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Brad

Je déposai au centre de la table basse tout l'argent que j'avais pu trouver. Normalement avec ce qu'il y avait là et ce que Cameron et Arthur ramèneront, nous aurons largement les huit mille dollars. Je regardai ma montre qui indiquait 18h20, ils ne tarderont pas à arriver.

Je m'asseyai sur le canapé en posant mes coudes sur mes genoux et en joignant mes mains devant mon visage. Mes yeux se stoppèrent sur une de nos photos de famille. Il y avait moi, mes deux pères et Lina.

Mes pères avaient décidé d'avoir des enfants qui couraient partout dans la maison, alors ils nous avaient adopté moi et Lina quand nous n'étions que des bébés. Je soupçonnais qu'ils avaient fait en sorte qu'on soit tous les deux roux pour qu'on ne se sente pas trop différents. Après la mort de Lina, mes deux pères étaient partis en voyage d'affaire, sûrement pour fuir la réalité. L'un d'eux n'était même pas venu à l'enterrement de Lina. J'avais appris qu'ils s'étaient tous les deux lancés dans une procédure d'adoption, apparemment ils perdaient un enfant et voulaient en avoir un autre. Agrandir la famille et toutes ses conneries. Ils agissaient comme si je venais de perdre mon poisson rouge, et qu'il fallait de toute urgence àller à l'animalerie pour m'en prendre un autre.

Je serrais le poing. Comment pouvaient-ils penser que cela m'aiderait à atténuer la douleur de la perte de Lina? Je pris mon téléphone et regardai le mail qui nous avait été envoyé. Le tueur de ma sœur savait apparemment qu'Aurora parlait encore à ce dealer. Et il savait également que j'y étais mêlé. Je relisais le message une énième fois, essayant de comprendre ce qu'il voulait insinuer pour le reste de mes amis.

Wendy avait été citée, tout comme Arthur, Cameron, Roxane et Andy. Je pensais éventuellement que cette personne essayait de nous diviser pour mieux régner. Et je n'étais pas certain de vouloir savoir ce que ce malade voulait nous faire comprendre.

D'ailleurs lorsque nous avions reçu ce message dans le couloir un peu plus tôt dans la journée, je remarquai que je n'étais pas le seul qui ne voulait pas comprendre. J'avais vu mes amis ranger silencieusement leurs téléphones et lorsqu'un policier était venu nous voir pour nous demander si tout allait bien, Mr Domniguez était intervenu pour lui dire que tout allait - je cite - " extrêmement bien ". Il nous avait ensuite fait signe de partir et de laisser les policiers faire leur boulot.

On partit tous dans notre direction comme si rester ensemble nous rendait encore plus honteux qu'auparavant. Je posais ma tête contre mon canapé en soupirant. Et je sursautai lorsque j'entendis quelqu'un frappait à l'entrée.

- C'est ouvert! Hurlais-je.

J'entendis les garçons entrer et il fallut attendre encore quelques secondes pour qu'ils parviennent dans le salon. Je me redressai et Cameron me fit un signe de tête avant de commencer à fouiller dans un placard pour prendre une bouteille de vodka, je pris trois verres dans la commodes et des glaçons et les posai sur la table basse. Cameron remplit les trois verres et Arthur se servit en s'affalant dans le canapé à mes côtés.

Cameron prit un verre et le but cul-sec avant de remplir à nouveau son verre.

- Doucement, on doit pas finir bourré, ce soir, fit Arthur.

Cameron opina en buvant totalement son verre.

- Il en faudra plus pour me saouler, soupira-t-il en se resservant un verre.

Je rigolais en prenant un verre et en buvant une gorgée de vodka. Je sentis le liquide chaud dans ma gorge et cela me fit un bien fou. J'avais besoin de ce verre. On resta tous les trois dans le salon à boire la vodka en silence. Je sentais le regard pesant de Cameron planait sur moi et Arthur.

- Alors quel sujet serait moins gênant à aborder? Le dealer de drogue ou le petit mail de tout à l'heure? Demanda finalement Cameron.

Arthur et moi soupirâmes en chœur. Le blond était incapable de rester deux minutes sans parler. Sinon, il était aussitôt gêné et se serait senti obligé de dire quelque chose. Et c'était souvent la première chose qui lui passait à l'esprit.

- Je préférerais parler du dealer de drogue, murmura Arthur en finissant son verre et en s'en servant un autre.

- D'accord. Je préfère aussi parler du dealer de drogue. J'ai emmené les trois mille dollars, déclara Cameron.

- Et moi je n'ai qu'un millier de dollar avec moi, ajouta Arthur.

Mes deux amis me regardèrent attendant que je participe également à la conversation. Je soupirais longuement en leur montrant l'argent qui était sur la table basse.

- Il y a sept mille dollars ici. J'ai pensé que si on arrivait avec un peu plus, on aurait plus de chances de lui soutirer des infos pour savoir si c'est lui qui a tué Lina, expliquai-je.

Mes deux amis aquiescèrent en silence, leurs regards braqués sur l'argent que j'avais réussi à rassembler.

- A quelle heure et où est-ce qu'on doit retrouver ce dealer? Demanda Arthur finalement.

- A 23h, à l'angle de Greenwood Valley et Greencorner, répondis-je.

Cameron finit son verre, avant de prendre une liasse de billet et de l'observer. Il s'asseya sur un des fauteuils en soufflant.

- Alors je suppose qu'on doit attendre.

L'Élite : Your Secrets, Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant