Duel à Lübeck [BL]

17- La piste cyclable

Résumé des chapitres précédents :

Willem, se ressaisit, décidé à se calmer.

Il va aborder une nouvelle stratégie et ignorer ce garçon qui lui plait beaucoup trop et qui lui bouscule toute sa vie.

Il vient de rompre avec Sofia, personne n'est au courant pour l'instant.

Javier réalise que la nouvelle attitude de Willem ne lui plait pas tant que ça.

***

Javier

Il m'ignore royalement, entouré de ses potes et de sa copine. Enfin, si nos yeux se sont croisés, je n'y ai lu que de l'indifférence. Ouch ! Ça fait mal !

C'est pourtant ce à quoi j'aspirais depuis le début du séjour. Alors pourquoi je me sens si mal ?

Sofia, sa petite copine m'a insulté dès mon arrivée et elle a été odieuse avec Beate. Les autres élèves se demandent ce que j'ai bien pu faire pour énerver leur star.

Elle est juste homophobe et raciste !

La prof d'allemand a été sympa, elle m'a laissé choisir ma classe et je suis avec Beate. Je n'ai pas un seul cours commun avec Willem.

Nous sommes en classe d'histoire, le prof autorise les bavardages discrets et ses amies se révèlent cool. J'apprécie particulièrement Leni, la pauvre ne décolère pas de la ruse de Gunter et rêve de se venger. Comme elle a été impliquée, malgré elle dans mon histoire, Beate lui dévoile tout.

Le prof pendant ce temps continue de parler. Une fille se maquille et un gars lit une bande dessinée. C'est trop cool se pays. J'écoute distraitement comme si on parlait de quelqu'un d'autre en lisant mes mails sur mon téléphone. Ma mère m'a envoyé son CV et une lettre de motivation en allemand, pour que je lui corrige ses fautes. Je secoue la tête incrédule : elle compte vraiment postuler à l'hôpital de Lübeck. Je n'y crois pas ! Elle songe sérieusement à s'installer en Allemagne.

─ hmmmffff ! je rage, pas si silencieusement que ça, le prof me regarde avec des yeux ronds et je fais une mimique d'excuse.

Ma mère et ses idées lumineuses ! Heureusement, elle n'est pas constante, donc généralement il suffit d'attendre qu'elle oublie toute seule.

Je lui réponds que l'orthographe est bonne et qu'elle est douée. En réalité c'est tellement bardé de faute que je suis tranquille, personne de la prendra jamais.

J'ai reçu une proposition d'un photographe que je connais à Bordeaux, un contrat pour des clichés à mon retour. Je devrais être heureux, la concurrence est rude et c'est signe que ma bouille d'ange plait encore. Cependant l'idée de reprendre ma vie à La Rochelle... loin de lui ...c'est insupportable. Comment je vais pouvoir reprendre ma vie d'avant ? Il a tout pulvérisé par sa présence.

─ Tu es bien sombre, remarque Beate. Des mauvaises nouvelles ?

─ Non, pas vraiment, juste des messages de France. Je n'aime pas, car ça me rappelle que le séjour ici ne va pas durer très longtemps.

Nous sommes dans les couloirs en pause et elle m'enlace, jusqu'à ce que nous soyons bousculés par deux filles pas sympas.

L'une des deux me prend par les épaules et me lèche la joue. Elle n'est pas bien elle !

─ Tu devrais mieux choisir ta copine mon chou.

Quand elles repartent comme elles sont venues, Beate m'explique qu'elles font partie d'un clan.

─ Un clan comme dans les Pink ladies de Grease ?

─ Oui, sauf qu'elles sont barges. Tout le monde les évite. C'est de la faute de Sofia qui a été crier partout que Willem ne peut pas te blairer, soupire Beate.