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Cameron

Mon entraînement venait de se terminer, je sortais de la grande piscine du lycée et récupérai ma serviette que j'avais déposé sur un banc. On était en fin d'après-midi et cette partie du lycée était déjà déserte. J'entendis la porte de la piscine s'ouvrir et j'aperçus une silhouette se faufiler dans l'entrebaillement de la porte. Je rigolais en m'apercevant que ce n'était que Pablo. Il inspecta toute la salle avant de me voir.

- T'as raison, ils ne ferment jamais la porte de derrière! Rigola Pablolito en courant vers moi.

J'esquissai un sourire. J'avais effectivement confié à Pablo comment entrer dans mon lycée sans se faire repérer, et lui avait donné rendez-vous ici, mais jamais je n'aurais pensé qu'il aurait osé venir.

- Et tes parents? Je croyais que tu devais être avec eux? Demandais-je, tout sourire.

- J'ai pu trouver un arrangement, me confia-t-il en prenant mon visage trempé entre ses mains.

- Je suis mouillé, laisse-moi aller me changer et je t'emmène à notre premier rendez-vous galant, déclarais-je en jetant ma serviette sur mes cheveux blonds.

Pablo pouffa en prenant ma serviette et en la jetant au sol. Il passa une main dans mes cheveux en souriant avant de m'embrasser, j'entourai mes bras autour de ses hanches et collais mon torse trempé contre son T-shirt. Il se décolla de moi en regardant la piscine du lycée.

- Sacré bahut, souffla-t-il.

- Lycée de riches, me moquais-je.

Il s'esclaffa et je pris sa main pour l'entraîner dans les vestiaires. Il enleva sa veste pour recouvrir mes épaules dénudées.

- Je ne voudrais pas que Roméo tombe malade le jour de notre rencard, déclara-t-il.

Je lui souriais en appréciant l'odeur de sa veste sur mon corps. On arriva dans les vestiaires et je me changeai rapidement en ne prenant même pas la peine de me doucher. Pablo me regarda enlever mon maillot et remettre mon caleçon, un sourire au visage.

On se dirigea par la suite vers l'entrée du lycée et je m'aperçus que mon chauffeur était déjà arrivé. Je pris la main de Pablo dans la mienne, il eut un mouvement de recul en regardant aux alentours pour vérifier que personne ne nous voyait main dans la main. Je l'entraînais jusque dans la Berline noire de ma famille.

- Le carosse de Monsieur est avancé, plaisantai-je en lui ouvrant la portière arrière.

Il rigola et entra dans la voiture, je fis de même en faisant signe au chauffeur de nous conduire chez moi. Pendant tout le trajet, Pablo s'était allongé sur moi en regardant le paysage défilait à travers la vitre, j'avais déposé ma tête sur la sienne et appréciai ce moment. Lorsque nous entrâmes enfin dans l'allée qui mènerait chez moi, Pablolito se redressa en me regardant.

- On est chez toi? Me demanda Pablo en me jetant un coup d'œil suspicieux.

- Oui. Et avant que tu protestes, mes parents ne sont pas là, ce soir et j'ai demandé aux domestiques de prendre leur soirée... donc nous sommes seuls, me défendis-je.

- Personne ne nous verra ensemble, alors? Questionna-t-il en sortant de la voiture et en observant ma maison à trois étages.

- Personne.

J'avais chuchoté ce mot à son oreille en collant mon torse contre son dos.

Pablo passa au moins trente minutes à admirer la devanture de ma maison, et passa une heure entière à explorer chaque recoin de celle-ci. Je le fis goûter des macarons, qu'il dévora littéralement. Je le servis un verre de rosée qu'il but avec assez d'excitation. Après avoir passé une autre heure à baver sur les meubles du second étage, je le conduisais au troisième qui m'était entièrement consacré. Il écarquilla les yeux en voyant mon lit et s'affala dessus en soupirant.

- Tu vis vraiment ici? ( J'ouvris la bouche pour répondre mais il continua à parler sans attendre ma réponse.) Tu sais que tes toilettes font la taille de ma chambre? C'est géant! Et cet étage est plus grand que tout mon immeuble! S'émerveilla-t-il.

Je rigolais en m'allongeant à côté de lui et enlevai mes chaussures.

- Tout ça est inutile quand la plupart du temps, tu es tout seul, soupirais-je en rigolant.

Il se mit sur le côté pour pouvoir m'observer et posa sa main sur ma joue.

- Si tu savais à quel point j'ai envie d'être avec toi, et je ne dis pas ça parce que j'adore ton matelas mais parce que c'est la première fois que je ressens ce genre de chose pour quelqu'un. Et le pire c'est que ma famille n'est même pas capable de me comprendre, tu sais comment j'ai réussi à sortir de la maison, aujourd'hui ? Me demanda-t-il, l'air sombre.

J'haussai les épaules en posant ma main sur sa hanche.

- En leur disant que j'avais rencontré quelqu'un. J'ai essayé de leur dire que tu étais un garçon, et mon père a éclaté de rire, quand il a vu que je ne plaisantais pas, il m'en a foutu une, fit-il en me montrant un endroit sur son torse.

Il enleva son T-shirt et j'aperçus une énorme trace violacée sur son abdomen, je passai mes doigts sur cette trace et je le vis grimacer.

- Maintenant je suis la honte de la famille... il n'arrêtait plus, Cameron, c'était comme si j'étais devenu son pire ennemi. J'ai pleuré... je l'ai supplié d'arrêter mais.. murmura-t-il, les yeux brillants.

- C'est la première fois qu'il te frappe? Demandais-je d'un ton sérieux.

- Moi, oui. Mais mon père est violent de nature. Si tu savais combien de fois, j'ai entendu ma mère le suppliait.. me confia-t-il d'une petite voix.

Mon cœur se brisa en morceaux. Je l'enlaçais et il déposa sa tête dans le creux de mon cou en éclatant en sanglot.

L'Élite : Your Secrets, Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant