Chapitre 14

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Elle marcha longtemps, sachant que les cuisines étaient éloignées. Elle ne croisa personne, hormis quelques membres du personnel qui s'affairaient en tout sens, trop occupés pour la remarquer.

Elle monta et descendit des escaliers, longea des couloirs, passa de grandes portes.

Enfin, au moment d'entrer dans les cuisines, elle remercia le valet et continua seule. Giselle se précipita alors dans un petit couloir et trouva rapidement les commodités du personnel du Palais.

La domesticité occupée par la soirée, ils étaient vides.

Elle s'engouffra dans l'une des stalles et ferma la porte sur elle.

De longues minutes plus tard, après avoir réussi à soulever ses jupes dans ces toilettes minuscules, Giselle ressortit sereine.

Elle avait déniché un torchon propre et l'avait enroulé autour de ses dessous. Après s'être lavé les mains, elle alla aux cuisines, choisit plusieurs desserts et demanda à ce qu'une part de gâteau soit envoyée au couvent des Sanvres, où résidait sa mère.

Combien de temps suis-je partie ? Presque une demi-heure...

Giselle se précipita, elle ne pourrait plus danser de la soirée, mais elle ne pouvait quitter les lieux avant deux heures du matin. En arrivant bientôt dans la grande salle, elle croisa Léonie.

Les joues rouges et légèrement chancelantes, sa demi-soeur semblait aux anges.

— Léonie, que fais-tu là ? demanda Giselle en s'approchant.

— Ah Gisèle ! s'exclama la jeune fille en se tournant vers elle, je ne t'avais pas vu. J'étais... dans une galerie. J'ai visité un peu le palais Impérial, c'est la première fois que je viens.

— Tu as beaucoup bu ? releva Giselle. Tu étais avec quelqu'un ?

Léonie se redressa et répondit avec un sourire :

— Peut-être bien que oui... Peut-être bien que non...

Gisèle fronça légèrement le nez. Léonie répondait toujours avec désinvolture à ses questions.

— Léonie...

— Je ne sais pas, ajouta-t-elle sèchement, je ne connais pas tout le monde ici, contrairement à toi. Je n'étais pas seule, j'ai vraiment visité les coins du palais. J'ai terminé, je retourne auprès de nos parents.

— Je ne voulais pas te vexer, c'est juste que...

Giselle se rendit compte qu'elle ne savait pas quoi lui dire

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Giselle se rendit compte qu'elle ne savait pas quoi lui dire. Léonie n'était pas une enfant, elles avaient le même âge. Elle ne connaissait pas les usages de la cour aussi bien qu'elle, mais elle ne pouvait pas non plus se permettre de lui faire des leçons de morale. Elle choisit alors de lui donner un conseil :

— Pense juste à la réputation de Hautebröm.

Léonie la regarda, les yeux écarquillés. Une grimace de rire apparut sur ses lèvres.

Elle est vraiment ivre, songea Giselle.

— Je dois y aller, Dusan m'attend..., dit-elle d'une voix hésitante.

Léonie eut un sourire triste.

— Je n'en doute pas.

Giselle laissa la jeune femme et entra de nouveau dans la salle de réception. Soulagée d'avoir réussi à endiguer une catastrophe, elle répondit à plusieurs salutations et à de courts échanges de courtoisie. Elle put ensuite rejoindre Dusan.

— Te voilà ! Tu es partie sans prévenir ! dit-il sur un ton de léger reproche. Tu n'étais plus là quand je suis revenu. Tiens, ton verre et quelques gâteaux. Tu veux retourner danser ?

— Non, j'ai...

— Quel dommage ! Tu vas voir Giselle, notre mariage sera le plus magnifique de la décennie !

— Allons nous assoir près de tes parents, demanda la jeune femme.

— Très bien, répondit-il en lui donnant son bras. Ma mère est revenue, allons-y.

Le couple arriva devant les monarques impériaux et prit place à côté d'eux. Au loin, à travers la foule en liesse, deux personnes observaient les deux paires couronnées avec des yeux perçants. Damjan et Léonie ne pouvaient retenir des sourires moqueurs.

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Le sang de l'Impératrice [ EDITE EN LIBRAIRIE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant