Duel à Lübeck [BL]

15- Colère

Résumé des chapitres précédents :

Javier et Beate ont décidé de sécher la soirée dansante pour l'arrivée des français et ils s'amusent loin des autres.

Willem ne l'entend pas de cette oreille et il rejoint Javier dans sa chambre pour l'embêter encore. Les deux garçons s'embrassent puis Willem redevient méchant avant de repartir.

Javier décidé à se venger a été immobilisé la moto de Willem. Celui-ci revient le reveiller le dimanche matin en lui jetant de l'eau sur la tête.

Javier avoue ses problèmes à la famille de Beate et il s'en fait des alliés.

***

Willem

─ Pourquoi tu écris au français ? Je croyais que tu ne les aimais pas ! Surtout celui-là est gay ! Alors pourquoi ?

Sofia qui nous a rejoint sur la plage pendant que j'étais dans l'eau, cette conne a fouillé dans mon portable.

─ Quand tu couches avec Dennys je ne te dis rien ! Au fait nous deux c'est fini.

Je pense que je suis resté avec cette fille uniquement parce qu'elle ne m'aime pas et n'a pas de cœur.

─ Tu es gay ? toi ? Non ce n'est pas possible ! rage la belle, les yeux plissés de colère.

─ Je le déteste ! Voilà tu es contente.

Pourquoi elle n'a pas l'air de me croire ?

De retour chez moi le soir, je traine devant la route pour les voir passer. Mon père est occupé avec les derniers clients de la journée, ils lui achètent une belle pièce : une encre ancienne.

─ Qu'est-ce que tu fabriques ? demande-t 'il de bonne humeur.

Je voudrais surveiller le passage, alors je lui désigne notre portail tout rouillé.

─ Papa, on va le répare. Les voitures s'étaient de la malveillance, il faut pouvoir fermer la maison ! Imagine si on vole ton encre du dix septième siecle ;

Elle pèse une tonne et il tient plus que tout. Ca nous encombre surtout. A mon avis l'argument est bon.

─ Maintenant ? Ça te prend d'un coup ! s'étonne mon père qui cligne des yeux.

─ On répare alors ? j'insiste. Maman n'est pas là et j'ai fini mes devoirs.

─ Ok ! ok ! Allons-y, on va déjà graisser les pas de vis et frotter la rouille, accepte t'il bonne pâte, sans rien voir dans mon jeu.

Nous serons sur la route quand la famille va passer pour le confronter, en utilisant mon paternel. Bernhardt va forcément s'arrêter pour le saluer, ils sont amis tous les deux.

Echec et mat petite grenouille, si tu as menti je te fais bouillir !

Ils arrivent une heure plus tard, alors que nous avons bien bossé sur le portail. Ils ont été à la maison de retraite de la grand-mère. Mauvaise nouvelle pour moi, ils ramènent un chien, donc je ne pourrais plus aller chez eux comme je le veux. Javier, au fond de la voiture, n'a pas dit un mot, il fait l'innocent, mais je ne suis pas dupe.

Je le connais cette teigne, quand il prépare un sale coup, il a une fossette sur la joue très légère et la fossette est là. Il se fout de ma gueule. Demain au lycée, je vais lui faire payer très cher.

Plus tard, je tourne en rond dans mon lit et dépité j'appelle Johan le frère ainé de Günter, qui est étudiant en informatique.

─ Tu peux pirater un téléphone ?

Il confirme et rigole en notant le numéro que je veux pirater, avant de me passer son frère. J'ai une vengeance à mener et pour l'instant il remonte la pente. Il faut que je marque des points.

J'ai sa lèvre et son oreille en trophée, ce n'est pas suffisant !

Cela me tue que je ne puisse plus débarquer dans sa chambre.

Je vais faire mes devoirs et me douche. J'en profite pour me masturber sous la douche en pensant à lui : c'est fou mais il me suffit de le revoir en pensée, allongé dans le lit ce matin et je viens. Quelle santé et qu'est-ce qu'il m'inspire ce monstre !

Je m'allonge nu dans mon lit, laissant les images de Javier m'envahir. Mes rêveries sont interrompues par Günter qui m'appelle.

─ Mon frère a basculé une copie de son téléphone, sur un site internet. Tu pourras lire tout ce qu'il y a sur son téléphone... quand tu auras appris le français !

Il ricane, tandis que je grimace, en effet j'avais oublié ce petit détail.

─ Il t'a aussi installé une géolocalisation, tu sauras toujours où il est.

─ Super, remercie Johan pour moi.

─ Il n'en revient pas que tu craques pour un français !

Je voudrais lui dire que c'est faux, mais j'avoue que je ne sais pas trop en fait. Je veux gagner notre duel, quand je serai vainqueur et qu'il sera à terre ...je ferai quoi ? je ne sais pas ! Ce n'est pas de l'amour ça ? Non ?

Demain et mardi ils seront avec nous au lycée, je suis impatient d'y être.

Quand Günter a raccroché, je regarde les messages incompréhensibles. Je ne sais pas qui est son mec ou sa nana parmi toutes les personnes qui lui écrivent et lui envoie des cœurs.

Pourquoi est-ce qu'il m'aurait attendu !

Il y a aussi sa maman, ce mot je comprends, mais pas de papa. Ses parents doivent avoir divorcé je suppose, en tout cas le père n'écrit pas. Ce qui est cool pour moi, c'est qu'elle écrit en allemand pour s'entraîner comme elle le lui explique. Elle fait quand même beaucoup de fautes. Elle écrit aussi beaucoup en français et lui écrit dix fois par jour.

Pour comprendre tous ses messages il va me falloir mon dictionnaire de français, j'avais commencé de l'apprendre avant d'abandonner, j'espère ne pas avoir tout oublié.

Soudain la débilité ! L'horreur ...de ce que je fais... me saisis.

Mais qu'est-ce que je fabrique ! Je suis complétement cinglé !

Je balance mon téléphone de colère à l'autre bout de la pièce, où il s'éclate en deux.

Je me frotte les cheveux de dépit, je m'engueule mentalement, je vaux mieux que ça !

Calmé, je vais récupérer mon téléphone et décide qu'à partir de maintenant et pour les jours qui nous restent, je vais ignorer la grenouille stupide.