J'ai déjà été encerclée par des adversaires belliqueux auparavant et je les ai tous tués, la preuve étant que je suis ici à vivre cette nouvelle aventure. Cependant, connaissant la réputation des Dothanides, je me suis imaginée des combattants féroces, des attaques sauvages et des tueries sans précédent. Je dois avouer que pour l'instant je suis plutôt déçue. Que nous réserve cet assaut-là ?
Dès la fin de la provocation de Thorrak, ce gang pousse des cris de rage, ressemblant à ceux d'une bête égorgée. Ils se ruent sur nous dans des mouvements peu coordonnés et maladroits, levant à l'avance leurs barres de fer et les lames. Je profite de ce manque flagrant de stratégie guerrière pour tuer deux hommes d'un coup. L'un d'eux ralentit à mon niveau et abaisse le fer en direction de mon crâne. Je lui saisis le poignet armé et tire dans son abdomen. Le suivant l'imite et je procède de la même façon.
Quand ils s'écroulent, je mets un certain temps à ravaler ma stupéfaction. Ils sont tellement incompétents que j'hésite presque à les attaquer en retour. J'ai l'impression que ce combat est parfaitement ridicule et que ce serait une honte de le gagner avec tant d'avantages.
Néanmoins, en voyant que Zora les fauche un par un en les assommant avec son bâton, puis en leur tranchant la gorge, ils se rendent compte que nous ne laissons pas faire et que nos armes nous permettent de prendre aisément le dessus. C'est à ce moment qu'ils sortent les revolvers et le combat devient équitable. J'évite habilement deux tirs en roulant au sol, me protégeant quelque peu grâce aux herbes hautes du champ. En me redressant, je vise les jambes de mon assaillant et il hurle de douleur. Je l'achève d'une balle en pleine tête.
Thorrak et moi avons dégainé nos revolvers d'abord et le gang a choisi de se disperser en petits groupes pour nous isoler, ils se sont majoritairement rassemblés autour de Zora en supposant qu'elle serait plus facile à maîtriser. Elle n'en tue pas autant que nous, mais elle survit. Tout en frappant dans une épée jetée à toute vitesse sur moi pour la faire dévier de sa trajectoire, je m'aperçois que l'assassin est étonnamment dans une situation complexe. Je n'en reviens pas et l'observe de loin, repoussant difficilement mes propres adversaires.
De ce que je comprends en une fraction de seconde, un assaillant l'a éloigné de son arme à feu et il se bat désormais avec ses poings. Il tombe en arrière au sol et entraîne volontairement sa cible. Il lui donne un coup de genou dans la trachée en se débattant et se positionne au-dessus de lui. Thorrak actionne son lance-flamme et lui brûle une partie du visage, le faisant brailler. Quelques-uns se retournent, dont celui qui me tenait par la gorge. Je cogne son avant-bras par dessous, attrape ma dague et le poignarde trois fois d'affilée dans la carotide.
L'assassin ne récupère pas tout de suite son revolver, jugeant qu'il se débrouille très bien avec son feu et ses couteaux de lancer. Il vise, blesse et les ramasse en se heurtant à un nouvel adversaire. Sa stratégie n'est pas trop mal, mais pourrait être plus efficace. En regardant les cadavres et bientôt cadavres à nos pieds, je suis assez fière d'en compter davantage autour de moi. Je souris, maculée de sang. Des gouttes rougeâtres ruissellent le long de mes cheveux et je les secoue pour les enlever de devant mes yeux.
— Un coup de main ! exige Zora.
Je virevolte vers elle en tirant sur un ennemi. Les autres ont décidé de ne plus m'approcher, sûrement à cause de mon revolver. Zora est littéralement submergée, si bien que je ne la vois même pas. Puisque Thorrak bondit sur ses pieds pour la rejoindre et la dépêtrer, je décide de ne pas y aller et de me focaliser sur les rares qui tentent encore de m'abattre. Toutefois, je m'aperçois qu'un homme s'est muni d'une longue épée et qu'il est sur le point de l'enfoncer dans ses côtes.
Ni une, ni deux, je réagis et dresse mon arme. J'entends une détonation, mais elle ne provient pas de moi. Soudainement, je ressens une vive douleur dans la main droite et lâche mon revolver. Je peux tout juste tirer à mon tour. En me recroquevillant dans les herbes pour vérifier l'importance de la blessure, je note que ma balle n'a pas atteint son objectif. J'ai seulement touché l'épée qui a légèrement glissé. Au lieu d'un trou dans sa chair, Zora n'a qu'une égratignure. Elle se dépêche de lui tordre le cou et me remercie. Sauf qu'elle remarque que je me suis baissée, signe que quelque chose cloche.
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RAVAGEUSE (Tome 1)
Fantasy« Je fuyais cette vérité, mais je suis l'enfant du chaos et au chaos je dois retourner. » Elle est une jeune novice de la République Santaria, mercenaire pour subsister. Sa vieille connaissance et mentor, Priam, l'invite subitement à rejoindre l'In...