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JIMIN

Je danse sans arrêt.

À la pause du midi, le soir après les cours, dès que j'ai un temps de libre pendant les week-ends.

J'aime me dire que je m'entraîne autant dans l'unique but de préparer mon projet de fin d'année, ou le gala de danse contemporaine qui arrive à grands pas, mais la réalité est en fait toute autre.

Une réalité beaucoup moins honorable, plus profonde et vraiment très dure à admettre.

Je le sais. Je danse, car ce sont bien les seuls moments où la douleur s'arrête. Et même si ce n'est que pour une durée déterminée, si courte, c'est tout de même un réel soulagement quand les pensées, le manque et le besoin de l'alpha s'arrêtent dès que j'initie les premiers mouvements d'une chorégraphie.

Oui. Les « symptômes », ou alors les ressenties, sentiments...je ne sais pas vraiment quels mots mettre sur ce que je ressens, mais ce qui est sûre, c'est qu'ils grandissent de jour en jour, étant devenue maintenant omniprésent, m'accompagnent de mon réveil à mon coucher.

Qu'est-ce que Yoongi est en train de faire en ce moment ?

Et pourquoi Yoongi occupe chacune de mes pensées, bordel ?

Oui, alors. Pourquoi le besoin de l'alpha ressemble de plus en plus à un supplice ?

Mais surtout...vais-je être capable de résister encore longtemps ?

Ce genre de questions, quoi.

Taehyung me reproche souvent de passer trop de temps à m'entraîner, de refuser chacune de ses invitations à sortir, et apparemment, de laisser mes amis de côté.

Mais comment refuser un moment de répit face au supplice quotidien qui manque de te rendre fou ?

Oui, un supplice, de la douleur, du désir, du besoin... de l'amour ? À ce point, je ne sais même plus.

Enfin bref.

Tout cela est bien beau, mais il faut tout de même que je trouve une solution pour mon projet de fin d'année. Je n'arrive pas à me détacher de mon idée, celle d'allier le rap au contemporain, et comme un pressentiment incontestable que cette idée est la bonne, c'est finalement ce qui me décide le mardi matin à prendre le bus en direction de l'université des sports nationaux de Corée.

J'ai demandé à Hoseok de m'envoyer le planning de Yoongi, et après un lourd interrogatoire de sa part, dont j'ai eu du mal à m'échapper, j'ai réussi à obtenir la précieuse information.

Et même si mon geste peut paraître vraiment confiant et téméraire, la vérité est toute autre. Je descends du bus avec le souffle court, le cœur martelant fortement ma cage-thoracique.

Je suis terrifié. Et excité.

Comme à chaque fois que je suis sur le point de voir Yoongi.

Je me fraie un passage entre les étudiants de cette université immense et peu familière, et mets bien une dizaine de minutes à trouver la direction du terrain de basket intérieur, sans toutefois manquer d'interpeller plusieurs personnes sur mon passage pour leur demander mon chemin.

Je pousse un soupir tremblant une fois devant les portes en verres du bâtiment, et après quelques encouragements silencieux pour me donner l'audace que je ne possède pas, je m'engouffre dans le grand couloir.

Ce n'est pas très compliqué ensuite de se repérer, le terrain de basket est juste au bout du couloir, si l'on se fie en plus au bruit du ballon qui rebondit contre le parquet.

Le terrain est incroyable, du parquet brillant et immaculé au sol, aux murs et gradins recouverts de bois clair.

Je tourne la tête vers le bruit des chaussures contre le parquet, et même s'il est entouré de plusieurs joueurs bien plus grands et bien mieux bâtis que lui, c'est sur Yoongi que mes yeux se posent en premier.

Pornéïa | YoonminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant