12- Batailles

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Résumé des chapitres précédents :

Javier était décidé à éviter Willem et il l'a vu toute la journée. Willem lui a déjà fait du mal deux fois, heureusement il peut compter sur l'aide de Beate et de sa professeure.

Javier et Beate ont décidé de sécher la soirée dansante pour l'arrivée des français et ils s'amusent loin des autres.

***

Willem

Curieusement, cette soirée dansante franco-allemande, organisée par le lycée, est devenue l'endroit où il fallait être !

Si on m'avait dit que je voudrais y aller !

Günter est venu me chercher, il sait bien, mon fidèle copain, combien je suis secoué. J'ai encore eu un coup au cœur en le croisant sur la route alors qu'il était à vélo avec Beate. J'ai hurlé à Günter d'arrêter, l'obligeant à piler.

Plus tard, alors que je l'attends avec impatience à la soirée, incapable de m'amuser et occupé à enchainer les boissons. Je réalise dépité qu'il ne viendra pas. Ses copains viennent d'avoir un message, il prétend avoir mal aux poumons.

Le con, il me manipule encore : je le savais ! Il n'arrêtera pas ses coups bas, il a toujours été comme ça !

J'ai récupéré en douce son téléphone et je lui envoie un message pour l'engueuler. Non seulement il ne me répond pas et en plus il m'a bloqué. C'est la guerre !

Beate n'a pas beaucoup d'ami, mais sa copine Leni est là ce soir, une blonde excentrique avec des cheveux teints pour moitié en violet. Une fille trop intello et bizarre à mon gout.

Je regarde Günter, toujours solitaire. Après tout, il n'est pas moche, il est plutôt cool, c'est un grand baraqué timide, mon pilier qui me couvre pour toutes mes conneries. La patience faite homme.

─ Quoi ? demande-t-il quand il remarque mon manège.

─ Tu vas bosser !

Il soulève les sourcils d'un air interrogatif.

─ Tu vas voir Leni et tu te débrouilles, il me faut savoir où dort le français chez Beate.

Il écarquille les yeux.

─ Et je fais comment ?

─ Vas-y ! je le pousse en direction de la piste de danse. Je te suggère de l'inviter à danser et n'oublies pas ! Tous les coups sont permis, ne me déçois pas !

J'ai l'impression de revenir quatre ans en arrière quand j'organisais la guerre contre les Français à la colonie. Je souris, malgré moi, à l'évocation de ce souvenir.

De loin, je l'observe qui se dirige vers Leni, il lui parle, et l'invite à danser, en me regardant, fâché. C'est marrant, parce qu'il est visible qu'elle semble ravie et n'y voit que du feu.

─ Il fait quoi Günter ? demande Sofia qui m'a rejoint.

─ Rien il craque sur cette nana.

─ N'importe quoi ! s'agace-t-elle.

Limite il lui appartiendrait, comme c'est mon ami, elle considérait qu'il était à elle aussi.

Peu après, Günter embrasse Leni.

─ C'est bien mon gars, je marmonne, mais n'oublie pas ta mission.

Günter me rejoint alors que j'enchaine l'alcool et je ne vois plus très clair. Des petits malins ont corsé les cocktails de jus de fruits servis par les parents d'élèves. Il y aussi des futs de bière apparu miraculeusement.

─ Alors ?

─ Tu es incroyable, tu te rends compte de ce que tu m'as demandé ? Il soupire, agacé.

Je ne dis rien et attends, manquant de m'étaler de tout mon long, il est obligé de me rattraper.

─ Bon la maison est face à la mer et sur le côté droit il y a la basse-cour donc surtout ne passe pas par là. La chambre de Beate à vue sur la mer et la chambre d'ami donne sur les dunes. C'est celle avec le balcon, la première quand on arrive.

─ OK merci mec. Je vais y aller ! je prends ta caisse, demande à quelqu'un de te ramener ou attends-moi ici !

─ Je fais quoi moi maintenant ? demande Günter fâché.

─ Je ne sais pas ! Si elle veut quelque chose, donne-le-lui !

─ Pauvre type ! râle mon copain excédé par mes caprices. Tu n'es pas en état de conduire, je vais te déposer.

Ses critiques ne m'atteignent pas.

Chez Beate, je repère la chambre avec le balcon éclairé par des lumières d'écran, il ne dort pas, dommage, j'aurai aimé le réveiller à coup de fessées.

Gunter appuyé sur le volant fixe les étoiles, songeur.

─ Pas de conneries hein ? Je t'attends.

Je me hisse sur le balcon en soufflant un peu. Je suis en jeans serré et pas très sûr dans mes gestes. Heureusement il y a des prises. Enfin en appuie sur le balcon j'ai une vue plongeante sur l'intérieur de la chambre ou il fait beauté alanguie.

Il est en short de toile blanc, torse nu sur un lit à baldaquin. Rien que de le voir, je sens une pression dans mon entrejambe.

La chambre semble étrangement décorée comme pour une nana. Je l'admire un moment, espérant le surprendre dans une position gênante, mais il regarde son téléphone et ne semble pas décidé à me donner de matière à du chantage.

Je promène mon regard sur son torse sculpté, ses jambes aux muscles saillants. Il y a juste ce qu'il faut de poil, ce n'est pas une nana. J'essaye de me dire qu'il est moche, mon cerveau rétorque qu'il est beau.

Je frappe au carreau le faisant sursauter.

Il vient ouvrir, très tentant. Il le sait, il a toujours aimé se montrer.

Je n'en revenais pas de son impudeur à la colo en France, il passait son temps à se dessaper, à me coller.

Je referme la porte et le pousse sur le lit. Je n'enlève pas mes pompes car je veux pouvoir partir vite si le père Tennebaum arrive.

Je le menace, mais déjà je sens que je flanche et craque pour lui. Il assume sa sexualité alors que je suis encore complètement paumé. Par dépit ou fierté, je lui dis que je vais aller voir Sofia, ce qui est faux. J'ai déjà prévu de rompre avec elle définitivement.

Avant de partir, je lui pince les joues et lui ordonne de débloquer mon numéro.

─ Non !

Je lui fais les gros yeux, le serrant plus fort.

─ OK ! OK ! voilà c'est bon, fait Javier.

Je résiste difficilement à l'envie de l'embrasser et je me dépêche de partir avant de craquer. Cela me fait mal l'idée qu'il puisse se passer de moi.

Duel à Lübeck [BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant