Chapitre 8

42 5 1
                                    

Tout le monde se força à pousser des cris d'étonnement, car ce n'était en fait une surprise pour personne. Giselle avait eu vingt-deux ans l'été dernier, elle pouvait enfin se marier avec son cher prince. Le peuple n'attendait que cela. Les mariages princiers étaient toujours des événements de grande envergure. En outre, leurs fiancailles duraient depuis plusieurs années.

Carolina se mit à rire, sachant pertinemment que sa nouvelle n'en était pas une. Elle couva sa future belle-fille d'un regard tendre et s'éclipsa après plusieurs mondanités.

La petite assemblée se quitta et on se salua sur le seuil de la belle église blanche de Lengelbronn. Le froid envahit les membres et saisit les visages. On s'éparpilla rapidement.

Giselle s'engouffra dans sa voiture, les cavaliers impériaux montèrent à cheval.

— Conduisez-moi au Palais du troisième prince.

Les pneus de la berline crissèrent dans la neige et prirent le chemin des grandes avenues.

Giselle avançait d'un pas décidé dans les couloirs de la demeure de Dusan. Elle connaissait les lieux depuis longtemps déjà. Perdue dans ses pensées, elle suivait le majordome par habitude.

— Votre Grâce, fit l'homme en costume tout en lui ouvrant une porte.

Giselle hocha la tête pour le remercier et elle eut, durant une fraction de seconde, l'impression que le majordome lui donnait un sourire narquois, presque moqueur.

Elle haussa les sourcils de surprise, mais son attention fut détournée par Dusan, qui était assis à son bureau, une plume à la main.

Elle haussa les sourcils de surprise, mais son attention fut détournée par Dusan, qui était assis à son bureau, une plume à la main

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

— Tu travailles encore ? dit-elle en s'approchant.

Son fiancé se redressa subitement et bougea ses affaires avec empressement. Il rangea rapidement ses lettres dans un tiroir et releva son visage vers elle.

— Allons déjeuner maintenant, proposa Giselle.

Dusan la prit contre lui en pinçant sa taille. Elle se mit à rire. La jeune femme passa ses bras autour de son cou et l'embrassa brièvement.

— Allons-y, j'ai faim. J'ai une tonne de travail cet après-midi. Le pont qui mène au Château de Comblaine s'est effondré, je dois trouver...

— Toujours si sérieuse, si consciencieuse..., murmura Dusan à son oreille. Tu sais à quel point j'aime te voir concentrée.

Il lui caressa doucement les mains.

— En parlant de ça, quand nous serons mariés, est-ce que je pourrais placer mon bureau à côté du tien ?

Dusan lui fit un tel sourire que Giselle manqua de respirer. Elle regarda ses yeux brillants, son visage si près du sien et ses cheveux sombres qui lui tombaient par mèches Son cœur se mit à battre, et dire qu'elle allait l'épouser ! Dusan serra son étreinte et ajouta au creux de son oreille d'un ton taquin :

— Moi aussi, j'ai faim...

Giselle rit aux éclats et ils s'embrassèrent avec ardeur

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Giselle rit aux éclats et ils s'embrassèrent avec ardeur.

Le soir venu, Giselle était de retour chez elle et lisait en boucle un appel d'offre pour la reconstruction du pont dans leur domaine. Il n'y avait eu aucune victime, la rivière ayant été fermée durant la tempête, mais l'accident survenu après un orage était apparemment spectaculaire.

Elle se rendit compte qu'elle observait le même passage depuis plusieurs minutes. Ses souvenirs allèrent à son étreinte de l'après-midi. Et son coeur cogna si fort d'émotion qu'elle mit un temps fou à se calmer. Elle était si chanceuse d'avoir Dusan auprès d'elle ! Son statut ne lui aurait jamais permis habituellement de faire un mariage d'amour tel que celui-ci.

Sa bonne, Constance, la regardait soupirer en souriant et elle lui demanda alors si son déjeuner avait été à la hauteur de ses espérances. Giselle ne répondit évasivement et parti se coucher après un bain.

Cette nuit-là, elle parvint à s'endormir plus tôt que la veille, bercée par les mots tendres de son amant et les souvenirs de sa peau contre la sienne.

Le sang de l'Impératrice [ EDITE EN LIBRAIRIE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant