Chapitre 28

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Giselle comprit qu'elle ne vivait pas un rêve lorsqu'elle sentit la main de son père s'abattre sur son visage.

— Vous êtes la pire des garces ! hurla le Duc, une menteuse et une voleuse !

Jetée au sol, se tenant la joue, elle n'entendit pas les mots qui fusaient contre elle, tant la jeune femme était choquée de la situation.

Sans ménagement, son père l'enferma dans sa chambre.

— Tout ceci est absurde et ridicule, je suis innocente, et je vous le prouverai. Faites-moi passer à nouveau les examens médicaux, avait-elle réclamé en essayant de conserver tout son calme.

Sa porte demeura close. Seule dans sa grande suite, Giselle s'évertua à planifier sa défense et réclama un avocat. Sa trahison était cependant trop violente ; le soir de l'annonce du mariage, elle avait donné sa parole devant le rouleau écarlate et elle n'aurait donc pas droit à un procès. Il fut établi que l'Empereur la jugerait lui-même.

Coupée de tout dans sa propre maison, elle contempla les suites de son affaire dans les journaux. La jeune femme fut horrifiée de voir à quel point son nom était traîné dans la boue. Du jour au lendemain, il lui sembla que Dalstein avait oublié toutes ses dernières années studieuses. Impitoyablement, les gros titres n'avaient de cesse de parler d'elle. Les photos d'elle, autrefois avantageuses, étaient à présent terriblement vilaines. Son visage étroit et grêlé de cicatrices, ses cheveux gonflés de frisures... Giselle réalisa à quel point elle s'était éloignée des mesquineries du monde.

J'ai travaillé dur... j'ai tellement fait d'efforts... Pour finir ainsi !

À son grand soulagement, elle vit que les dalsteinis réclamaient également un examen médical, afin de lever tout soupçon. En voyant cette demande, elle retrouva la tête froide. Giselle passa des heures à réfléchir, cherchant qui pourrait lui nuire.

Cela ne peut pas être Dusan, cette histoire est trop humiliante pour lui... Ni Iphigénie, elle est bien trop stupide... Et Léonie, elle ne saurait même pas rédiger un courrier à un homme de loi.

Dusan lui avait envoyé un simple mot, accompagné d'un bouquet de gentianes et de pois de senteur : tu m'as brisé le cœur.

La rage l'avait envahi en lisant ces quelques lettres, lâchement écrites sur le papier blanc.

Mais ce qui peina profondément la jeune femme fut l'attitude glaciale de son père et son regard, remplis de tristesse et d'une indifférence forcée.

Mais ce qui peina profondément la jeune femme fut l'attitude glaciale de son père et son regard, remplis de tristesse et d'une indifférence forcée

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Giselle exigea de voir les preuves à son encontre. Un homme vint la voir, portant sur lui une partie des dossiers compromettants. Ce fut le seul moment où on accepta de la faire sortir de ses appartements.

En voyant les feuilles posées sur la table, Giselle fut pris d'un malaise. Dans d'autres circonstances, elle-même aurait pu jurer que les caractères couchés sur le papier étaient de sa main. La falsification était parfaite.

Le sang de l'Impératrice [ EDITE EN LIBRAIRIE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant