Spectre-
L.A. Je n'y ai jamais mis les pieds. En même temps, je n'ai jamais quitté la Nouvelle-Orléans. Cette ville est totalement différente. Trop vivante, trop lumineuse. Je suis un peu perdu. La foule de l'aéroport m'a filé la migraine. Trop de soleil, de chaleur, de gens. Mais pas le choix. Je déambule dans les rues animées en suivant le plan fourni par Blade avec l'adresse de l'endroit dans lequel je dois me rendre. J'ai aussi une lettre à remettre à Typhon, le Président du Chapitre de Los Angeles. Franchement, un coup de téléphone aurait suffit je pense. Ma feuille de route me conduit jusqu'à une sorte d'énorme entrepôt dans un quartier excentré. Les nombreuses bécanes garées en ligne dans la cour m'annoncent que je suis au bon endroit. Un drapeau des États-Unis est accroché à la façade. Original pour des hors-la-loi. Je me fige devant la grille et tente de rassembler les infos que Blade m'a fournit avant d'entrer. Outre le faite que je dois faire attention au type nommé Bird, leur sergent d'armes comme l'a décrit Blade, je dois surtout me rappeler que le Chapitre de L.A. accueille l'une des treize femmes qui ne portent pas le cuir des régulières mais celui des membres officiels. Ride, leur capitaine de route. Vu comme on me l'a dit, ça doit être important.
Bon, on ne va pas rester planté là indéfiniment. J'entre et vais cogner à la grande porte en acier. Elle est ouverte par un type baraqué, très baraqué, couvert de cicatrices et avec une sale tronche. Je déglutis malgré moi. Il me détaille de bas en haut et montre les dents comme un animal. Euh... Pas mordre moi !
- Je viens de la part de Blade. Je dois voir Typhon. Lâché-je, ravi que ma voix ne tremble pas.
- Et qui me dit que t'es pas un de ces connards de flics qui cherchent à nous entuber ?
- J'ai une lettre à donner à votre Président.
- Une lettre ?
- Ouai. Vous savez, un papier avec des mots écrit dessus.
- Je sais ce qu'est une lettre Ducon.
- Ah ?
- Restes là. Je vais prévenir Typhon.
Et il me claque la porte à la gueule. Sympa ! Ça promet comme accueil ! J'espère qu'ils ne ressemblent pas tous à ce toquard ! Quelques minutes plus tard, le type réapparaît et me fait signe de le suivre. L'intérieur est très différent de ce à quoi je m'attendais. Un coin est réservé à un énorme bar avec un côté cuisine tout équipé rutilant. Le reste est divisé en deux. Une partie est remplie de tables et de chaises et l'autre de canapés et d'un gigantesque écran plat fixé au mur et accompagné de grosse enceintes. Les murs en briques rouges sont couverts de dessins, le logo de leur Club est noyé dans un tas d'autres tags. Des poutres métalliques soutiennent le plafond et de gros néons industriels assurent l'éclairage. Un escalier en fer forgé donne sur l'étage. Le sol est couvert d'un parquet massif clair qui tranche avec les meubles en bois sombre. Près de l'escalier se trouvent deux portes. L'une est noire et austère, l'autre porte le logo du Club et l'écriteau « Président ». Le bureau de Typhon je présume. Je dois avoir raison puisque c'est là que le type me conduit. Il toque une fois et entre sans attendre de réponse.
La pièce est aux antipodes du bureau que possède Blade au Dojo. Tout est propre et rangé et il n'y a pas de vilain félin qui traîne. Mais une perruche. Sérieux ? Un volatile ? Pourquoi ces bikers trouvent intéressant de se coltiner des bestioles ? Des chats, des chiens et maintenant des volatiles ? C'est quoi la suite ? Une tortue ? Un serpent ? Enfin. Bref. Je porte mon attention sur Typhon. Le Président du Chapitre de L.A. est encore plus impressionnant que le type qui m'a conduit ici. Deux mètres au moins, un cou de taureau, des bras gros comme des troncs. Il est taillé comme un groupe d'armoires réunies. Il porte des cheveux noirs charbons mi-long qui cachent à peine le fait qu'il lui manque l'oreille gauche.
VOUS LISEZ
L'Ombre et l'Esprit
RomansaAdélita n'a qu'une seule chose qui importe dans sa vie. C'est son fils Jamie. Sa raison d'être. De se battre. Le jour, elle est aide ménagère auprès de qui la demande. La nuit, elle devient Spirit et danse pour les riches clients du bar dans lequel...