Chapitre 2

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Le matin, Angelina fut réveillée par la lumière brusque qui s'abattit sur son visage.

_Debout marmotte, c'est l'heure de manger.

_Sors de cette chambre Alex; grogne-t-elle en lui jetant un oreiller.

_Hum... Non.

Ce dernier vint lui retirer sa couette, un grand sourire sur les lèvres.

_T'es pas censé faire tout ce que je veux toi ? Demande Ange.

_Ah oui ? Et pourquoi ?

_Parce que je suis en convalescence.

Son frère lui fit un grand sourire.

_Justement, je te montre que je suis là pour toi.

_Va-t-en veux-tu ? Et ferme la porte derrière toi.

_Si tu veux.

Que son frère laisse tomber aussi facilement lui fit relever la tête. Ce dernier était déjà prêt de la porte. Juste avant de sortir, il lui dit:

_Je pensais que tu aurais voulu des crêpes, boudoirs, fraises...

Il ne termina pas son énumération qu'il sortit, sachant que dans trois, deux, un...

_ALEX!! Reviens ici tout de suite.

_Alex je sais que tu es là; continue Angelina.

Ce dernier fit apparaître sa tête.

_Tu disais ?

Angelina roula des yeux face à ce comportement enfantin.

_Aide-moi tu veux ?

Ce n'était pas vraiment une question.

_Et le mot magique ? Demande son frère en souriant.

Il voulait qu'elle lui dise s'il-te-plaît. Hum... Angelina lui fit un sourire sournois, rapetissant le sien.

_Tu m'amènes manger avant que toutes les sucreries ne soient bouffées, autrement dit tout de suite ou je dis à grand-père que tu as réveillé mes douleurs à l'abdomen.

_Il te croira pas.

_T'en es sûr ? Lui demande sa sœur, toujours ce sourire sur les lèvres.

_Il sait que je ne te ferai jamais de mal.

_Peut-être pas volontairement mais, es-tu sûr qu'il ne te fera rien?

Alex perdit son sourire. Il connaissait assez sa sœur pour savoir qu'elle était bonne comédienne. Et il savait que même si leur grand-père ne la croirait pas, il ne l'épargnera pas pour autant, ne serait-ce que pour faire plaisir à sa petite protégée. Et il n'avait pas vraiment envie d'être encore le servant de sa sœur pendant trois jours. Cette fillette pouvait être une véritable petite peste quand elle s'y mettait.

En grognant sourdement, il porta sa sœur jusqu'à la salle à manger qui ressemblait plutôt à un réfectoire. Il la déposa sur une chaise confortable qui lui a été attribué pour qu'elle soit à l'aise. De mauvaise foi, il s'assit à côté de sa copine, Kate Simons, alors que sa sœur lui faisait un baiser aérien.

_Bonjour Ange ; salue Kate. Tu vas mieux.

_Je vais mieux oui. Je ne peux que l'être quand mon frère chéri s'occupe de moi; répond-elle, son sourire de tantôt revenu.

_J'aimerai tellement qu'il le fasse plus souvent; ajoute-t-elle quelques secondes plus tard, son sourire devenu doux.

Le principal concerné fronça les sourcils, se demandant ce qu'elle peut bien tramer. Sa voix mielleuse le rendant méfiant.

_C'est ce que tu veux ? Demande une voix grave.

Alex tourna la tête derrière lui pour voir Alphonse, son grand-père indirect, indirect car il est l'oncle de sa défunte mère et non son père. Alphonse, malgré l'âge, gardait son allure fière et sa carrure imposante restait toujours la même. Alphonse donna une tape à Alex avant de se baisser, pour permettre à sa petite fille de le regarder sans se tordre le cou.

_Oui. J'aimerai tellement qu'il s'occupe de moi; répondit cette dernière, l'air angélique.

Son grand-père lui sourit en passant une main sur ses joues.

_Très bien. Il le fera.

_Mais... ; commence Alex.

_C'est ta sœur Alex; l'interrompe-t-on. C'est tout-à-fait normal que tu prennes soin d'elle.

Alex grogna silencieusement, sachant déjà qu'il ne pouvait rien contre la décision de son grand-père. Que disait-il ? Une vraie petite peste.

_Merci papy.

_Tu ne m'appelles pas comme ça par contre.

_D'accord papy; répond Ange en souriant.

Alphonse sourit en retour. Elle lui rappelait sa mère. Il lui embrassa le front et lui demanda en s'essayant à ses côtés:

_Comment vas-tu?

_Bien. Une semaine et je pourrai retourner sur le terrain; dit-elle avec assurance.

_Hors de question ! Objecte Alphonse et Alex en même temps.

_Tu n'y retourneras pas avant d'être complètement guérie ; continue Alphonse.

_Ce serait même préférable que tu n'y retournes plus du tout ; ajoute Alex.

_Alors là, tu rêves. Dans une semaine, ne restera de cette blessure qu'une cicatrice et je retournerai sur le terrain.

_Ange...

_Ma décision est prise ; rétorque-t-elle d'un ton catégorique.

En réalité, il n'y avait qu'Angelina et sa mère pour imposer un choix à Alphonse.

3. Le pouvoir d'une femme. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant