Le sang de l'Impératrice [ EDITE EN LIBRAIRIE ]

Chapitre 11

Giselle ne pouvait contenir sa joie. Elle salua la famille impériale et croisa le regard de Carolina, qui lui adressa un sourire complice. Le couple s'installa au fond de la salle et Dusan se dirigea vers sa fiancée.

Toutes les attentions étaient portées sur eux, Giselle se sentit grisée.

— Tu es magnifique ce soir ! dit le jeune homme en serrant sa main.

Il portait un superbe costume bleu, aux boutons d'argent et aux épaulettes brodées de fil blanc. Pour l'occasion, ils avaient fait assortir leur tenues.

Côte à côte, ils assistèrent aux festivités. Les prières et les chants à la gloire de la déesse Ronia résonnaient dans la pièce.

L'ambiance était joyeuse et légère. Les variations de lumières donnaient un aspect onirique aux reflets dans les miroirs et sur les fenêtres.

Les personnes présentes nées en hiver portaient épinglé sur leur poitrine, le symbole de leur protectrice : un cercle sombre pour les hommes, une branche de peuplier pour les femmes. Cesbroches, toutes plus précieuses les unes que les autres, représentaient la tradition de Daltein. Arborer un tel bijoux était un hommage à son signe divin. (je ne suis pas sûre de la tournure de cette description : en gros, à chaque saison est attribué un Dieu et les personnes nées dans une saison sont sous la protection du Dieu en question)

— Tu te rappelles, la soirée où nous nous sommes fiancés ? demanda Dusan avec un sourire. C'était un jour encore plus beau qu'aujourd'hui.

— Trois jours de festivités, la différence est trop grande !

— Tu manques de romantisme..., releva-t-il en lui prenant la main. Viens avec moi !

Discrètement, il l'attira sur les terrasses du Palais. Dehors, le froid glacial les saisit tous les deux. De la vapeur s'échappa de la bouche de Giselle.

— On ne peut pas s'éclipser longtemps, on est le centre de l'attention...

— Tais-toi !

Il l'embrassa en la tenant contre lui et mis une main dans l'une de ses poches. Il sortit entre ses doigts une bague en or, finement ouvragée, surmontée d'une pierre aux couleurs changeantes.

— Mais c'est... une énerite ! murmura Giselle dans un souffle. C'est...

— Elle est belle, n'est-ce pas ? Elle m'a coûté une fortune !

Il lui glissa alors la bague au doigt et contempla sa petite main. Giselle était stupéfaite, la pierre reflétait du mauve et du doré dans mille éclats. Elle ne put s'empêcher de lever la tête vers le ciel et d'admirer les étoiles.

Loin au-dessus de leur tête, à côté de la Lune, se tenait immobile la longue Ceinture du Père. Un vaste anneau planétaire qui regroupait gravats, poussières scintillantes et astéroïdes. Des roches fabuleuses, illuminant le ciel d'un tapis de couleurs et dans un arc magnifique. Parmi ces pierres qui ceinturaient la voûte se trouvait de l'énerite, la matière la plus rare du monde.

Des scientifiques avaient découvert les caractéristiques de cette gemme en analysant des restes d'étoiles filantes. Ces dernières tombant régulièrement dans l'atmosphère fascinaient depuis toujours. En ouvrant l'une d'elles, ils trouvèrent une matière d'un brun mauve, qui une fois taillée, avaient des reflets dorés et opalescents.

En la travaillant, les scientifiques comprirent que l'énerite réagissait au magnétisme. Par un procédé complexe, ils découvrirent qu'elle était capable de générer une énergie continue et infinie. Le potentiel de la pierre se dévoila et devint la base de la production d'électricité.

Dalstein, en voyant les capacités de cette énergie, fut un des premiers pays à investir dans la recherche sur l'énerite.

Mais les morceaux qui réussissaient à traverser l'atmosphère sans finir réduits en poussière étaient rares. De plus, les scientifiques devinaient difficilement où la roche pouvait tomber sur le sol... en plein mer ou sur le continent ? et dans quel territoire ?

Giselle regarda la petite bague, adaptée à son tour de doigt, et la pierre qui scintillait dans la nuit.

— C'est plutôt un cadeau digne d'une reine ou de ta mère, pas d'une princesse, dit-elle dans un souffle.

Dusan lui embrassa les mains :

— Mais tu es une reine à mes yeux ! Rentrons vite, je vois que tu as froid.

En lui ouvrant la porte, il lui chuchota à l'oreille :

— Je t'aime, Giselle.