Résumé des chapitres précédents :
Willem, se ressaisit, décidé à se calmer et à ignorer ce garçon qui lui plait beaucoup trop.
Il vient de rompre avec Sofia, personne n'est au courant pour l'instant.
Javier réalise que la nouvelle attitude de Willem ne lui plait pas tant que ça.
Au lycée, il est pris à parti par les brutes et Willem intervient pour l'aider ainsi que ses copains de classe français.
***
Willem
Ma résolution de vivre loin de lui aura duré deux jours.
J'allais lui écrire pour m'excuser et puis je renonce, ce n'est pas comme ça que je veux me faire pardonner. Suppliant et péteux, ça ne lui plaira pas !
Ce qui est horrible c'est que demain ils seront à Hambourg. La journée sans lui va me paraitre interminable, et le pire est à venir, dans une semaine et demie se sera terminé. Je me frappe la tête contre le mur de ma chambre.
Je retourne lire les messages de sa maman qui a écrit en allemand. C'est très nul, mais j'ai besoin de m'accrocher à son existence un peu. Elle est infirmière, veuve. Il ne m'avait jamais dit qu'il avait perdu son père.
Elle veut postuler dans les hôpitaux allemands, elle rêve de s'installer à Lubeck. Sa lettre est bourrée de faute et le CV aussi et je lis incrédule la réponse du vilain qui lui affirme que son texte est parfait.
Je me rappelle du mot faute en français, mon traducteur me confirme qu'il manipule sa mère comme à son habitude.
Je fixe le mur en face de mon lit, en tapotant mes lèvres de mes doigts. Une idée machiavélique germe dans ma tête.
Et si ...je me chargeais de faire capoter ses projets ?
Je me demande pourquoi on joue à ce jeu de je t'aime moi non plus ou du chat et de la souris ? Et d'ailleurs qui est le chat ?
Sofia m'appelle, interrompant mes délires. Je décroche me demandant ce qu'elle peut me vouloir puisqu'au dernière nouvelle nous avosn rompu.
─ Salaud, je te largue ! beugle-t-elle au téléphone.
─ OK, tchao !
Je souris de toutes mes dents en reposant le téléphone qui sonne déjà à nouveau. Je l'avais déjà largué avant, mais comme elle veut !
─ Ne raccroche pas le premier je n'en ai pas fini avec toi ! Sale type, tu t'es toujours foutu de moi...
Elle plus clairvoyante que je ne le pensais. Je ne dit rien, la laissant vider son sac. Elle me crie dessus cinq bonnes minutes. Je suppose que c'est mérité parce que c'est vrai ...tout ce qu'elle me balance. Enfin elle raccroche en m'annonçant qu'elle sort avec Denys.
Elle officialise juste ce qui existait déjà.
Javier à Hambourg
Elsa Rotenbucherberg est occupée à flirter avec le prof allemand Albert. Nous les sifflons et leur réclamons des bisous.
L'ambiance est joyeuse, sauf pour moi qui songe que la journée loin de lui va être horriblement longue. Ça devrait être génial, c'est nul. Il ne me reste que dix petits jours à respirer le même air que lui.
Mon chagrin, la douleur qui compresse ma poitrine me fait penser à un aveu que m'a fait ma mère une fois. Nous avions eu une grosse dispute et elle m'a expliqué n'avoir jamais pu retrouver l'amour depuis mon père. Dans les autres, c'est lui qu'elle cherche, sans jamais y parvenir.
Est-ce que moi aussi, je chercherais toujours Willem dans les autres garçons. Celui que j'ai lamentablement perdu, avant même de l'avoir conquis ?
Il fait chaud à Hambourg et le soleil est éclatant. La prof nous prévient que nous avons un programme de visite assez dense. Sofia, la petite amie de Willem, porte des talons aiguille et nous empêche de visiter comme nous le voulons. Elle est chiante tout le temps quoi !
Par chance nous avons deux accompagnateurs, alors Elsa décide de faire deux groupes : ceux qui veulent visiter et ceux qui veulent y aller tranquilles.
Comme Sofia va dans le deuxième groupe, je vais dans le premier, même si je n'ai pas une envie folle de visiter toute la ville au pas de course, comme le souhaite Elsa.
Nous allons voir la Speicherstadt, un labyrinthe d'entrepôts en brique et de canaux étroits sur l'Elbe.
Ensuite, nous allons au marché aux poissons. C'est le plus ancien marché de la ville et désormais on y trouve de tout, curiosités et fringue. Nous marchons vite, Elsa est dynamique et nous entraine au pas de course à la Markthalle, la salle d'enchères. Nous allons gouter le Franzbrötchen une pâtisserie sucrée, un mélange de croissant et de brioche roulée à la cannelle.
J'apprécie le dépaysement de cette ville du nord à la lumière irréelle. Pour une fois je me prends au jeu du tourisme et mitraille les monuments. J'aime bien que la prof en sache autant sur la ville et nous raconte une foule d'anecdote.
Beate porte un jean vert et le pull à fleur sur lequel on a flashé tous les deux à l'occasion de notre sortie shopping. Plusieurs de mes copains louchent sur elle.
─ Elle t'a remis sur le droit chemin ? glisse Evan quand nous sommes au musée d'histoire de Hambourg.
─ Je suis irrécupérable !
─ Alors je peux tenter ma chance.
─ Mais fait donc !
─ Tu vas la perdre !
─ Tu ne me la prendras jamais ! et Thaïs ?
─ C'est vraiment fini.
─ OK, tente ta chance. Mais tu serais prêt à l'amour à distance ?
J'avoue que je suis curieux, car c'est le truc qui me tue. Si jamais je réussissais à me réconcilier avec Willem, ce serait pour enchainer aussitôt par une séparation de plusieurs milliers de kilomètres. Je ne le supporterais pas !
Enfin inutile d'y songer, car nous sommes loin de la réconciliation.
Nous rentrons à la maison à vingt-deux heures et Beate et moi nous allons tremper les pieds dans la mer pour nous délasser.
─ Tu sais, je ne m'étais jamais baigné, rigole-t-elle. En même temps il fait rarement aussi beau. Normalement, nous avons des semaines interminables de pluie.
La journée à Hambourg nous a tous crevé. Dès que je rentre après avoir joué avec Iska quelques minutes je monte me coucher et je sens que je sombre tout de suite.
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Duel à Lübeck [BL]
RomanceJavier Rouviere est en terminale à la Rochelle. Il a une vie tranquille au milieu des petits et des grands tracas de la vie : Sa grand-mère est gravement malade, les mecs impossibles de sa mère défilent. Heureusement il a ses potes, ses vidéos, les...