Résumé des chapitres précédents :
Willem, se ressaisit, décidé à se calmer et à ignorer ce garçon qui lui plait beaucoup trop.
Il vient de rompre avec Sofia, personne n'est au courant pour l'instant.
Javier réalise que la nouvelle attitude de Willem ne lui plait pas tant que ça.
Au lycée, il est pris à parti par les brutes et Willem intervient pour l'aider ainsi que ses copains de classe français.
***
J-11
***
Willem
Javier est vêtu, style enfant modèle, un jeans étroit bleu marine et un pull de la même couleur. C'est très mignon et horriblement tentant, comme le fait qu'il est les cheveux lissés au lieu de les avoir ébouriffés.
J'ai accepté depuis longtemps cette étrange attirance pour lui.
Il ne laisse pas indifférent et j'ai stoppé de justesse la bande des tarés à la cantine, avant que ses compatriotes viennent l'aider et ils l'ont éloigné. Autant en profiter pour régler mes comptes avec ses harceleurs, parce qu'il n'y a qu'une seule personne qui a le droit de l'embêter dans ce lycée et c'est moi.
─ Les gars vous ne recommencez pas vos conneries, pas touche à Javier !
─ Pourquoi on t'écouterait ? rétorque Ingrid.
C'est la meneuse de leur bande de cinglée, plutôt belliqueuse. Je pense qu'elle ne doit pas supporter que le français soit plus mignon qu'elle.
Je me contente de soulever un sourcil.
─ Tu frapperais des filles, toi ?
Son ton narquois indique clairement qu'eux n'hésiteront pas à frapper le petit twink tout mince.
─ Je ne la frapperais pas, mais je peux la pousser dans la rivière gelée, la pendre dans le vide, c'est toi qui vois.
Je n'avais jamais eu de problèmes avec eux jusqu'à présent. Qu'est-ce que je disais, c'est encore la faute de Javier, il me détruit tout mon univers.
Günter vient se mettre à mes côtés, il est surement contrarié par mon attitude irresponsable. Je le vois dans sa mine sombre. Il est conscient comme moi, que je viens de sauter à pieds joints dans les ennuis.
Il fait son effet et impressionne toujours. Je vois le doute dans leurs regards et comme tous les lâches ils décident de passer à autre chose.
Nous devions aller nous entrainer au foot, Gunter me fait signe de le suivre, agacé. Il ne dit rien, mais je me doute qu'il doit brûler ses vaisseaux et en avoir gros sur la patate.
J'ai été sauvé par le gong car Leni lui barre le passage.
Je le laisse affronter la fille que je lui ai collé dans les pattes et me dirige vers le stade.
Il faut que je réfléchisse à mon attitude. Je ne tourne pas rond car j'ai arrêté Tobias quand il allait cogner sur Javier. C'était instinctif. Pourquoi l'ai-je aidé ? S'il s'était pris une correction ma vengeance aurait été complète ?
Le temps que j'atteigne le stade, Gunter m'a rattrapé.
─ Elle te voulait quoi ?
Il ne répond pas, étrange et rêveur. Pas du tout mon copain. Qu'est ce qu'elle a pu lui raconter ?
─ Répond Gunter, elle te voulait quoi ?
Il parler d'une voix basse, cassée.
─ Elle m'a pardonné et dit ...heu. Elle dit heu...qu'elle est amoureuse de moi.
Cet aveu de la rageuse est étonnant. Je secoue la tête, moqueur.
─ Ça me parait trop facile, marmonne Gunter. Je ne sais pas, il y a un truc bizarre.
Javier
Au lieu d'aller en dessin à la sortie des cours j'ai appelé Julia qui est venue me chercher. Je ne compte pas assister au match franco-allemand et je ne supporte plus le lycée. Cette onzième journée se termine étonnamment bien, mais ça a failli très mal tourner ce midi.
Je ne suis pas dupe pour le match de foot, c'est une initiative de Willem pour me prouver sa haine encore.
Je m'en veux d'avoir déclenché cette guerre interminable dont je suis le responsable. Juste, c'est cher payé ma bêtise de gamin. J'ai besoin de me défouler et je suis parti faire du vélo dans les dunes. Ce sentier va me manquer, et la famille m'a autorisé à partir loin. Il me suffira d'appeler quand je suis crevé et ils viendront me chercher.
De quoi me réconcilier avec l'Allemagne.
Beate a assisté au match et m'entraine dans les dunes pour discuter et me faire un compte rendu détaillé de ce qui s'est passé. Elle prend à cœur son rôle d'alliée.
Cet endroit me manquera à la Rochelle, j'en ai conscience déjà.
─ Les Français ont perdu de peu alors qu'ils avaient un joueur de moins.
─ Merci Beate, tu sais je regrette tout ce cirque.
─ Ce n'est pas tout ! Il y a une grosse nouveauté, tadam !... Leni sort avec Günter. Elle ne veut pas l'admettre, mais en réalité, elle est dingue de lui. Ça, c'est grâce à ton arrivée ici.
─ Heureux qu'il y ait eu un truc cool dans l'histoire. J'avoue que j'ai eu la honte ce midi et je me sens complètement nul.
─ Je suis désolée pour ce midi, je n'ai rien pu faire.
─ Ce n'est pas grave et ça a été si vite que je n'ai pas eu le temps d'avoir peur.
─ C'est Willem qui t'a protégé.
─ Tu rigoles, il était là pour me tuer !
Elle me met un coup dans l'épaule.
─ Tu es aveugle ou quoi ? Il est venu t'aider et il s'est engueulé avec ce groupe de crétin. Il était prêt à se battre pour toi.
Mon cœur fait un énorme boum et je lui en veux de me redonner de l'espoir. Beate ne pense pas à mal, mais quand je vais réaliser qu'elle se trompe, ça va me faire horriblement mal et puis il a déjà une petite amie.
─ Il parait que son couple bat de l'aile, sa copine le trompe d'ailleurs et tout le monde en fait des gorges chaudes. Elle sort aussi avec un autre mec qui s'appelle Dennys.
─ Je ne veux pas savoir.
─ Je t'assure qu'il te regarde beaucoup.
─ Peut-être, merci Beate. Je vais faire une lessive ?
─ Tu es une vraie minette pour les fringues, toujours à te changer.
─ J'adore les fringues, et pour ta gouverne ma mère m'a fait diviser par deux ce que j'emmenais. Alors cette machine à laver ?
─ Si mossieur veut bien me suivre.
Pendant que je balance mon linge dans le tambour, elle s'assoit sur un banc à côté.
─ Demain, pas de lycée, c'est cool non ? On va à Hambourg ensemble !
─ Oui c'est chouette.
Pourquoi je me sens si triste. Ce sera encore une longue journée sans lui. Il me manque déjà !
Je songe à lui écrire une lettre d'excuse, une vraie lettre et il me faudrait même une plume ancienne et un encrier, comme au temps de Madame de Sévigné. Je chasse l'idée comme elle m'est venue, c'est n'importe quoi !
J'envoie des photos à Sabrina des mecs, je ne l'avais pas encore fait. Je ne lui envoie pas Willem, je ne veux pas le partager.
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Duel à Lübeck [BL]
RomanceJavier Rouviere est en terminale à la Rochelle. Il a une vie tranquille au milieu des petits et des grands tracas de la vie : Sa grand-mère est gravement malade, les mecs impossibles de sa mère défilent. Heureusement il a ses potes, ses vidéos, les...