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Les deux jeunes garçons étaient blottis dans les bras l'un de l'autre depuis que leur professeur avait quitté les lieux.
Katsuki avait besoin d'attention après ses crises, il était fatigué mais il avait trop peur de voir les images d'horreur défilés sous ses paupières. Ça lui avait fait la même chose après son kidnapping et encore une fois, Eijiro était là.

Le coloré le berçait dans ses bras en regardant dans le vide. Il était perdu. Bakugo ne pouvait décidément pas avancer en restant dans le passé mais il ne savait pas comment le sortir. Il lui fallait un choc positif pour qu'il avance. Lui n'avait pas avoir eu l'effet de choc positif.
D'un autre côté en réfléchissant, ils s'étaient mis ensemble mais ça n'avait pas l'air d'avoir changé entre eux. Ils s'embrassaient, oui. Et ils se faisaient des câlins, bien sûr. C'était bien les seules choses qui avaient changé dans leur comportement puis Bakugo s'était éloigné. Ça lui avait fait extrêmement mal. Surtout le voir ainsi! Ça lui retournait le cœur.
Houla ne doutez pas de leur amour!
Il l'aimait et Bakugo bien plus qu'il ne l'admet! Leur relation était juste incroyablement basique pour un début de relation trouvait il mais avec cet affaire, ils n'avaient eu le temps de la construire. Ça prendrait du temps, surtout au rythme de Bakugo.

Bakugo. Bakugo. Lui aussi était perdu.
Le gars qui l'enlaçait l'empêcher de trop penser à tout ce qui courraient normalement dans sa cervelle. Heureusement qu'il était là.
C'est simple il avait toujours été là.
Il releva sa tête alors qu'il fixait désespérément un mur vide juste auparavant pour regarder le garçon au cheveux fou. Il tourna la tête de ce dernier et l'embrassa tendrement.
D'une tendresse folle, son ventre en frétillait. C'était son moyen de remercier cet homme qui l'accompagnait dans les pires moments de sa jeune vie.
Kirishima fut surpris mais lui rendu cette tendresse dont avait terriblement besoin Bakugo.

Ils se séparèrent et se remirent dans la même position dans laquelle ils étaient. Le silence les rejoignit.
Ils commencèrent à somnoler, leurs paupières se faisant de plus en plus lourdes. Ils étaient fatigués, en même temps cette soirée ne l'avait pas été pour un sou.
Alors qu'ils tombaient peu à peu dans les bras de Morphée, Bakugo parla pour la première fois depuis quelques heures.

-T'as intérêt à rien dire sinon...il se fit couper la parole.

-Oui oui, tu vas me tuer, je sais... Bailla Kirishima. Bonne nuit Bakubabe...

Le dit "Bakubabe" se retourna les joues en feu, il était à la limite de vouloir exploser son petit ami mais ce dernier dormais déjà.
Il se retourna, repris sa place dans les bras du coloré qui ronflait déjà. Ce surnom devait être proscrit ! Son cœur avait failli lâché.

Il écouta les battements de son cœur. Il en avait oublié le son. Il avait même oublié que l'autre bouffon ronflait. En un sens ça lui avait manqué. Il sourit.
Il devenait fou. Il aimait les ronflements de son crétin de copain. Qui aime ça.
Il toucha ses oreilles où ses appareils étaient, il les toucha aussi. Les larmes lui montèrent. Il voulait entendre.
Le silence le tuait.
Il voulait continuer d'entendre.
D'entendre les bruits les plus simples.
D'entendre les conversations sans importance.
D'entendre les blablas de ses professeurs.
Il voulait entendre.
Entendre son cœur battre.
Entendre sa respiration.
Entendre sa voix.
Entendre ses rires.
Il n'avait pas envie d'enlever ses appareils.
Alors juste pour cette nuit, il les garderait pour entendre ses ronflements. Pour savoir qu'il était toujours là comme il avait toujours été.
Bakugo ferma les yeux et s'endormit.

Il rangea les six dossiers de malheurs. Il ne voulait plus jamais les voir. Parfois la vérité est mieux si elle est caché.
Il s'asseyait alors de nouveau à ce bureau. Il n'y avait plus de dossiers. Allait il devoir rester assis à cette chaise tout les jours durant les trois prochaines semaines ? Sûrement.
De toute façon, il n'avait pas l'étoffe d'un héros !
Fallait qu'il arrête de penser ainsi. C'est pas comme ça qu'il avancerait. C'était un héros, il ne pouvait pas abandonner comme ça ! Puis avec du recul, c'est pas assis à ce bureau que ça changerait. Fallait qu'il arrête de croire que l'on viendrait de nouveau le chercher, c'était à lui d'aller à la source.

Il se leva en raclant la chaise au sol. Il tapa du poing sur le bureau. Il se redressa et avec un pas confiant il sortit de sa tanière.

Il quitta la cave. Je vais les rendre fier.
Il traversa un couloir. Je suis un héros.
Il prit les escaliers. Je peux le faire!

Il arriva devant la porte du bureau de Best Jean. Il toqua à sa porte, une voix lui répondu.

-C'est pourquoi?

C'était lui, son mentor.

-C'est Bakugo Katsuki, j'aimerais vous parler !

Best Jean ouvrit la porte et Bakugo recula d'un pas. Il était dans ses habits de civils tandis que le héros qui se tenait pas en face de lui était en tenue. Depuis combien de temps n'avait il pas porté sa tenue ? Trop longtemps à son goût.

-Retourne à la cave, t'as des dossiers à ranger.

La porte se referma. Bakugo resta là. Hors de question qu'il retourne une seconde de plus dans ce sous sols moisi.

-Je bougerais pas!

Et Bakugo tenu promesse. Il n'avait pas bouger de la journée, même pour le repas il ne bougea pas. Pas même de quelques centimètres. Il était déterminé à parler à son maître de stage et rien ne pourrait l'arrêter. Il avait eu le temps de réfléchir. Il serait un héros. Même le premier. Le plus fort. Rien ne pouvait plus l'arrêter, pas même son handicap.

Quand Best Jean rentra de sa patrouille du soir et qu'il vu que son apprentis n'avait toujours pas bougé, il souria. Il était toujours aussi déterminé alors. Il s'arrêta devant le blond et posa sa main sur son épaule.

-D'accord. Tu peux arrêter, on va parler.

L'explosif cru mourir de joie. Bien qu'il soit sportif, rester plus d'une journée dans une même position, lui avait créé des courbatures et il les ressentis bien quand il dû bouger. Il grimaçait à chaque mouvement.
Son mentor l'invita à s'asseoir après qu'ils soient rentré dans la pièce, ce qu'il fit chose qui réveilla des fourmis dans ses jambes et dans ses lombaires. Plus jamais il ne resterait debout toute une journée sans rien faire, il se le promis.
Best Jean pris place et se frotta les mains avant des les croiser en posant ses coudes sur le bureau. Bakugo attendu qu'il lui donne la parole, ce qu'il finit par obtenir après un long silence.

-J'aimerais réintégrer l'agence, avec de vrais mission, je parle de ne pas rester dans une cave et faire amis-amis avec les trois souris qui passent. S'il vous plaît, je veux réintégrer le monde du travail de héros. Je vous décevrai pas.

Il avait tout balancé d'une traite comme ci ses mots pouvaient tout changer. Le silence plana à nouveau et la brillante stature de confiance qu'avait récolté Bakugo commençait à se décomposer.
Il commençait déjà à se blâmer. C'était une stupide idée, il s'était pris pour qui exactement ? Bien évidemment que ça n'était pas à la demande. Il avait eût le culot d'y croire. C'est fini, il retournerait à la cave demain.

Il commença à se lever après un long silence de plusieurs minutes. Son mentor le regarda marcher jusqu'à la porte, le laissant croire à la fin de son rêve de héros. Quand il vit Katsuki ouvrir la porte, il décida de mettre fin à sa petite blague qui n'avait sûrement fait rire que lui.

-Demain, huit heures devant l'agence en costume.

Bakugo se retourna, un sourire à en faire pâlir un enfant sur son visage. Il quitta le bureau après avoir salué le héros professionnel, il était aux anges! Enfin du positif dans cette vie dénué de sens.

DEAFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant