Chapitre 26

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Léonie ouvrit un œil et un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle baya à s'en décrocher la mâchoire, un baiser se posa sur sa hanche :

— Bien dormi ? fit la voix de Dusan.

— Avec vous, je dors peu !

Elle se mit à rire, replaçant ses longs cheveux d'un revers de main.

Un valet entra, poussant un chariot rempli d'un copieux petit déjeuner, d'une large pile de journaux et de lettres.

Il a les mêmes habitudes que Giselle, s'amusa Léonie en observant les revues en tout genre et le courrier en attente.

La jeune femme se releva à son tour, cachant à peine sa nudité au valet de pied. Léonie se cala ensuite contre son amant et lui réclama d'un regard quelque chose à manger. Le jeune homme glissa entre ses lèvres un morceau de fruit fraîchement coupé et l'embrassa.

Il vit la jeune femme sourire, Dieux, qu'elle était belle ! Il aimait ses grands yeux noirs, bordés de cils épais, sa bouche d'un rose gourmand. Elle était belle de jour comme de nuit, du soir au matin.

D'un geste, sa maîtresse replaça sa chevelure sombre, lisse comme de la soie, elle secoua la tête en riant

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D'un geste, sa maîtresse replaça sa chevelure sombre, lisse comme de la soie, elle secoua la tête en riant. Tout chez elle était d'une distraction agréablement fascinante.

Léonie avisa les appartements du Prince et son regard se posa sur le secrétaire, rempli de dossiers.

— Vous travaillez également beaucoup... Je sais qu'après ce déjeuner, vous allez m'abandonner pour vous isoler toute la journée.

— Oui, après la mort de ma mère, j'ai pris de nouvelles responsabilités. Je souhaite poursuivre son travail et ses volontés du mieux possible, c'est mon devoir. Mon père m'a également donné plusieurs de ses tâches...

— Elle vous manque beaucoup ? demanda Léonie en caressant l'épaule de Dusan, une expression concernée sur le visage.

Le jeune homme tourna la tête vers elle et lui dit :

— Tu es une fée Léonie, tu te préoccupes toujours des sentiments des autres...

Dusan devint songeur. Il n'avait pas de nouvelles de Giselle depuis plusieurs jours. Toute dévouée à porter le deuil de sa mère, Léonie lui avait apprit qu'elle en était tombée malade, il envisagea un instant à aller lui rendre visite.

— À quoi pensez-vous, Votre Altesse ? questionna Léonie en remarquant les sourcils froncés de son amant.

— À mon frère, Joren, répondit-il évasivement.

— Je ne l'ai jamais vu... Comment est-il ?

— À la hauteur de sa réputation... Père l'a envoyé dans les Antilles, afin de superviser des échanges d'éne... Peu importe. Dusan pinça des lèvres.

— Oh, dites m'en plus ! réclama Léonie, on raconte de lui qu'il est impétueux et du genre téméraire. Il a dû vivre des aventures intéressantes, sur son bateau, à pister les passeurs et autres pirates.

— C'est la version officielle... Mais je pense plutôt que mon père l'a envoyé là-bas pour d'autres raisons, son éloignement est une bonne chose, crois-moi.

— Vous voulez dire... Que le Prince Héritier n'est pas à la hauteur ?

Dusan serra des dents, son expression ne faisait aucun doute.

— N'en parle à personne, mais... Damjan ferait mieux de prendre sa place. Ils ont reçu la même éducation et mon frère a passé toute sa vie dans la capitale. Il connaît tous les fonctionnements du gouvernement et il est apprécié par chacun. Il a aussi la charge de nombreuses responsabilités. Il n'est pas parti à l'autre bout de l'Empire pour tirer sur quelques voleurs de poules en faisant une croisière au soleil ! Je suis certain que d'autres pensent comme moi...

Léonie ouvrit de grands yeux et le prit dans ses bras :

— Par les Dieux, c'est si triste ce que vous dites ! Ne vous fâchez pas avec votre frère, je ne veux pas que vous vous disputiez...

Il lui caressa le dessus de la tête.

— Tu es adorable, vraiment... Mais nous devons penser à ce qui est le mieux pour l'Empire. Joren sait sans doute mener des hommes, mais réussir à gouverner un pays est autre chose.

Ils s'embrassèrent, Léonie sentie le cœur battant de Dusan contre elle. Le Prince se dégagea de son étreinte et commença à manger de bon appétit. Il finit par attraper un journal pour lire en buvant son café et cria subitement. Il posa la tasse sur le plateau, qui se renversa dans l'impulsion sur une partie des draps.

Léonie remarqua que le visage de Giselle étalé en première page. Elle se pencha pour voir, mais Dusan la poussa d'un revers d'épaule. La jeune femme se retira, vexée, mais impatiente d'en savoir plus.

— La garce ! hurla Dusan en lisant l'article.

Léonie avisa un autre journal, possédant la même couverture, elle l'attrapa et l'ouvrit à son tour.

La jeune femme resta stupéfaite à la fin de sa lecture :

— Le saviez-vous ? demanda-t-elle d'une toute petite voix, en voyant le visage furieux de Dusan.

— Non, absolument pas ! Je ne la pensai pas aussi vile, aussi... manipulatrice et avide !

Le jeune homme éclata dans un rire sardonique :

— Tu as toujours eu raison Léonie, j'aurai dû me méfier...

— Mais je... bégaya la jeune femme, jamais je ne l'aurai cru capable de... Elle est si... barbante, eut-elle envie de dire.

Les yeux de Dusan fixèrent furieusement le visage souriant de Giselle qui s'étalait sur le papier glacé. Un mélange de honte et de colère le submergea tout entier.

— Je dois rendre visite à l'Empereur. Je veux savoir pourquoi personne ne m'a informé de tout cela.

Léonie prit un air affecté, des larmes surgirent de ses yeux.

— J'ai de la peine pour ce qui arrive... pour vous, pour elle, pour les Madalberth...

— Tu es vraiment trop gentille, et si naïve..., dit-il en la la serrant dans ses bras, si seulement tout le monde pouvait être comme toi. Tu sais ce que cela veut dire ?

— Non, fit cette dernière, se collant à lui tel un oiseau tombé du nid.

— Que je suis à nouveau un cœur à prendre, aux yeux du peuple et du gouvernement. Aux Dieux, Giselle ! s'exclama-t-il en balançant le journal d'un geste, avant d'attirer Léonie par la nuque pour mieux saisir sa bouche.

Cette dernière gloussa, les pupilles luisants de satisfaction.

Le sang de l'Impératrice [ EDITE EN LIBRAIRIE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant