21-Le samedi de Willem

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Résumé des chapitres précédents :

Javier réalise qu'il est amoureux de Willem et le pire c'est que si jamais les deux garçons se réconciliaient se seraient pour être séparés par des milliers de kilomètres.

Pour embêter Willem il est allé chez lui tard le soir. Willem l'avait invité à passer, discrètement loin des adultes.

Le père les a surpris en séance de câlin tendresse, s'il était venu dix minutes plus tôt il aurait eu une sacrée surprise.

Finalement Willem vient donc de faire son coming out à son père sans un mot.

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J-7

***

Willem

Au petit déjeuner mon père me regarde avec des yeux ronds, sans rien dire. Il mâchonne à grand bruit ses tartines tout en retenant des sourires. C'est doublement gênant et j'allais l'engueuler quand nous entendons ma mère qui se gare dehors, elle arrive de sa nuit de garde. Elle a des cheveux courts en bataille tirant sur le roux, les mêmes yeux bleus que mon père. Elle est cool, mais bosse beaucoup trop.

─ Super les deux hommes de ma vie.

─ Tu oublies l'aîné à Berlin ! râle mon père.

─ Mais non, je n'oublie personne. Vous allez bien mes amours ? Je suis de repos trois jours, c'est la fête, nous irons au cinéma ou dans un bon restaurant.

Elle pose son sac et embrasse mon père. Leur complicité laisse rêveur. Dire qu'ils se sont connus sur les bancs de l'école tous les deux.

─ J'ai surpris ton fils qui trompe Sofia, se dépêche de lui balancer ce traitre.

─ Bonne nouvelle ! s'exclame ma mère en s'asseyant à côté de moi et en me caressant les cheveux.

─ Les parents, je rouspète, je suis là ! Je vous entends et ça ne vous regarde pas !

Ma mère se sert un bol de café, mon père lui prépare une tartine. Elle enlace le récipient en se réchauffant les mains, faisant fi de ma demande :

─ Elle est jolie la nouvelle ?

─ Il est mignon ! C'est le petit français qui est chez Beate, se dépêche de préciser mon père.

Ma mère ne moufte pas, elle boit du café, avant de s'extasier qu'elle n'y croit pas.

─ Je n'y aurai pas cru non plus ! Sauf que je les ai vus de mes yeux, allongés dans le lit à se faire des câlins. Je peux te dire qu'il n'y a pas photos.

─ Je suis toujours là et c'est ma vie privée ! Si papa était arrivé plus tôt, il y aurait eu encore moins de doute !

─ Félicitation mon amour, tu es gay alors ? demande ma mère.

─ Je refuse de parler de ma sexualité avec vous.

Ils rigolent comme des tordus, je renonce à les calmer et vaincu par KO par mes boulets de parents, je monte dans ma chambre. Au moins plus de problème d'annonce à ma famille.

Je regarde mon téléphone vide, Günter ne m'a pas écrit. Je suppose qu'il est occupé avec Leni, je suis content pour lui. Et Javier ne me donne pas signe de vie.

Est-ce qu'il regrette déjà notre soirée ce que nous avons fait ? Je l'ai dans la peau ce petit français insupportable qui ne me facilite pas la vie. Hier soir ça a été délicieusement chaud entre nous deux, mais je n'ai pas la certitude que la hache de guerre soit enterrée.

Duel à Lübeck [BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant