Chapitre 7

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Enfin, la messe prit fin. L'Impératrice, en tant que Mère de la nation, avait récité plusieurs textes liés à la pensée du jour.

Blonde, mince et gracieuse, elle était d'une grande beauté pour son âge mûr. Elle avait transmis ses traits délicats à ses deux fils, Damjan et Dusan, les second et troisième princes impériaux.

Carolina regarda l'assemblée avec des yeux brillants et s'inclina à la fin avec la prêtresse devant son peuple.

Carolina regarda l'assemblée avec des yeux brillants et s'inclina à la fin avec la prêtresse devant son peuple

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En se redressant, elle vit Giselle et comprit à son air préoccupé qu'elle l'attendait. Un sourire se dessina sur son visage. Si calme et pourtant si pleine de vie !

Elle s'approcha d'un pilier et attendit que la jeune femme vienne la rejoindre.

— Giselle, comment vas-tu, aujourd'hui ? Je devine dans tes yeux que tu as quelque chose à me dire.

— Votre Majesté Impériale, je tenais à vous offrir ceci.

Le regard clair de Carolina se posa sur la boite et elle ne put retenir un léger cri de ravissement.

Derrière les piliers, nuls ne pouvaient les voir, pas même les journalistes, qui attendaient à présent à l'extérieur. Seules ses dames de compagnie et quelques nobles se tenaient encore présents sous la voute de verre.

L'Impératrice prit entre ses mains la jolie boite et en défit le ruban. Une bouffée d'affection la submergea. Elle adorait Giselle. Elle appréciait ses grands yeux gris, ses cheveux épais et sombre, sa vivacité d'esprit, mais surtout, sa sensibilité.

Carolina découvrit le mouchoir brodé et le trouva sincèrement magnifique.

— N'y a-t-il donc rien que tu ne saches pas faire ? s'exclama-t-elle en montrant la finesse des points à ses accompagnatrices.

Liselotte, sa dame de compagnie de longue date, hocha la tête avec admiration.

— J'en prendrai grand soin Giselle, il sera toujours auprès de moi, promit Carolina en serrant la main de la future princesse dans la sienne.

Elle put voir Giselle rougir et cela lui fit plaisir. Malgré toute son affection, jamais cette jeune fille n'avait profité d'elle. Carolina l'avait tentée, plusieurs fois, mais l'enfant du Duc de Hautebröm n'avait jamais abusé de sa gentillesse. D'un côté, être sa préférée était aussi une sinécure, Giselle attirait des jalousies. Mais cette dernière ne s'en souciait pas.

— Monsieur le Duc, salua Carolina en voyant le père de sa protégée venir à elle.

— Votre Majesté Impériale, répondit-il en maitrisant sa démarche tordue.

Giselle s'écarta pour laisser la place au Seigneur de Hautebröm. Iphigénie et Léonie ne tardèrent pas à la rejoindre, s'inclinant et se tenant de loin.

Léonie était nerveuse et regardait autour d'elle, sa mère lui fit les gros yeux.

Le petit groupe échangea quelques mondanités et fut subitement interrompu par l'arrivée d'une nouvelle personne.

— Dusan, mon cher fils ! Vous étiez donc caché là ! pouffa Carolina en l'attirant vers elle.

Le Prince salua l'assemblée et le père de Giselle ; à cette dernière, il fit un baiser sur ses doigts. La jeune femme sourit, repensant à sa lettre du matin. Dusan donna un hochement de tête élégant à Iphigénie et son regard croisa celui de Léonie, qui détourna légèrement les yeux.

Dusan se plaça aux côtés de sa fiancée et délicatement, lui prit le bras. C'était un garçon immense, très brun de cheveux et aux iris sombres, le portrait de l'Empereur Auguste au même âge. Il était, tout comme Giselle, d'une nature calme et réfléchi. Cultivé et charismatique, son charme attirait aussi bien l'oeil que l'esprit . Mince et élancé, on pouvait cependant voir qu'il appréciait plus les efforts intellectuels que physiques. Son regard perçant se posa sur Giselle :

— Tu as reçu ma lettre ? demanda-t-il en serrant son étreinte.

— Oui... répondit Giselle dans un souffle.

— Parfait, retrouve-moi dans une demi-heure. Cette robe est magnifique, Giselle.

Il lui adressa un sourire lumineux.

— Nous souhaitons annoncer la date de mariage la semaine prochaine, déclara Carolina d'un air joyeux.

Le sang de l'Impératrice [ EDITE EN LIBRAIRIE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant