Chapitre 23

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Giselle frappa à la porte du bureau de son père sans se faire annoncer. D'un geste, elle congédia le majordome Clovius, qui arrivait dans le couloir avec un plateau-repas.

En voyant les deux verres posés sur le socle, la jeune femme comprit que son père n'était pas seul dans la pièce.

— Ouvrez ! fit la voix sèche du Duc derrière la planche de bois sculptée.

Giselle entra.

Son père, accompagné d'Iphigénie, releva la tête. Un sourire apparut sur son visage.

— Te voilà enfin, par les Dieux, tu as une mine affreuse !

— Giselle, vous ne devriez pas vous laissez aller..., ajouta sa belle-mère en se levant du canapé.

Le regard sombre de Giselle tomba sur Iphigénie, qui cligna des paupières, éberluée. Jamais auparavant sa belle-fille ne l'avait observée ainsi.

— Je souhaite m'entretenir seule avec mon père.

— À quel propos ? demanda celui-ci en s'enfonçant dans son fauteuil.

— Au sujet d'une affaire privée.

Le Duc fronça les sourcils et secoua les bras avec nonchalance. Il n'aimait pas le ton dans la voix de Giselle.

Iphigénie à raison, ma fille en fait beaucoup trop..., pensa-t-il avec agacement.

— Nous sommes en famille, entre nous, il n'y a rien de privé.

Giselle pinça des lèvres et un silence glacial tomba sur eux.

Iphigénie, tout d'abord vexée d'être mise à l'écart, observa sa belle-fille avec curiosité. Elle n'avait jusqu'alors jamais montré de colère ou d'impatience. Elle se rassit sur les épais coussins brodés, résolue à connaître la raison de cette subite expression d'humeur.

— Je vous demande de quitter la pièce, Iphigénie, annonça pourtant Giselle.

Sa belle-mère recula des épaules, accusant le choc. Elle tourna la tête vers son mari, cherchant déjà du soutien, la bouche entrouverte. Le visage du Duc était devenu dur comme de la pierre.

— L'affaire concerne la famille impériale, ajouta sa fille en le regardant droit dans les yeux.

L'homme s'enfonça dans son fauteuil et se rappela que l'ancienne bonne de l'Impératrice venait tout juste de quitter la maison. Il fit signe à sa femme de partir.

Iphigénie se leva sur ses deux pieds, furieuse, et quitta le bureau sans cacher son mécontentement.

Une fois seuls, le Duc observa sa fille, si petite et menue, les cheveux en bataille et les traits cernés. Elle n'avait jamais été du genre à se montrer rebelle ou provocante. Savait-elle quelque chose qu'il ignorait ?

 Savait-elle quelque chose qu'il ignorait ?

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Le sang de l'Impératrice [ EDITE EN LIBRAIRIE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant