Résumé des chapitres précédents :
Javier était décidé à éviter Willem et il l'a vu toute la journée. Willem lui a déjà fait du mal deux fois, heureusement il peut compter sur l'aide de Beate et de sa professeure.
Javier et Beate ont décidé de sécher la soirée dansante pour l'arrivée des français et ils s'amusent loin des autres.
Willem ne l'entend pas de cette oreille et il rejoint Javier dans sa chambre pour l'embêter encore. Les deux garçons s'embrassent puis Willem redevient méchant avant de repartir.
***
Javier
Il est une heure du matin et je pleure de rage. Dire que j'ai prétendu être Jerry ! Je déshonore cette fière souris bagarreuse. Je réalise combien je suis coincé et cela m'agace terriblement d'être le looser. Il m'a dit que j'étais une punaise et nombre de mecs de ma mère l'ont dit avant lui.
J'en suis une, une vraie méchante.
Je vais réveiller Beate, en me disant que les mecs perdent quelque chose. Elle me regarde étonnée, attendant que je m'explique.
─ Willem est venu ici, dans ma chambre.
─ Mais comment a-t-il su ? s'étonne-t-elle, en regardant machinalement son téléphone, puis elle rage en poussant un grognement d'exaspération.
─ Il se passe quoi ?
─ P'tain ! J'y crois pas ! Son copain a dragué ma copine. Elle n'a pas compris, il l'a invité à danser, l'a flatté à fond et lui a posé des questions sur moi et sur la chambre ou dormait le français. Elle a trouvé ça louche. Un vrai goujat. Je peux te dire que Leni va lui faire payer cher, elle n'a pas bon caractère.
─ Est-ce qu'il y a d'autres copains de Willem dans le coin ?
─ Non ! Elle se frotte les cheveux. Bon descendons, mes parents sont sourds comme des pots, mais je n'ai pas envie de leur expliquer ta présence dans ma chambre. Ils nous feraient du Hamlet.
Je sors en rigolant et quand elle m'a rejoint nous nous faufilons jusqu'à la plage. Elle appelle sa copine pour avoir des explications et c'est aussi moche que ça en a l'air. La fille pleure au téléphone et voilà les dégâts collatéraux qui commencent.
─ Rappelle-moi où il habite ?
Elle me montre sur son téléphone avec l'appli de localisation. La maison ancienne de pierre avec la grosse enseigne d'antiquaire et la grande grille de fer forgé est facilement reconnaissable.
Mon plan est sommaire, mais il devrait être efficace, Jerry a un sursaut d'honneur, je vais l'immobiliser un peu. Je suis le roi pour saboter les voitures et ici j'ai tout ce qu'il me faut pour mon plan machiavélique.
Je mets un short de sport et je suis plutôt bon en endurance. Quinze minutes plus tard, sur place je repère mes cibles : sa moto et la voiture familiale.
Désolé pour ses parents, mais c'est la guerre !
Je mets du sable juste ce qu'il faut pour que ce soit indécelable, puis je verse de la limaille de fer dans le cylindre de sa moto après avoir démonté sa bougie. J'ai commencé de lui rentre les coups, et ça va être dur. J'ai presque intérêt à faire mon testament.
Sainte Jerry, inspire-moi !
Ça me rappelle la colonie, une journée les Français n'avaient plus leurs rames, le lendemain les Allemands n'avaient plus leurs gilets de sauvetage. J'étais le général en chef des troupes françaises et la plupart des coups tordus sortaient de mon cerveau.
Je repars en courant, fier de moi, pour m'écrouler dans mon lit comme une masse. Heureusement demain matin je fais la grasse matinée, pendant que les Tennebaum iront au temple.
***
Le ressac des vagues au loin qui se brisent sur le sable, les cris des mouettes me bercent et l'air doux me caressent les joues. J'émerge quand soudain je suis aspergé d'eau froide, ce qui achève de me réveiller d'un coup. Willem est dans ma chambre, fâché !
─ Mais qu'est-ce que tu fais là ?
Mon piège n'a pas marché.
─ Tu as saboté ma moto et la voiture de ma famille ! Sale merde ! croasse-t-il de très mauvaise humeur.
─ N'importe quoi !
Je prie rapidement les Dieux de la comédie de m'aider à jouer mon rôle de victime crédible. Évidemment il ne me croit pas ce salaud !
Mon lit est mouillé, je suis super douillet, maniaque et j'ai horreur d'être réveillé brusquement, la moutarde me monte au nez.
Je le repousse, cependant il m'allonge dans le lit mouillé et m'embrasse, ses lèvres sont chaudes, parfaites quand il s'appuie sur moi, délicieusement bon. Ma colère s'envole aussitôt. Quel agréable réveil.
Je joue un moment à savourer sa bouche, heureux d'être contre lui, quand je remarque ses yeux grands ouverts, lui n'est pas dans le moment, à quoi il joue ?
Alors que j'allais lui poser la question, il me mort la lèvre au sang, me faisant hyper mal.
─ Mais arrête, espèce de monstre !
─ Tu as prévu quoi cette après-midi ? interroge Willem en s'asseyant.
Pendant ce temps je me suis levé d'un bon pour aller inspecter ma lèvre.
─ Dormir... Je ne sais pas encore !
Je pense surtout à un truc loin de lui absolument.
─ On pourra se retrouver ? insiste Willem.
─ Oui d'accord, si les parents de Beate sont OK.
Je ne compte pas le rejoindre, je veux juste qu'il parte de ma chambre et m'en débarrasser pour aujourd'hui.
Il part tranquille, me laissant furieux et blessé dans mon lit mouillé, ma bouche me fait mal et mon oreille abimée se rappelle à mon souvenir. Je rage, en défaisant mes draps pour faire sécher le matelas sur le balcon en plein soleil. Je suis surtout horriblement frustré, car à un bref moment, avant qu'il ne me morde, quand nous nous sommes embrassés, j'ai cru que nous avions fait la paix.
Quel idiot, je suis !
Je voudrais encore y croire, il faut que je me raisonne, ça ne sera jamais possible.
Le fait de me doucher m'aide à me calmer et je suis à peu près rasséréné quand Beate et ses parents rentrent du temple.
─ Qu'est-ce qu'il t'arrive ? demande Bernhardt surpris. Tu as ...
Il s'interrompt gêné, moi aussi en réalisant ce qu'il pense : pipi au lit ou grosse éjaculation.
Je vais tuer Willem !
Beate a compris en fixant mes lèvres abimées.
Je songeais à leur mentir quand je décide de changer de stratégie, j'ai besoin d'alliés.
─ En fait c'est une mauvaise blague d'un camarade. Il est venu en douce et m'a jeté une bouteille d'eau sur la tête, alors que je dormais.
─ C'est Willem qui l'embête, complète Beate.
─ Mon pauvre chéri, il exagère quand même mon matelas ! râle Yulia. Je vais appeler ses parents.
─ Non, il faut le battre avec ses armes, sans qu'il ne puisse rien reprocher à Beate. Moi, je pars dans deux semaines, mais Beate reste !
J'insiste soucieux de les convaincre.
─ Que faire ?
Tous les trois me regardent près à m'écouter. Cette famille est trop géniale.
─ Il faut être stratégique. Le bloquer, sans qu'il puisse nous le reprocher ! Cette après-midi il veut que j'aille le rejoindre, Beate m'a dit que vous alliez à la maison de retraite voir sa grand-mère... je n'ai qu'à être obligé de venir avec vous.
─ Très bien tu es obligé de venir rencontrer Oma ! approuve Bernhardt.
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Duel à Lübeck [BL]
RomanceJavier Rouviere est en terminale à la Rochelle. Il a une vie tranquille au milieu des petits et des grands tracas de la vie : Sa grand-mère est gravement malade, les mecs impossibles de sa mère défilent. Heureusement il a ses potes, ses vidéos, les...