Chapitre 6

383 67 17
                                        

Elle se laissa tomber sur le lit, regarda le plafond blanc. Longtemps. Elle ne sut pas vraiment combien de temps elle resta ainsi. Il lui restait deux jours de séminaire. Autant, elle avait été enthousiaste jusque là, autant elle ne savait pas dans quel état elle allait terminer. Le peu d'assurance qu'elle avait était remis en cause. Elle savait qu'elle donnait beaucoup d'énergie à vouloir être reconnue, à avoir de la valeur aux yeux des autres. Finalement n'était-elle pas utile ? Elle voulait simplement que les autres soient fiers de collaborer avec elle. Se fichaient-ils tous d'elle ? Même Brett ?

Elle regarda son téléphone et constata qu'elle n'avait pas de nouvelle, que ce soit de celui qui disait l'aimer et de Maggy. Elle n'avait aucune prise sur ce qui se passait au bureau. De là où elle se trouvait, elle n'avait aucun contrôle et aucun moyen d'action. L'avaient-ils fait exprès ?

Elle secoua la tête. Elle commençait à devenir parano. Si elle voyait le mal partout, comment pourrait-elle continuer à travailler en équipe ? Elle soupira bruyamment puis se releva. Son regard tomba sur ses bagages qui attendaient depuis le matin. Elle avait oublié qu'elle devait changer de chambre. Elle passa par la salle de bain, se rafraîchit et parla à son reflet :

- Allez ma vieille, tu en as vu des pires. Tu seras bien mieux dans ta petite chambre individuelle... Tu ne subiras plus les regards réprobateurs de Bly Delaware...

Elle prit les quelques affaires qui trainaient et sortit de sa chambre. La pièce de vie était calme. La porte-fenêtre donnant sur la terrasse était ouverte, signe que l'un des deux hommes au moins s'y trouvait. Elle ne pouvait pas partir comme une sauvage. Elle s'approcha et aperçut l'arrière de la tête dépassant des eaux bouillonnantes du jacuzzi. Elle se racla la gorge, mais il ne bougea pas. Elle ne savait s'il s'agissait de Blake ou de Bly. Ils se ressemblaient ainsi. Elle s'avança, peut-être ne l'avait-il pas entendue. Elle contourna le bassin et admira le profil racé, la mâchoire angulaire et la pomme d'Adam virile qui agrémentaient le visage sexy de Bly. Elle ne pouvait le nier, il était beau comme un dieu. Un de ces dieux sublimés par les tableaux de la Renaissance. Comme s'il l'avait sentie, il se releva d'un coup.

- Mademoiselle Stanton !

Il retira ses écouteurs sans fil et afficha un air surpris puis contrarié en voyant qu'elle tenait ses sacs de voyage à la main. Emilia quant à elle resta figée devant la musculature de l'homme. Si son visage tenait de la divinité, il en était de même de son corps. Elle suivait du regard les gouttes qui suivaient les volumes harmonieux de ses pectoraux et de se ses abdominaux, disparaissant sur son maillot à demi immergé. Elle grava cette image torride dans ses rétines et sortit de sa torpeur lorsqu'il bredouilla :

- Vous... vous partez ?

- He bien, j'ai déjà abusé de votre hospitalité pour une nuit, c'était ce qui était convenu. Je vais rejoindre la chambre qui m'a été attribuée. Merci pour tout monsieur Delaware.

- Bly. Appelez-moi Bly et restez s'il vous plait. Je suis déjà assez mal pour ce qui vous est arrivé un peu plus tôt...

- Ah... vous avez compris...

- J'imagine bien qu'arriver en retard au début des conférences ...

- Ah oui mon retard...

Il fronça les sourcils devant l'air penaud de la jeune femme. Il ajouta avec espoir :

- Vous restez alors ?

- Je ne sais pas si ...

- Ne refusez pas son offre Emilia, il va m'en faire voir de toutes les couleurs sinon ! coupa la voix de Blake.

Ce dernier sortit de la piscine. Tellement obnubilée par le spectacle qu'offrait Bly, elle n'avait pas vu le second colocataire. Elle remarqua la musculature un peu moins marquée sur Blake que sur Bly. Il était sexy lui aussi et il ne la laissait pas indifférente. Les joues rouges elle avait du mal à les regarder.

- Je ... hé bien ... si vous insistez. Je dois avouer que j'aime assez la vue qu'il y a d'ici. Non, enfin je veux dire, le panorama, pas vos corps magnifiques...

Le rire de Bly sonna comme une douce musique. Elle ouvrit les yeux et admira ce spécimen qui s'amusait de la voir si mal à l'aise.

- Merci du compliment mademoiselle Stanton. Que diriez-vous si vous vous changiez et que vous nous rejoigniez pour profiter du "panorama" ?

Blake avait l'art et la manière de dire les choses de façon directe. Elle hocha la tête et retourna dans sa chambre. Elle chercha son maillot dans sa valise et le revêtit. Elle sentait son cœur battre un peu plus vite qu'à l'accoutumée. Elle s'allongea une minute pour faire descendre la pression.

Elle passa ensuite la baie vitrée et entra dans la jacuzzi. Bly ne la lâchait pas des yeux. Elle s'enflamma en repensant à la silhouette sexy de l'homme qui lui faisait face.

- Venez vous mettre ici, mademoiselle Stanton, il serait dommage que vous ne profitiez pas du panorama.

Il ajouta un clin d'œil à cette remarque qui n'était pas sans rappeler son commentaire un peu plus tôt. Son cœur battit encore plus fort lorsque par mégarde elle toucha le corps quasi nu de Bly. Elle voulut s'écarter, mais l'homme l'en empêcha.

- Restez mademoiselle Stanton, lui glissa-t-il à l'oreille.

Des frissons coururent le long de son dos, la faisant se cambrer malgré elle. Bly le prit comme un encouragement et fit glisser son nez le long de sa mâchoire. Elle gémit tant la caresse éveillait en elle de l'excitation et du désir. Il sourit contre sa peau et déposa ses lèvres sur sa peau douce. Chemin faisant, il arriva jusqu'à ses lèvres. Il capta son regard attendant l'autorisation de l'embrasser. Captivée par ses yeux perçants, elle fondit sur ses lèvres tentatrices. Leurs baisers enflammèrent tous leurs sens. Ils oublièrent tout ce qui les entourait. Les mains devenues audacieuses, Bly glissa ses paumes le long du dos de la jeune femme jusqu'à agripper ses fesses. Il la serra contre lui, la plaquant sur son érection impressionnante. Elle glissait ses doigts dans la chevelure douce de cet homme si sexy. Elle oublia tout et se laissa porter par le désir. Il la souleva suffisamment pour sortir sa poitrine de l'eau. D'abord par-dessus le maillot, il posa sa bouche sur les pointes dures et excitées de ce corps si réceptif. Il grogna lorsqu'elle ondula contre lui, massant son entre-jambe.

- Je veux te voir.

Il rabattit les brettelles du maillot et libéra ses petits seins.

- Tellement parfaits...

De sa langue il attisa les aréoles durcies. Il les suçota et déclencha en elle un raz-de-marée de plaisir. Il frottait son bassin contre le pubis d'Emilia, elle sentit monter en elle un orgasme puissant, jusqu'à ce qu'il répète encore et encore son nom :

- Mademoiselle Stanton, mademoiselle Stanton !! Emilia !

Comme réveillée en sursaut, elle grogna en sentant la douleur sur son crâne. Elle était à moitié vêtue, les pieds empêtrés dans son maillot, le tapis déplacé par la glissade qui l'avait fait chuter contre le lavabo. Son colocataire frappait toujours à la porte, l'inquiétude perçant dans sa voix.

- Emilia, répondez bon sang !

- N'en... n'entrez pas !

- Ouf ! Vous êtes en vie. Nous avons entendu un bruit de chute et vous n'êtes pas venue. On s'inquiétait.

- Je suis tombée. Je me suis cognée la tête.

- Vous avez perdue connaissance ?

Se souvenant du rêve torride qu'elle venait de faire, elle conclut :

- Oui je crois, un court instant. Mais ça va !

- Je préviens un médecin pour qu'il vienne vérifier que vous allez vraiment bien.

- Ne vous inquiétez pas, ça va mieux.

Entre temps, elle avait enfilé un peignoir et ouvert la porte.

- Vous êtes toute rouge.

Il glissa ses doigts sur sa nuque et constata :

- Vous ne saignez pas, mais la bosse est énorme. Je préfère qu'un médecin vous voit.

Troublée par leur proximité, elle n'ajouta rien et se laissa guider sur le canapé où Blake lui apporta de la glace pour soulager la douleur.

Finalement, son cerveau s'était emballé tout seul.

Juste fait pour moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant