10- A la plage

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Résumé des chapitres précédents :

Javier est déterminé à éviter son ancien ennemi et il aide la famille de Beate en travaillant sur le marché le samedi matin. Manque de bol, la prof le voit et l'affiche sur la conversation de groupe. Du coup tous débarquent, dont Willem.

Celui-ci commence aussitôt son plan vengeance en mordant méchamment Javier à l'oreille.

Le souci c'est que Beate a tout vu et elle exige des explications.

***

Javier

De retour chez Beate, j'ai une idée de l'endroit idéal pour parler.

─ Allons à la plage ? On sera tranquille ?

─ On est en mer baltique début mai ! L'eau doit être à quinze degrés !

─ Il y a au moins vingt degrés dehors ! Pas grave !

J'ai même pris mon maillot de bain et Beate a récupéré des transats, pratique d'habiter sur la plage. J'ai tenté de la convaincre de se baigner avec moi, mais elle refuse de se mettre en maillot de bain.

Installé confortablement dans nos transats et en admirant les vagues d'un beau turquoise, je lui raconte mon histoire. La rencontre en colonie, mon homosexualité, notre amour et ma bêtise, puis la guerre.

Elle me regarde stupéfaite.

─ Donc tu l'as dragué et ridiculisé ! La vache ! Et il ne t'a pas repoussé ...limite il est gay ? Lui aussi ?

Elle porte ses deux mains à sa bouche sous le coup de la surprise.

Je me dépêche de nier, il n'est pas question de lancer des rumeurs.

─ Ne répète pas ce secret ! Il n'est pas gay...peut-être bi...il devait se chercher ! Un coming-out s'est personnel.

Elle hoche la tête gravement.

─ Tu penses qu'il peut s'en prendre à toi ? je demande à Beate.

─ Non il n'est pas comme ça, mais toi, par contre !

Elle fait un geste mimant un égorgement.

─ Je te soutiens en douce, mais au lycée...je ne peux pas me faire remarquer.

Beate grimace embêtée.

J'apprécie sa franchise et la rassure : il n'est pas question qu'elle souffre par ma faute.

Je lui explique mon plan très simple : l'éviter. Mon oreille douloureuse me rappelle que pour l'instant, c'est un fiasco.

Plus tard, je vais tester l'eau, alors que Beate ramasse des coquillages pour les préparations de sa mère.

Houlà ! Elle est fraiche ! Finalement quinze degrés c'est froid, dire que je pensais être habitué avec l'eau de l'Atlantique. À La Rochelle, je me baigne même à Noël. J'ai de l'eau aux mollets et du mal à avancer, malgré les encouragements moqueurs de mon amie.

Notre moment est interrompu par l'arrivée d'une moto bruyante, je reconnais incrédule Willem qui se gare et déjà se déshabille pour me rejoindre.

C'est un cauchemar !

Je m'éloigne du bord, espérant vaguement que l'eau froide va l'arrêter. Peine perdue, il fonce droit sur moi déterminé. Dès qu'il m'a rejoint comme je le redoutais, il m'enlace pour me couler.

─ Salut frenchie !

Je me redresse dans l'eau en face de lui en toussant.

─ Pauvre type, lâche-moi !

Duel à Lübeck [BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant