Spectre-
La douleur me réveille. Comme souvent. Les reliques de mon dernier combat sont visibles sur ma peau. Des bleus, des ecchymoses, des griffures. Mes côtes grincent quand je respire trop fort. Je me lève de mon matelas posé à même le sol en grognant. Je me traîne jusqu'à ma salle d'eau et observe mon reflet dans le miroir fêlé. Putain de biker de merde. Il m'a salement amoché le bâtard. La moitié de mon visage est noire du coup que j'ai pris la veille. Je ne vais pas pouvoir me pointer au Dojo ce soir pour me battre avec cette gueule. Je vais me faire refouler direct. Je prend une douche, froide parce que l'autre con de proprio a encore coupé l'eau chaude, et file me faire un petit dèj express. Je me fringue d'un jean bleu troué et d'un T-shirt noir. J'y ajoute une veste à capuche de la même couleur. Mes rangers, mon porte-feuille et mon tel et me voilà prêt. Je peux allez au Dojo pour récupérer mon blé. Et peut-être voir pour trouver le patron pour avoir du taf. Parce que le loyer du trou dans lequel je vis a encore augmenté. Le propriétaire est un pingre qui rationne tout et ce connard trouve encore le moyen de me taxer du pognon.
Je tire ma capuche sur mon crâne, ferme à clefs et déambule dans la rue. Le Dojo est situé dans un quartier populaire mais sans trop de criminalité pour éviter les flics. Non pas que les proprio du truc aient des problèmes avec eux. Des rumeurs courent qu'ils ont un accord avec les flics. Enfin, bon, moi, je ne crois pas trop aux rumeurs. Elles peuvent dire tout et leur contraire. Ce ne sont pas des infos que je juge fiable. Mais jamais je n'irais poser de questions à ces mecs. J'aime peut-être la violence et le sang pendant les combats mais eux, c'est un autre level. Ils me colleraient une balle sans sourciller. Quoique, c'est peut-être une idée à garder sous le coude. Sait-on jamais. La vie est tellement pourrave. Il me faut trente minutes et un bus pour arriver devant l'imposant bâtiment. Une rangée de Harleys, toutes plus couvertes de peintures les unes que les autres, se trouve garée devant.
Au moins, je sais qu'il y a des gens. J'entre après avoir poussé la lourde porte d'entrée. L'intérieur est sympa. Enfin, si on aime les bécanes et la mécanique en général. Un tas de motos et de voitures sont peintes sur les murs. Quelques grands boxeurs aussi. Des coupes, des médailles et un tas de photos. Mais le plus impressionnant, c'est l'énorme logo peint sur le mur en face de l'entrée, de manière à être la première chose qu'on voit en arrivant. L'ange est tête baissé, le visage caché par de long cheveux noirs, il tient une épée à double tranchant au pommeau rouge et noir, et ses ailes légèrement rabattues sur le devant de son corps ont des plumes dorées qui se transforment en notes de musiques s'élevant autour de lui. Les Angel's Melody. À la Nouvelle-Orléans, tout le monde sait qui ils sont. Des bikers. Des hors-la-loi. Je ne verse pas dans la légalité mais eux nagent dans les deux mondes sans se noyer. Des super-prédateurs parmi les requins. Craints par tous. Vénérés par certains, respectés par d'autres.
Perso, ils me permettent de ne pas me faire gauler par les flics en faisant des combats illégaux dans leur sous-sol. C'est plus sécurisé que la rue, y'a pas photo. Un type, tout en cuir noir, s'approche à ma droite avec un sourire tordu au visage. Le guignol à qui je dois ma sale tronche du jour. Tant que ce type et ses potes arriverons à me démolir, je ne pourrais jamais me mesurer à lui. Blade, le Champion du Dojo. Et accessoirement le Président des Angel's Melody. C'est surtout mon modèle dans le monde du combat. Ce type se bat comme un fauve. J'aimerais avoir un combat contre lui. Mais il est difficile de se trouver sur un ring avec lui. Il faut avoir le niveau. Et avoir remporté tous ses matchs contre les membres de son Club. Sans ça, pas de Champion comme adversaire.
- Tiens, tiens, mais qui voici. Ricane le biker.
- Casses-toi Deep. J'ai pas le temps pour jouer avec toi. Grogné-je.
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L'Ombre et l'Esprit
RomanceAdélita n'a qu'une seule chose qui importe dans sa vie. C'est son fils Jamie. Sa raison d'être. De se battre. Le jour, elle est aide ménagère auprès de qui la demande. La nuit, elle devient Spirit et danse pour les riches clients du bar dans lequel...