Chapitre 31

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La pluie, les branches et l'obscurité aveuglaient totalement Giselle.

Elle marcha droit devant elle, cherchant à rejoindre la grande route le plus rapidement possible, de l'autre côté de la lisière.

Tant pis pour Brömder, ce bois n'est pas immense, j'irais jusqu'à Oberwihr et ensuite...

Elle glissa dans une pente en se tordant la jambe, la jeune femme se retint de crier de douleur.

Giselle n'essaya pas à comprendre pourquoi ces hommes étaient à sa poursuite, savoir qu'elle devait partir au plus lui suffisait.

Oh Déesse Ménée, je vais mourir de froid avant ! grelotta-t-elle sans pouvoir contenir les frissons qui secouaient son corps.

Sa robe était couverte de boue, gorgée d'eau par endroit. Ses bas étaient trempés et ses chaussures... Elle n'y pensa pas, elle ne sentait plus ses pieds.

Elle continua à avancer, s'obligeant à faire des détours face à des passages impraticables.

Elle chuta encore, s'égratignant les mains et les coudes. Ses cheveux sombres ruisselaient dans son cou et le long de son dos.

Malgré toute sa ténacité, elle dû s'arrêter plusieurs fois, afin de donner quelques minutes de repos à ses jambes. Elle s'efforçait de réfléchir : où était-elle exactement ?

Elle se rappelait des parties de chasse de son père et des nombreuses balades à cheval qu'elle avait faites ici enfant. Elle pesta, de nuit et des années plus tard, rien n'était comparable à ses souvenirs.

Elle se rendit à l'évidence, elle devait s'arrêter pour attendre le jour.

Ils ne me retrouveront pas, eux aussi sont dans le noir et s'ils ont des lampes, je les verrais venir de loin, se dit-elle subitement.

De plus, et à son plus grand malheur, la pluie redoubla d'intensité et le vent se leva à nouveau.

Elle regarda autour d'elle, grelottante. Elle avisa les fourrés et les arbustes, tâtonnant dans l'obscurité.

 Elle avisa les fourrés et les arbustes, tâtonnant dans l'obscurité

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Enfin, elle trouva un grand hêtre, en bordure de pente. Son tronc était large et sa canopée recouvrait plusieurs arbrisseaux. En cherchant, sa robe s'accrocha à un bosquet de houx et elle s'aperçut qu'elle pouvait se glisser en dessous.

La jeune femme essaya de forcer ses yeux à percer le voile de la nuit. Elle ramassa des restes de fougères et des herbes puis envisagea de se faire un lit.

Tout était trempé.

Elle retourna sous le houx, les gouttes y étaient plus rares, quoique plus grosses. Elle souleva ses guenilles mouillées et enroula ses genoux avec ses bras. Gelée, elle attendit.

Je vais mourir de froid, je vais mourir de froid..., répétait-elle en claquant des dents.

Elle fut soudain tentée de sortir en courant, de retrouver ces hommes et le régisseur de son père. Impossible qu'ils lui fassent du mal, après tout, elle était exilée, mais pas une meurtrière ! Pourquoi la blesser ?

Le sang de l'Impératrice [ EDITE EN LIBRAIRIE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant