❥ Maccini (Is It Love ?) - TOME 2 : Amertume obscure

❥ Chapitre VII

- - - - - PDV Sélénia - - - - -

Les jours s'enchainent et au bout d'une bonne semaine, les caisses sont remplies à ras-bord. Les soirées sont encore plus florissantes que ce que nous avions prévu. Je ferme mon ordinateur portable que je glisse en bout de bureau, avant de me lever. Il est l'heure de mon rendez-vous, et mieux vaut ne pas être en retard.

Je pousse la clenche de la porte, un petit bruit m'interpellant. Je baisse les yeux sur un bout de papier qui git à mes pieds. Je fronce les sourcils, le ramassant, avant que mes dents ne se serrent. Je me tourne vers le vigile qui se tient debout comme un piquet près de l'entrée de mon bureau, lui plaquant le pliage contre le torse.

Sélénia : - Vous commencez à me gaver avec vos jouets en papier, là ! Bouffe-moi ça.

Luis : - Patronna, je ne...

Sélénia : - Je parle chinois ? Il était sur la poignée de porte, t'avais qu'à faire gaffe. Bouffe-moi ce truc.

Je n'ai pas besoin de me répéter une énième fois qu'il l'enfourne dans sa bouche, le mâchant comme un chewing-gum. J'entends des ricanements et me tourne pour observer les deux abrutis qui montent la garde à l'entrée de la cage d'escaliers.

Sélénia : - S'il y en des prochains, ils sont pour vous. Je vous paie pas à vous gratter les couilles. Ouvrez vos putains de yeux, et enlevez-moi vos lunettes de soleil à la Men In Black, vous verrez mieux.

J'appuie sur le bouton d'appel de l'ascenseur et m'engouffre dans la cage de métal quand les lourdes portes s'ouvrent. Je patiente durant la descente puis m'extirpe de l'habitacle, zieutant partout le temps de ma marche vers la sortie. Les habitués sont là, Francisco me salue d'ailleurs en levant son verre. Je lui décoche un clin d'œil et rejoins l'extérieur, cheminant vers la Ferrari flamboyante en amont du parking. Je m'installe derrière le volant et fais aussitôt vrombir le moteur, laissant un épais nuage blanc s'échapper de l'essieu arrière lorsque je démarre en trombe.

Je m'insère dans la circulation de New York, mes yeux furetant partout. On est jamais à l'abri d'une petite mamie qui traverse avec son déambulateur, et vu la vitesse à laquelle je roule, cela risque d'être fatale si j'en tape une. Je monte dans les tours, étant totalement dans mes pensées, lorsque le GPS m'indique par une petite sonnerie que je suis arrivée à destination. Je cligne des yeux et lève ces derniers sur la tour en verre qui se dresse fièrement devant moi. Je me gare sur une des places libres, coupe le moteur et m'extirpe hors de la voiture que je verrouille sans plus attendre.

D'un pas décidé, je m'avance vers le building, le vigile m'ouvrant galamment. Je m'insère dans le hall et me dirige vers l'hôtesse d'accueil qui a déjà relevé son visage de son ordinateur.

? : - Bonjour Madame, que puis-je pour vous ?

Sélénia : - Bonjour. J'ai rendez-vous avec Maître Saez.

? : - Elle va vous recevoir, si vous voulez bien me suivre.

J'acquiesce et lui emboite le pas lorsqu'elle se lève pour contourner le comptoir, nous emmenant vers un des innombrables ascenseurs. C'est une véritable fourmilière par ici, les employés se croisent et opèrent une sorte de chorégraphie avec les différents visiteurs, sans jamais se heurter ou déranger le chemin de l'autre. L'hôtesse m'intime de venir avec elle dans l'une des cages de métal, cette dernière débutant sa montée. J'observe les chiffres défiler sur l'écran de contrôle, les étages ne se comptent plus tellement il y en a.

Arrivées au quarantième, les portes s'ouvrent, accompagnées d'un ting caractéristique. Mais à peine sur la moquette auburn que la blonde qui m'accompagne se retourne vers moi, me souriant grandement.