller en sursaut ces derniers temps. Mais c'était sûrement dû au stress, la période des examens venait de se terminer. Je regardais mon téléphone et aperçus que j'avais un message de Samuel.

"Diego est enfin rentré. Complètement bourré. Mais il est rentré."

Je soupirai de soulagement. Et lui écrivit très rapidement un message avant que ma mère n'entre dans ma chambre pour me dire de me préparer pour qu'on se rende toutes les deux au commissariat.

Pénélope

Après avoir tout raconté au père de Kensington, je n'avais pas voulu rentrer chez moi. Alors Audrey et moi étions parties dans un petit café ouvert 24h/24 près du commissariat en attendant huit heures. L'heure où on devait se retrouver pour l'interrogatoire.

Je regardais mon café frappé pensive. Qu'allait-il advenir de mon père après ça? Et surtout, je repensais aux contre indications d'Arthur, il allait me tuer quand il allait savoir ce que j'avais fait. J'avais dénoncé mon propre père. Cela faisait-il de moi une traîtresse?

Je poussais un long soupir en faisant le tour du bord du verre avec mon index. Est-ce que je venais de détruire ma famille?

Arthur

J'essayais de trouver une position agréable sur ce banc. Depuis qu'on m'avait mit en isolement dans une cellule et menotté à ce banc pour ne pas, je cite "poser encore d'autres problèmes ", j'avais refusé catégoriquement qu'on appelle mes parents.

De toute manière dans moins d'une heure, l'inspecteur Kensington devra venir me faire sortir d'ici pour m'interroger. Il ne pouvait pas me garder ici indéfiniment.

Je râlais une énième fois ne pouvant pas trouver d'agréable position. Et puis je devais dire que j'avais besoin de frapper quelque chose depuis que j'avais appris que Andy avait couché avec ma copine et avait osé la faire tomber enceinte. Je priais à la fois pour ne pas le revoir, et à la fois pour le revoir et me défouler une bonne fois pour toute sur lui. Je ne pensais pas qu'il était le tueur. Enfin pas trop. Là, j'étais juste en rogne, j'avais pas la tête à réfléchir à tout ça.

Je bouillonnai intérieurement et voulais me venger.

Andy

Mr Kensington venait de rentrer dans la salle d'interrogatoire pour m'enlever les menottes. Je me massais les poignets et en profitai pour toucher mon visage pour voir l'état des dégâts. Je grimaçai en touchant ma lèvre et mon œil gauche et mon arcade sourcilière droite. Arthur ne m'avait pas raté.

L'inspecteur s'asseya en face de moi en silence. Hier je ne lui avais pas dit un seul mot. Parce que je pensais que je devais être considéré comme un criminel. Je le pensais toujours. Caleb me disait le contraire, mais dans le fond, j'en étais convaincu. Je méritais la colère d'Arthur. Je méritais d'avoir été arrêté. Je méritais tout ce qui m'arrivait.

Le policier se racla la gorge en me regardant. Je fronçai les sourcils en attendant qu'il parle.

- Andy Ross, j'attends de toi que tu sois plus coopératif que hier soir. Ton interrogatoire a commencé.

L'Élite : Your Secrets, Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant