Kassyen réagit au quart de tour. Il s'élança vers Zari et plaqua la lame de son poignard contre la gorge de la jeune femme, prêt à l'égorger. Par réflexe, Zari releva son bras et écarta celui de son ennemi d'un coup sec. Elle lui envoya ensuite son pied dans les côtes, ce qui le fit reculer de quelques pas. Il voulut l'attaquer à nouveau, mais fut arrêté par la pointe de la dague de Zari, à quelques millimètres de sa pomme d'Adam.
- Fais un autre mouvement, et je l'enfonce dans ta gorge, le menaça-t-elle avec froideur.
Elle sentit alors le contact de la pointe d'une lame sur ses côtes.
- On dirait qu'on est dans une impasse, répliqua Kassyen d'un air mauvais.
En effet, ils l'étaient. Si elle bougeait, il la poignarderait. Si il bougeait, elle le tuerait. Aucun des deux n'hésiterait.
- Je l'ai tué avant toi, Tsekhov. L'argent me revient. Les assassins n'ont qu'une seule règle : ne pas s'attribuer le gain d'un autre, lui rappela Zari en le toisant, attendant sa réaction.
Au départ, elle se dit qu'il n'allait pas bouger, qu'il se fichait du code. Mais il finit par reculer, rangeant son poignard. Il quitta la pièce sans rien dire malgré sa colère. Ne s'attardant pas sur lui plus longtemps, elle ferma la porte derrière lui, puis retira l'uniforme de l'une des gardes. Zari enleva sa robe, la jetant dans le feu et revêtit l'uniforme noir. Il était un peu grand pour elle, la garde étant taillée comme une armoire à glace, mais vendrait l'illusion aux gens qu'elle pourrait croiser. L'assassin récupéra ensuite les trois insignes militaires qui reposaient sur la poitrine figée du duc et les rangea dans ses nouvelles bottes. Il était temps de s'en aller.
Elle sortit discrètement des quartiers du duc, prenant la direction opposée à la salle de bal. Ses pas étaient silencieux malgré le sol en pierre sur lequel elle marchait. Comme à Skobah, elle utilisait les ombres pour se déplacer sans être vue. Pour l'instant, personne ne semblait s'inquiéter de l'absence de Fedir Ilchenko à sa propre soirée. Ce qu'elle devait à Kassyen.
Bien qu'il lui coûtait de l'admettre, sa diversion avait été parfaite et elle l'avait utilisé à son avantage pour mettre en place la suite de son plan. C'était elle qui avait causé la bagarre, murmurant à l'oreille de l'homme qui l'avait accompagné au bal, pour qu'il croit qu'un autre avait tenté de l'embrasser. Voulant se faire bien voir, Harek avait remonté ses manches et s'était précipité vers celui qu'elle lui avait désigné. D'autres villageois avaient rapidement suivi le mouvement, ne voulant pas rater une occasion de donner quelques coups.
Zari n'avait plus qu'une dizaine de minutes avant que d'autres gardes ne viennent vérifier l'état du duc et environ quinze, d'ici à ce que la totalité de leurs troupes envahissent les couloirs à la recherche de son meurtrier.
En arrivant dans l'aile est, elle vola une veste de domestique, qu'elle mit après s'être débarrassée de celle de l'uniforme. Elle défit son chignon pour attacher la totalité de ses cheveux en une queue de cheval et récupéra un plateau vide qui était posé sur une étagère. Elle se mêla aux cuisiniers et aux serveurs qui se trouvaient dans la cuisine, marchant à vive allure, la tête baissée, pour qu'on évite de l'interpeller. Mais malgré ses efforts, alors qu'elle venait de passer la porte menant à l'extérieur et par laquelle arrivaient encore des charrettes remplies de nourriture, on l'arrêta.
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The Assassins - T1. Le Royaume des Ombres
Pertualangan"Lorsque l'héritier naîtra, les portes du Royaume des Ombres s'ouvriront" La cruauté des hommes a transformé Zari en tueuse. Pour ne plus connaître la souffrance, elle est devenue l'un des monstres qui lui faisaient autrefois peur. Cruelle, impitoya...