❥ Chapitre XI

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- - - - - PDV Sélénia - - - - -

Je pose ma paume à plat contre ce mur froid, mon autre main tenant fermement mes cheveux, alors que je dégobille encore de la bile. Mon estomac est entièrement vide mais les superbes conditions de vie dans lesquelles je suis me foutent en vrac... Je sais pas depuis combien de temps je suis ici. Des heures, des jours ? J'en sais rien, il fait tellement noir que je sais même pas quand le jour se lève, ou que la nuit tombe. On m'amène des rations de nourriture que je ne touche pas, je suis pas maso. Sans oublier l'eau. Je suis en train de crever à petit feu, mais je refuse de prendre ce qu'ils me donnent, les empoisonnements, ça va vite.

Je recule péniblement jusqu'au fond de la cellule, me laissant glisser le long de la paroi glacée pour me réceptionner au sol. Mes dents claquent tout le temps tellement il fait froid. Si je ne meurs pas de faim, ce sera congelée que je serais ! Des pas résonnent tout à coup et je pousse un grognement. Je viens pourtant de recevoir un repas, que j'ai envoyé contre le mur du couloir, donc ce n'est pas l'heure de manger... J'attends patiemment de voir l'identité de mon visiteur. Mes yeux se plissent lorsque la luminosité des torches sur les murs s'illuminent au fur et à mesure de la progression de l'homme vers ma prison de fortune. Ironie, quand tu nous tiens.

? : - Ma petite Sélénia... Que de gâchis. Tu devrais te nourrir.

Cette voix... Putain ! Je serre les dents et redresse la tête pour croiser le regard de ce putain de Gonzalo.

Sélénia : - Plutôt crever.

Gonzalo : - C'est effectivement ce qui risque de se passer si tu ne t'hydrates pas au moins un minimum. Faut-il que je te gave comme une oie à Noël ?

Sélénia : - Va te faire foutre !

Son rire gras me perce littéralement les tympans. Je me recroqueville sur moi-même, posant ma tête entre mes genoux. Le grincement de la grille qui résonne me fait comprendre qu'il vient d'ouvrir ma cellule. C'est le moment ! Je bondis sur mes pieds, prête à fuir, mais mon corps me fait clairement comprendre que je suis à bout. Je manque de m'écrouler tête la première contre le sol en pierres, quand un bras me rattrape. Je grogne fortement et me dégage de l'étreinte de ce fils de pute, me retrouvant à nouveau le cul par terre.

Gonzalo : - Tu tiens à peine debout, tu comptais faire quoi au juste ? Tu deviens un véritable cadavre ambulant, Sélénia, si tu voyais tes cernes... Tes joues qui se creusent... Tu te meurs, sans aucun doute. Tout ça parce que tu refuses de te nourrir... Crois-tu que c'est ainsi que je veux voir ma future épouse !

Je lâche malgré moi un ricanement qui me demande tellement d'effort que cela se transforme en toux.

Sélénia : - T'as du cérumen dans les oreilles ou quoi ? Je serais jamais ta femme...

Gonzalo : - A cause de ton petit Giorgio, oui, je sais... Mais j'ai peut-être une motivation. Quelque chose qui te fera oublier mon abruti de frangin.

Mes sourcils se froncent. Il manigance quoi encore ? Je sens soudainement sa poigne dans mes cheveux et je pousse un cri de douleur quand il me traine à sa suite, comme un vulgaire chiffon. Je n'ai pas la force de me mettre debout, m'accrochant simplement à son bras.

Gonzalo : - Tu dois pas te nourrir souvent, ça fait qu'une semaine que t'es là et t'es dans un de ces états...

Une semaine ?! Une putain de semaine ?! Putain, c'est un cauchemar là ! Mon corps meurtri continue de fouler le sol dur et gelé, jusqu'à ce que ce connard se stoppe devant une autre cellule qu'il ouvre en ricanant.

❥ Maccini (Is It Love ?) - TOME 2 : Amertume obscureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant