Chapitre 49

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Marion entra dans la cabane grâce à la clé et s'arrêta sur le seuil, le cœur battant. Elle eu la sensation instantanée que ses épaules étaient soulagées d'un poids. Elle pu reprendre son souffle alors qu'elle étouffait depuis des mois. Et malgré la pénombre, malgré le froid pénétrant, malgré le vide évident, elle ressentit la chaleur d'un foyer chéri, d'un foyer comblé.


Elle n'avait plus froid.


Sur le rebord de la cheminée, elle trouva l'urne de porcelaine qui semblait si seule. Et même si ses bras ne voulaient pas la lâcher, Marion déposa celle d'Henri, qui l'accompagnait depuis des mois, à ses côtés. Et elle resta là, des secondes, des minutes, avant de se décider à partir. Derrière elle, elle referma la porte jaune et regagna sa voiture, plus loin sur le chemin. Quand elle monta dans l'habitacle, ses larmes ne s'arrêtaient plus, son cœur la faisait souffrir. Alors, elle releva la tête vers la maison perdue dans la forêt, hésitant à retourner le chercher... quand elle vit, par la fenêtre, qu'une lumière venait de s'allumer.


Les amants n'étaient plus maudits.


Mia sentit la chaleur de sa main qui remontait de ses hanches pour trouver sa place au creux de sa taille. Et elle se laissa enlacer jusqu'à ce que tout son corps se colle au sien. Elle n'ouvrit pas les yeux tout de suite, elle savoura les frissons qui parcouraient chaque parcelles de sa peau qui ne connaîtrait plus jamais le froid. Et quand il respira ses cheveux pour retrouver leur parfum elle se retourna enfin, elle lui fit face et redécouvrit ses yeux qui savaient si bien la faire exister. Elle goûta à nouveau ses lèvres qui lui avaient tant manqué.

Personne Mia, personne au monde ne pourra refermer la porte que le destin a ouverte. Toi qui l'aime, lui qui t'aime. C'était le sens de tout ça.


Et c'est ce qui donne du sens à tout le reste.


Parfois, il y a de l'ordre dans le chaos. Quand les pendules sont remises à zéro. Le temps d'une minute, un nouveau monde s'ouvre et si deux âmes se retrouvent au croisement de leurs destinées, elles se lient à jamais.

Ils n'étaient plus deux amoureux prisonniers d'une forêt aux sombres secrets. À partir de cette nuit la forêt appartenait à ses gardiens éternels qui jamais plus ne se quitteraient.

Il n'était plus question de supplier une force mystérieuse de les épargner. Ils ne laisseraient plus rien les empêcher de vivre dans leur écrin de liberté. Ils avaient su s'affranchir des lois de l'univers.


Dans cet espace entre deux réalités, plus personne ne meurt si la mort n'existe pas.


Un jour, dans une décennie, peut-être plus, ils seront toujours là. Le temps n'existera plus pour eux. Ils seront protégés par le destin, à l'abri des secondes mortelles, des heures meurtrières, des jours assassins. Et peut-être que l'aura de cette histoire d'amour fera revivre cette forêt. Peut-être que des cendres naîtra l'espoir. Du pire le meilleur.

En tout cas, eux, avaient l'espoir que si un jour on parlait du sort tragique de Mia, de la fin injuste d'Henri, quelqu'un raconterait aussi le miracle de Mia et Henri.


Deux âmes liées à travers le temps et l'espace qui se retrouvent et se reconnaissent.


L'histoire d'amour infinie de celui qui devait mourir et de celle qui devait vivre.

Le récit hors du temps de ceux qui devaient s'aimer.







FIN

MinuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant