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Pénélope

La journée se déroula sans d'autres encombres. Roxane et Caleb s'ignorèrent pendant toute la journée. En fait, Caleb ignora tout le monde pour tout le reste de la journée. Même moi.

Et cela avait le don de m'exaspérer. Je croyais que lorsque je lui avais informé que je n'étais plus amie avec Roxane, cela avait réglé ses problèmes avec moi. Peut-être qu'il était juste lunatique. Et puis je ne savais même pas pourquoi je voulais qu'il m'apprécie autant, à vrai dire, ma famille, ou plutôt mes parents, me tueraient, s'ils apprenaient que je lui ai déjà adressé la parole une seule fois sans le traiter de paria.

Je m'allongeais sur mon lit, et fermai les yeux. J'avais encore une quantité inimaginable de devoirs, cela me prendrait bien trois bonnes heures pour tous les finir. Je soupirais en pensant qu'Arthur était toujours en train de squatter la maison de Brad. Il pourrait faire un effort et rentrer les soirs de semaine.

J'entendis un grand fracas dans la chambre de mon père, qui me fit me relever automatiquement. Je croyais pourtant être seule à la maison, ma mère avait passé sa journée avec ses amies, mon père était au boulot, et mon frère ne voulait toujours pas dormir à la maison.

J'entendis un autre bruit sourd qui me fit sursauter. Je me levai et me dirigeai sur la pointe des pieds vers la chambre de mon père. La porte était entrouverte. J'y aperçus un homme assez grand mettre la chambre sens dessus dessous. Il jeta les tiroirs au sol, renversa les petites commodes et jeta tous les bijoux de ma mère au sol. Je fronçai les sourcils, que cherchait-il si ce n'était pas des bijoux? De l'argent?

Soudain je repensais au message que mon père avait reçu sur son  téléphone. Celui de quelqu'un qui lui disait qu'il arrêtait tout. Et je me demandais si cette personne en face de moi, n'était pas celle qui avait envoyé un message à mon père?

- Hé! Toi!

Je sursautai et eut un petit cri quand le cambrioleur me hurla dessus. Je courais vivement le long du couloir et arrivais devant les escaliers, avant même que je puisse atteindre les escaliers, je sentis des doigts aggriper mes cheveux. Je poussai un gémissement, et il plaqua sa main sur ma bouche.

Il semblait nerveux, presque paniqué que je l'avais aperçus. J'étais terrifiée et n'essayais même pas de me débattre.

- Sais-tu où sont les documents de ton père ? Me demanda-t-il d'une voix pressante.

Les documents de mon père? Il enleva sa main sur ma bouche. Et je profitai de ce moment pour essayer de retenir le maximum d'information sur ce cambrioleur. Il avait mis une cagoule, mais ses yeux étaient noisettes, et il portait une chevalière à la main droite.

J'hochai négativement de la tête pour répondre à sa question. Mon père ne m'avait jamais dit où il rangeait ses documents. Même si j'avais une petite idée d'où il pourrait les ranger. Je n'allais pas aider ce cambrioleur qui ne me semblait plus tellement effrayant. Actuellement c'est lui qui semblait effrayé.

- Vous pouvez partir, je ne dirais rien à mon père, je vous le jure, tentai-je la voix légèrement tremblotante.

Il recula de quelques pas, et eut l'air de considérer mon offre avant de passer une main sur son visage.

- Tu crois que c'est si simple? Me demanda-t-il encore plus paniqué.

Il commença à se rapprocher de moi. Et là, je commençais à comprendre que jamais je n'aurais dû rester ici. Il était terrifié et paraissait désespéré. Et moi, je faisais à peine cinquante-cinq kilos qu'est-ce que je pourrais faire contre lui? Je le vis serrer le poing, et je déglutis.

Je le poussai et commençai à dévaler les escaliers le plus vite possible. Je sentis sa main agripper mon poignet, j'essayai de m'y échapper en vain. Je reçus une gifle qui me fit perdre l'équilibre. Ma tête rencontra la rambarde de l'escalier et la percuta de plein fouet. Je me sentis dévaler les escaliers à toute vitesse. Avant que mon corps ne retombe au sol mollement devant la porte d'entrée.

Je portais une main endormie à mon crâne qui saignait beaucoup trop à mon goût. Ma vision commençait à s'embuer. J'entendis le cambrioleur jurer depuis le milieu de l'escalier, là où je me trouvais quelques secondes plus tôt.

Je le vis à peine descendre les escaliers et s'approchai de moi, je n'avais même plus la force de bouger. Il porta une main à mon cou, sûrement pour s'assurer que j'avais encore un pouls. Il commença à paniquer et s'affoler. Il enjamba mon corps, ouvrit ma porte d'entrée. Et s'en alla en courant.

Il avait laissé ma porte ouverte. Si jamais j'arrivais à ramper au moins jusqu'au jardin quelqu'un finirait bien par me voir. Je tendis la main et la laissai retomber mollement. Mon crâne me faisait un mal de chien, et tous mes membres étaient engourdis. Je tentais de prendre mon téléphone dans ma poche, et tapai, comme un réflexe, le numéro d'Arthur. Ç'étais mon frère jumeau, ma moitié, quand j'avais un problème ça avait été toujours lui que j'appelais. Je portais mon téléphone à mon oreille, et je sentis que mon sang dégoulinait sur tout mon visage. Je perdais trop de sang. J'entendis la voix d'Arthur à l'autre bout du fil.

- Allô Penny?

J'essayais de formuler une réponse mais rien. C'était comme si mes cordes vocales ne voulaient plus m'obéir. Ma main laissa tomber mon téléphone au sol et je continuai à entendre la voix de mon frère à l'autre bout du fil.

- Tout va bien? Penny? Pénélope?

Je pouvais entendre l'inquiétude dans sa voix. Je tentais de reprendre mon smartphone, mais je n'avais plus aucune force. Mes doigts tremblaient de plus en plus, c'était comme si l'entièreté de mon corps était engourdi et ne répondait plus à mes ordres.

Je voyais de plus en plus trouble. Et soudain tout s'assombrit et je perdis totalement connaissance.

L'Élite : Your Secrets, Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant