Duel à Lübeck [BL]

6- Départ pour Lübeck

Résumé des chapitres précédents:

L'hiver est passé et Javier a fait son deuil. Il a surmonté le chagrin d'avoir perdu sa grand-mère. Sa mère l'a autorisé à ne pas faire le voyage scolaire en Allemagne. Les préparatifs approchent pour ses camarades qui se réjouissent de partir et lui se réjouit de ne pas y aller.

Le destin s'en mêle car une de ses camarades de classe tombe malade et il doit prendre sa place pour des histoires de subventions.

Il ira en Allemagne finalement, mais pas de raison qu'il rencontre ce garçon de son passé.

Personnages principaux :

Javier Rouvière

Willem kostentin Hansknatsche

***

Javier

Le départ, devant le lycée, est à quatre heures du matin. Ma mère m'a réveillé à une heure indécente, car elle stresse toujours avant les voyages.

Dans la voiture, elle bavarde, joyeuse, alors que moi j'ai le moral en berne. J'ai peur de le revoir et mal au crâne à l'idée du voyage interminable qui m'attend. Sara réussit cependant à me réveiller complètement, en me faisant part de sa nouvelle idée lumineuse : elle songe à quitter le coin, maintenant que mamie n'est plus là.

─ Je pourrais m'installer à l'étranger ? Pourquoi pas en Allemagne ? Le procès contre Ellyas approche, ça serait bien de changer d'air. Tu en penses quoi ? demande mon insupportable génitrice.

Elle me regarde au lieu de se concentrer sur la route. Résultat, elle fait des embardées au volant.

─ Attention Sara ! Tu vas nous envoyer dans le décor ! Va moins vite ! Je ne veux pas mourir.

─ Je me suis renseignée, il y aurait des postes à Lübeck. Ce serait cool de s'installer là-bas, la vie est beaucoup moins chère et plus saine, j'aimerais tellement y aller ! Alors mon Javier, regarde bien si la ville te plait, on ne sait jamais !

─ Il n'y a pas de danger que ça me plaise, je grogne, excédé.

Elle a déjà oublié toutes mes inquiétudes.

─ Tu dis toujours non d'avance !

Je grommèle, ce n'est pas une discussion que je peux tenir à trois heures du matin.

Nous sommes les premiers et nous poireautons un moment, mêmes les bus ne sont pas arrivés. Puis mes potes arrivent, pas très réveillés.

Ma mère me fait des adieux interminables, on dirait que je pars pour plusieurs années.

Dans le bus, je m'assois à côté de Thaïs, qui vient de rompre avec Evan.

En attendant que la prof remplisse les dernières formalités avant le départ, elle me glisse qu'elle rêve de rencontrer un allemand mignon. Je ne suis pas inquiet pour la mignonnerie des Allemands, je la rassure sur ce point. Cependant, je ne lui dis pas qu'il est peu probable qu'ils soient encore célibataires.

Finalement, pour la faire taire, je ferme les yeux, j'ai sommeil et nous en avons pour dix heures de route. Nous aurons le temps de reparler de ces rêves de beaux mecs. Moi, j'ai déjà gâché ma chance avec un superbe Allemand et je n'en aurais pas de deuxième.

Nous partons donc à trente élèves, quatorze gars bien hétéros, moi et quinze filles.

Sabrina m'a écrit hier soir, elle m'a fait promettre de lui envoyer pleins de photos de beaux mecs.