Spectre-
Sa voix est douce, avec un petit craquement qui dénote une certaine fragilité face à la situation. J'étais à la base venu ici pour me détendre après l'entraînement d'acharné de Scar et des autres. Pour oublier que j'ai passé les dernières heures à prendre des coups. Voir des jolies filles danser, profiter de leur corps d'abord avec les yeux puis avec mes mains, ma bouche et ma queue, et vibrer un moment contre une peau délicate. J'ai décidé d'aller boire un nouveau verre après m'être tapé une blonde aux nichons aussi faux que les cris qu'elle m'a servit. Je ne m'attendais pas à retrouver la bombe qui m'avais ébloui sur scène au bar. Ni au salaud qui la harcelait. Elle a dit non pourtant ! De manière clair ! Et personne n'a bougé son cul ! Je me tape des meufs en silicone dans des chiottes douteuses peut-être, oui et j'assume, mais elles sont toujours d'accord. Si une nana dit non, alors c'est non, on trouve une autre qui accepte. Ce gars, visiblement, pensait que son fric lui permettrait de se la faire. C'est sûr que vu sa gueule les putes sont son seul moyen de tirer un coup. Même sa main ne doit pas vouloir de lui.
J'observe cette femme qui évolue avec autant de grâce derrière le bar que sur scène un peu plus tôt. Ses cheveux bruns-cuivrés bouclent légèrement et cascadent sur ses épaules. Ses yeux sont d'un vert étonnants et sa peau blanche reflète un petit peu la lumière des lieux. Je décide de commander un nouveau verre, juste pour la voir revenir vers moi. Elle m'offre un petit sourire.
- Je vous sers quoi ? Demande t-elle.
- Un scotch s'il vous plaît.
- Tout de suite. Dit-elle en remplissant mon verre.
- Je m'appelle Spectre. Me présenté-je.
- Spirit. Encore merci pour tout à l'heure. Pour le gros lourd.
- De rien. C'est normal.
Son sourire s'agrandit. Puis elle s'éloigne de nouveau, alpaguée par un autre client. Le barman m'observe en plissant les yeux. Je l'ignore. Spirit, hein. C'est un surnom qui lui va bien. Elle ressemble un peu à un esprit. Je me fais l'effet d'un pervers quand je me rend compte que je la regarde à son insu comme ça. Mais quelque chose chez elle m'attire, m'appelle. C'est complètement con mais je n'arrive pas à trouver d'autres mots pour décrire ce que je ressens. Cette Spirit est comme un aimant et moi un bout de métal qui désespère de se retrouver collé à elle. Donc je passe la soirée au bar à siroter les verres qu'elle me sert avec le même petit sourire lumineux. Mon corps bave et ma queue est sévèrement comprimée dans mon fut. Je ne comprend pas les réactions de mon corps. Je n'ai jamais agis comme ça pour une femme. Jamais ! Pourtant, je ne tente pas de partir. Vers deux heures du matin, Spirit remballe ses affaires.
- Embrasses Jamie pour moi. Lui lance le barmen.
- Toujours, tu le sais bien.
- Ouai.
Je pince les lèvres. Je ne comprend pas d'où vient cette jalousie qui m'étrangle. Je ne connais même pas cette femme. Je viens de la rencontrer et pourtant, je me sens possessif à son encontre. C'est à n'y rien comprendre. S'attacher rend faible non ? Enfin d'après moi. D'autres disent qu'avoir une meuf à nous, ça nous pousse à être meilleur. Je n'ai pas besoin d'une nana qui m'attend chaudement sous les draps pour m'améliorer. Et je n'en veux pas. J'aime trop tire-un-coup-et-passe-ton-chemin pour ça. Mais cette nana me retourne la cervelle comme jamais. Je paye mon ardoise et quitte le bar juste avant elle. Je la regarde marcher dans la rue, jeter des coups d'œil à chaque ruelle croisée et serrer une lame dans sa main. Une femme avec des neurones. Incroyable ! Je me demande bien pourquoi elle travaille dans un bar minable alors qu'elle a une démarche si sûre et souple. Un pas de danseuse et un corps de déesse.
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L'Ombre et l'Esprit
RomanceAdélita n'a qu'une seule chose qui importe dans sa vie. C'est son fils Jamie. Sa raison d'être. De se battre. Le jour, elle est aide ménagère auprès de qui la demande. La nuit, elle devient Spirit et danse pour les riches clients du bar dans lequel...