L'Élite : Your Secrets, Tome 1

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Pénélope

Audrey était assise en tailleur sur mon lit et me regardait faire les cent pas dans ma chambre.

- Si tout ce que tu m'as raconté est vrai, Penny... alors si on trouve une preuve comme quoi ton père est coupable alors ça m'innocentera! S'écria Audrey, une lueur d'espoir dans les yeux.

- Oui mais comment? Il faudrait trouver où il cache ses documents et... je sais qu'il ne les range plus au même endroit qu'auparavant.

Audrey hocha la tête dubitativement paraissant réfléchir.

- Ça tombe bien, on a toute la nuit pour chercher. C'est ta maison, tu dois y connaître tous les recoins par cœur... alors ce soir quand tout le monde sera couché, on se faufilera hors de ta chambre et on cherchera même dans le jardin s'il faut, annonça Audrey.

Je la regardais en souriant et vins m'asseoir à côté d'elle sur mon lit.

- Merci de m'aider, Audrey.

Elle sourit également en baissant les yeux.

- Je dois t'avouer que je suis plutôt contente d'être ici, malgré le fait que ton père soit probablement un meurtrier... J'avais peur qu'avec toute cette histoire, tu ne me parles plus jamais, expliqua-t-elle.

- Je ne ferais jamais ça, réfutais-je.

- Vraiment ? Ce n'est pas ce que j'ai vu et vécu ces derniers jours.. Tu me traitais comme une inconnue. Pas à un seul moment, tu ne t'es levée pour prendre ma défense... dit-elle en se levant du lit pour aller s'appuyer contre le bureau.

Je me mordis la lèvre. C'était vrai que je m'étais comportée comme une idiote avec ma meilleure amie.

- Je ne savais plus quoi penser, tout semblait montrer que tu l'avais fait et ton pétage de plomb devant Arthur n'a pas aidé non plus... ajoutais-je pour me défendre.

- Je n'ai jamais pu supporter Lina, alors je ne vois pas pourquoi je devrais jouer les hypocrites et faire croire d'être attristée par sa mort, bougonna-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.

Un léger sourire en coin apparut sur mon visage. C'était du Audrey tout craché. Elle ne mâchait pas ses mots. Voilà pourquoi je l'adorais.

- Je suppose que ton mariage avec Arthur n'a plus lieu d'être ? Demandais-je un sourire plaisantin aux lèvres.

Elle parut réfléchir et revint s'asseoir à mes côtés.

- Eh bien... comme tu le sais, dans chaque couple, il y a des hauts et des bas... Mais, blagues à part, ce béguin n'a plus lieu d'être. Je suis bien toute seule, et je pense que je ne suis pas prête à m'ouvrir totalement à quelqu'un, m'expliqua-t-elle.

On fut interrompue par ma mère qui vint nous prévenir que le repas était prêt. On descendit toutes les deux, manger avec mes parents. Je profitais de ce repas comme du dernier. Car il le sera probablement. Dans moins de quelques heures, j'aurais trouvé la preuve que mon père est un criminel. Et même si je l'aimais, je ne pouvais pas juste me taire alors que tous mes amis souffraient peut-être à cause de son erreur.

Après le dîner, Audrey et moi restèrent dans le salon. Mes parents montèrent à l'étage vers vingt-trois heures nous laissant seules. On dut attendre jusqu'à une heure du matin pour être sûre de ne plus réveiller mes parents. Audrey se leva du canapé d'un geste vif.

- Alors où est-ce que tu veux commencer à fouiller ? Dans son bureau? Sa chambre ? Me demanda-t-elle.

Je fis non de la tête. Mon père n'aurait jamais pris le risque de ranger ce genre de documents aussi compromettants dans des endroits si prévisibles. Pas après que quelqu'un ait déjà tenté de s'introduire dans la maison pour avoir ces papiers. Il fallait qu'on pense comme mon père. Où est-ce qu'on irait jamais vérifier ? Je fermais les yeux en faisant marcher mes méninges.

- Mon père a plusieurs cachettes dans la maison... Avec Roxane, on en avait trouvé plusieurs au collège, mais on n'en avait jamais parlé à personne. Alors peut-être que certains de ses documents se trouvent dans l'une de ses cachettes? Tentais-je en joignant mes mains.

Audrey haussa les épaules et me fit signe de continuer. Je lui expliquais où se trouvait les cachettes dans mes souvenirs. Sous une dalle de parquet ? Rien. Dans une brique du mur ? Rien. Dans ce tiroir de la cuisine toujours fermé à clé ? Rien ici. Dans son coffre à parfums dans la salle de bain ? Rien non plus. Dans mille autres endroits? Nada.

Audrey et moi nous allongeâmes sur le sol du bureau de mon père , exténuées. Il était bientôt trois heures du matin et on n'avait rien, c'était comme si mon père était blanc comme neige. Je vis Audrey se redresser sur ses deux coudes et observait la bibliothèque de mon père. Elle se leva et commença à faire bouger tout les livres.

- Tu cherches quoi ? Une pièce secrète ? Pouffais-je en me redressant à mon tour.

- Oui, me dit-elle le plus sérieusement du monde.

Mon sourire disparut d'un seul coup. On était pas dans un film de James Bond. Elle se tourna vers moi et me pressa de venir l'aider. Je me levai à contre cœur et vint lui porter "main forte".

- Tu crois vraiment que mon père à un repère secret ?

Audrey me lança un regard en faisant bouger deux livres. La bibliothèque se sépara en deux pour s'ouvrir sur un creux dans le mur qui comportait une mallette noire. Je restai bouche bée en regardant notre découverte.

- Ton père est millionnaire. Bien sûr qu'il a un repère. Comme tous les méchants, décréta-t-elle en prenant la mallette.

On la posa au sol pour l'inspecter. On l'ouvrit, et tomba sur pleins de papiers et d'enveloppes. Lorsque je regardais l'une d'entre elles, je reconnus l'écriture de Lina. En y regardant de plus près, elles étaient toutes de Lina. Et c'était toujours pour la même chose, Lina avait appris le secret de mon père, et le faisait chanter. Mon père lui avait, d'après ces lettres, donné environ trois cent mille dollars au total. Et le comble, la dernière lettre que Lina lui avait envoyé datait du jour de sa mort.

- Penny... il faut qu'on aille montrer tous ça à mon père, il doit toujours être au commissariat à cette heure-ci, chuchota Audrey.

Elle avait raison. Je rassemblais toutes les lettres de nouveau dans la mallette et me précipitai vers l'entrée de la maison, Audrey sur mes talons.

Mon père avait tué Lina Powell. Et on en avait maintenant la preuve.