L'Élite : Your Secrets, Tome 1

~48~

Caleb

Une fois les cours terminés, je conduisis Pénélope jusqu'à chez elle. On se dirigea vers sa porte d'entrée quand on aperçut Audrey sur le péron en train de l'attendre. Penny s'arrêta et lança un regard noir à Audrey. Cette dernière se leva pour nous faire face.

- On doit parler, s'il vous plaît. Vous n'allez vraiment pas croire ces rumeurs en ignorant totalement, ce que j'ai à vous dire, non ? Demanda Audrey en nous implorant du regard.

- Des rumeurs? Non, Audrey. Ce ne sont pas des rumeurs. Ce sont des preuves! On a retrouvé tes empreintes sur l'arme du crime! S'écria Pénélope en croisant les bras sur sa poitrine.

- Et tu crois que je ne le sais pas? Répliqua Audrey en passant une main dans ses cheveux. Je veux juste... te raconter.... vous raconter, ce qu'il s'est passé cette nuit-là.

Elle se retourna et me lança un regard remplie de larmes. Pénélope eut un rire amer et prit ma main dans la sienne. Je la regardai, étonné, de son geste. Mais ne commentai pas pour autant.

- Ça te dérangerait si... on va chez toi? Je crois qu'ici je n'arriverai pas à me concentrer pour mes devoirs! Fit Pénélope en lançant un regard dur à Audrey.

Je lançais un regard à Audrey qui me supplia du regard. Je fermais les yeux, je n'aimais pas du tout cette situation. Je finis par soupirer et hausser les épaules.

- Allons-y, fis-je en tournant le dos à Audrey.

Je marchais la tête entre les épaules et les mains dans les poches. À vrai dire, je savais au fond de moi qu'Audrey n'était peut-être pas la tueuse et que même si elle l'était, je ne la considérais pas comme un danger. Elle ne méritait pas que tout le monde la traite comme une paria. Je savais ce que cela faisait quand tout le monde en vous voyant se mettait à chuchoter en vous faisant les gros yeux. C'était ce que tout le monde avait fait lorsqu'on m'avait accusé d'avoir mis le feu à la maison de Cameron Foster. Et c'était aussi pour cet incendie que j'ai fini dans un camp de redressement durant six mois.

J'ouvris la porte d'entrée et déposai mes affaires dans le couloir en me dirigeant vers la cuisine. Je fus suivi par Pénélope qui n'avait pas dit un seul mot depuis que nous avions quitté Audrey.

- Pourquoi tu ne veux pas l'écouter? Demandais-je à Pénélope.

Elle soupira et s'asseya sur un des tabourets qui se trouvaient devant notre plan de table à l'américaine.

- Pour être franche, je crois que ça me fait peur. J'ai peur de croire que ce n'est pas elle, la tueuse, fit mon amie en posant son menton sur le plan de table.

Je fronçai les sourcils en signe d'incompréhension et la brune souffla avant de se redresser.

- Je crois savoir qui est le vrai... tueur. Mais...je dois le protéger. Alors tout serait bien plus simple si c'est Audrey qui l'a fait et pas... cette autre personne, m'expliqua-t-elle.

Bizarrement, la première personne qui me vint à l'esprit quand elle me parla de quelqu'un qu'elle devait protéger fut Arthur. Qui d'autre voudrait-elle à ce point protéger que son propre frère jumeau?

J'allais lui poser la question lorsque quelque chose m'interpella dans un des tiroirs de la cuisine qui était resté entrouvert, je m'approchai du tiroir en me mettant dos à Pénélope. Je pris le flacon de médicaments vides entre mes mains et poussai un juron.

C'étaient les médicaments contre les crises d'angoisse d'Andy. Mon frère m'avait dit qu'il n'en faisait plus mais ce flacon n'était pas là, la semaine dernière.

- Est-ce que tout va bien? Me demanda Pénélope.

Je me retournais vers elle en cachant le flacon de médicaments derrière mon dos.

- Je viens de me rappeler que tu ne peux pas rester, déclarais-je.

Elle me lança un regard interrogatif et je ramassais son sac et le lui donnai en la dirigeant vers la porte d'entrée.

- Vraiment désolé. On se voit demain en cours! M'exclamais-je en lui fermant la porte au nez.

Je me précipitai à l'étage et entrai dans la chambre d'Andy. Mon demi-frère était assis par terre et avait ramené ses genoux contre son torse, il me lança un regard torturé, le même qu'il avait lorsque sa mère avait quitté la maison. Je m'asseyais en face de lui, en lui tendant le flacon.

- Encore des crises? Demandais-je.

Il prit sa tête entre ses mains en tapotant nerveusement du pied.

- Il faut que je te dise quelque chose, Caleb, déclara-t-il en me lançant un regard apeuré.

Je me rapprochai de lui et posai une main sur son genou.

- Qu'est-ce qu'il y a? Tentais-je pour essayer de le calmer.

Mon frère avait commencé à trembler et fuyait mon regard. Il m'inquiétait réellement.

- Tu vas me détester, chuchota-t-il.

- Non... non... Andy.... Parle-moi, l'implorais-je.

Il leva la tête et soutint mon regard. Et je devais dire que je n'étais pas du tout prêt pour ce qu'il allait m'annoncer.

- Arthur n'est pas le père du bébé de Lina. Je le suis.