L'Élite : Your Secrets, Tome 1

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Roxane

J'entrai chez moi en prenant grand soin de fermai ma porte à clé. Depuis le meurtre de Lina, j'étais vraiment devenue parano et le moindre bruit me faisait sursauter. J'enlevai mes escarpins et vit qu'une autre paire de Louboutin se trouvait à l'entrée de la villa qui me servait de maison.

Je me dirigeai vers le salon à pas de loups, m'apprêtant à attraper le moindre objet pouvant me servir d'arme pour me défendre en cas de cambriolage. Et je tombai sur ma mère qui lisait un magazine. J'eus un soupir de soulagement en me détendant. J'enlevai la veste bleue marine de mon uniforme et jouai avec mes cheveux bruns ondulés. Ma mère me remarqua et tourna la tête vers moi. Je remarquai qu'elle lisait un magazine qui parlait de l'enquête à propos du meurtre de Lina et je pariais que j'étais moi aussi dans ce magazine. Je sentis ma gorge se nouer en regardant ma mère. Je ne pouvais pas m'en empêcher, à chaque fois que je la voyais, j'avais l'impression de redevenir une petite fille. Et là, en ce moment, la petite fille avait besoin de sa maman. Elle me sourit et se leva du canapé pour venir me prendre dans ses bras.

- Tout va bien, ma puce. Maman est là, me chuchota-t-elle.

Elle passa une main dans mes cheveux et les caressa. J'enfouissais ma tête dans sa poitrine et explosai en sanglot. C'était la première fois que je pleurais réellement depuis le décès de Lina, et cela me faisait un bien fou. Ma mère m'emmena jusqu'au canapé et je m'y allongeai en déposant ma tête sur ses jambes tout en continuant à pleurer.

- J'ai essayé... d'être forte... maman, sanglotais-je en explosant encore plus.

- Personne ne peut être fort éternellement, Roxane, murmura ma mère.

Elle me fit un baiser sur mon cuir chevelu avant de prendre un plaid et de me couvrir avec.

- Je sais que tu as tout fait pour garder la face, parce que c'est ce qu'on fait chez les Blow. Désolée de ne pas avoir assez été là, s'excusa ma mère.

Je me levai en essuyant mes larmes et la regardai en souriant.

Dans ma vie, j'avais toujours connu ma mère en voyage d'affaire, elle se montrait comme une mère incroyable pendant les galas ou les remises de prix qu'elle recevait ou encore toute les fois où elle passait à la télé. Cependant je me rappelais que la femme qui m'a élevé n'était autre que toutes les nounous que j'avais eu dans mon existence. Et maintenant que j'avais seize ans, cela faisait quatre ans que ma mère n'engageait plus de nounous.

Cela faisait donc quatre ans que je ne voyais ma mère que tous les trois mois pendant quelques jours. Elle devait sûrement être de retour pour deux jours et devait sûrement être prête pour repartir dès vendredi matin. J'adorais ma mère, elle était vraiment géniale mais parfois j'avais juste l'impression d'être face au Père Noël.

- Je t'ai ramené de magnifiques vêtements et chaussures de Paris, ma puce. Tu vas être conquise, me dit-elle.

Comme toujours, pensais-je.

- Je dois malheureusement partir vendredi dans l'après-midi pour Singapour mais je penserais à toi à chaque instant, et je prendrai bien soin de te ramener tout plein de bijoux, déclara ma mère.

J'acquiescai en souriant et pris dans les mains le magazine qu'elle était en train de lire. C'était ce genre de magazine à ragot que toutes les bonnes femmes de Greenwood lisaient quand les Kardashian avaient fini de faire leur cinéma. Je regardai le titre du numéro de l'article et levai les yeux au ciel en le lisant: " Lina Powell : quand la reine du lycée en devient aussi la sorcière. "

- Tu étais vraiment en train de lire ça? Demandais-je à ma mère.

- Effectivement. Apparemment, Lina était enceinte? Et une vidéo a circulé lors de la fête blanche dans laquelle tu étais présente? Et Pénélope Boyce a été agressée? Et ce tueur vous a vraiment envoyé des mails avec une photo du cadavre de Lina?

Je jetai le magazine sur la table basse en fermant les yeux, avec un tel article, la police devrait laisser faire les journalistes apparemment ils étaient plus compétents.

- Oui tout est vrai, maman, soupirais-je. Et maintenant, tout le monde croit que Audrey pourrait être la tueuse, fis-je.

Ma mère écarquilla les yeux et je lui racontais tous ce qui s'était passé, elle nous servit deux verres de vin blanc et nous parlâmes pendant des heures. Elle me raconta également son voyage en France, la famille de ma mère était française, originaire de Bordeaux alors j'avais appris quelques mots de français et savais même me débrouiller dans un pays francophone. Ma mère adorait s'en vanter, au moins elle pouvait m'exhiber pendant ses galas. Daisy Blow était une diplomate de renommée, se battant pour l'environnement, et le droit des femmes. Elle voyageait dans de nombreux pays pour jouer les sauveuses.

Je fis tout mon possible pour ne pas dévoiler le fait que j'avais découvert que Pablo était l'agresseur de Pénélope. À chaque fois qu'on parlait de son agression, j'arrivais à dévier vers d'autres sujets.

Le reste de la nuit se déroula avec un peu moins de dialogue, ma mère partit s'enfermer dans son bureau pour régler quelques affaires et je me dirigeai vers ma chambre pour faire mes devoirs. Et voilà, la soirée mère-fille de l'année était terminée.