20- Son et lumière

161 18 20
                                    

Résumé des chapitres précédents :

Javier visite Hambourg loin de Willem. Il réalise qu'il est amoureux de Willem et le pire c'est que si jamais les deux garçons se réconciliaient se seraient pour être séparés par des milliers de kilomètres.

Cette vraie journée de vacances et de visite lui fait du bien loin de sa guéguerre.

***

J-9

***

Javier

Ma mère m'a demandé de regarder les annonces immobilières, elle est toujours fixée sur son projet de s'installer en Allemagne. Je lui ai écrit que le coin est pollué et hors de prix, j'espère avoir enfoncé définitivement le clou de son idée stupide.

Mon cœur tambourine en arrivant au lycée, je suis trop con d'être impatient à l'idée de le revoir. J'espère qu'il va me trouver beau dans mon nouveau sweat vert que je me suis acheté à Hambourg. Le voilà enfin, il arrive en survêtement gris, je vais mourir tellement il est magnifique. Sofia arrive peu après, mais ils n'ont pas l'air de se calculer. Je ne les trouve pas très tendres l'un envers l'autre. Ce serait mon mec, je serai fou de rage s'il me traitait comme ça.

Nous mangeons à la cafeteria, Le repas c'est purée, saucisse, la bouffe c'est la seule chose que je ne regretterais pas de ce pays.

Le vent souffle aujourd'hui et fait honneur à la mer du nord il est particulièrement violent. Nous irons voir les vagues ce soir. Normalement un son et lumière est organisé par la ville de Lübeck sur le vieux port. Je suppose qu'ils vont annuler le spectacle, mais d'après Beate il aura lieu.

Si on était à La Rochelle se serait la tempête, ici le vent est juste fort.

Willem est assis avec ses copains. Moi je mange avec les français en admirant les arbres agités dehors.

À ma table nous manquons de pain, je vais le chercher et me retrouve en face de Willem qui lui est venu remplir leur carafe d'eau. Il en profite pour me bousculer.

─ Pauvre type ! je rouspète, excédé.

Il me tire par le cou et redoutant ce qu'il va encore faire, je lui mets un coup de boule, voilà ça lui apprendra. Ouille ! Je me frotte le front j'ai mal, il a la tête dure.

─ Willem, calmez-vous ! ordonne le pion qui arrive déjà.

Lui n'a pas l'air d'avoir mal et il lève les mains en l'air, faisant le geste de se rendre.

Le surveillant rassuré s'éloigne et il en profite pour me treuiller par le col de mon sweat jusqu'au WC.

Quand il me libère alors que nous sommes tous les deux seuls, je me débats comme un diable.

─ C'est toi qui m'as bousculé en premier.

J'attends les coups qui vont pleuvoir, mais il reste immobile.

─ Je ne me laisserai pas faire du con ! Et je ne m'excuserai pas !

─ Tu seras encore puni, alors !

Il s'approche doucement, ses lèvres presque contre les miennes au point où son souffle chaud m'effleure. Je cligne des yeux, les siens juste en face, je me perds dans le bleu marine, puis je réalise qu'il m'embrasse.

Enfin !

Je lâche prise et m'accroche à son cou, soucieux juste de lui rendre les baisers, de profiter de ses lèvres chaudes, de son haleine, de son buste solide. Et surtout ne plus réfléchir. Je me presse contre lui redoutant le moment où il va encore me jeter, ce qui arrivera.

Duel à Lübeck [BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant